Chapitre 11

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Harry à les larmes aux yeux et sans contrôler mon corps je m'approche doucement de lui. Je me pose sur le lit et attrape ses mains. Comme seul réconfort pour lui comme pour moi.

- Je vous laisse, si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas.

Julia parle, mais aucun de nous ne l'écoute vraiment. En-tout-cas personne ne répond.

- Lou'...

Sa voix tremble. Ce surnom me tue, me fait sourire et pleurer de plus belle.

- Haz...

Nous rions comme des imbéciles. Apeuré de ce qui va arriver, et pourtant si naïf comme si l'adolescence nous survolait.

- Désolé...

Son regard est plongé dans le mien. Il me brise mille fois plus. Tout est si sincère et je pourrais pleurer, rire ou lui gueuler dessus pour la folie qu'il me fait ressentir. Je frissonne en ayant des bouffées de chaleur. Je me sens mort et le plus heureux. J'ai l'espoir lui-même qui m'encourage et j'ai cette pression qui m'arrache la réalité de ce moment.

- Harry...

Les mots m'échappent et je me déteste. J'ai tant de choses à lui demander. Tant de choses à lui raconter. Tant de mot d'amour à lui chuchoter, que j'en perds la parole.

Ses mains s'accrochent aux miennes comme s'il avait peur que je reparte, comme prit de désespoir, il ne me lâche pas.

J'ai besoin de le prendre dans mes bras et de le rassurer. De lui dire que tout ira bien à partir du maintenant. Que j'ai l'espoir. Que je suis rassuré. Mais tout ne serait que mensonge. Je suis tout aussi terrifié que lui, je le vois dans son regard.

- J'ai... j'ai écrit quelques trucs sur le carnet, sanglote-t-il.

Il le sort du placard à côté de lui. Il le regarde et évite soigneusement de me regarder. Il joue avec la ficelle qui dépasse des pages et fini pas continuer :

- Enfin, c'est Julia qui a écrit. J'ai essayé, mais c'est trop tôt.

Il a déjà essayé.

Sans moi.

- Y'a toutes mes pensées sur tout ça. Je te jure, j'aimerais t'en parler de vive voix, mais c'est trop compliqué...

Sa voix est si calme qu'il arrive à me rassurer sans même essayer. Je vois qu'il y a longuement réfléchi et que tout ça était plus qu'une angoisse.

Puis si Julia a écrit à sa place, ça veut dire qu'il n'était pas si seul.

- Si c'est toujours trop tôt, je peux le lire plus tard, tu sais..

- Non, maintenant.

Il lève enfin ses yeux vers moi.

- S'il te plaît Lou'.

Ses deux émeraudes me supplient. Je finis par esquisser un léger sourire.

- Comme tu le voudras.

Je dépose mes lèvres sur son front et je ne m'empêche plus de le serrer contre moi. Son souffle effleure ma peau et à cet instant, je n'ai jamais été aussi bien.

*

*

Je regarde une dernière fois Harry avant de refermer la porte. Il a dû rester dans mes bras une bonne dizaine de minutes. C'était aussi nécessaire qu'à lui qu'à moi-même.

À contrecœur, nous nous sommes éloignés. Harry avait la marque de ma veste que je n'ai pas eu le temps d'enlever sur sa joue. Il ressemblait au même garçon avec qui je dormais au collège. Le Harry d'il y a très longtemps.

L'éternité nous attend// Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant