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𝘾𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝙨𝙚𝙞𝙯𝙚 - 𝑆𝑡𝑎𝑛

— Alors il n'y avait rien ?

Je secoue négativement la tête à la question de Vlad. Rien, juste des fenêtres ouvertes et un Evgeny toujours aussi insupportable. Il aurait dû y avoir quelque chose, ils ne sont pas venus pour rien. Mais je n'arrive pas à déterminer ce que c'est.

Je ne lui fais pas part de mon intuition qui me hurle qu'il y a quelque chose de louche. À la place, je me désinfecte les mains. Je vais devoir tatouer deux personnes pour les intégrer au clan. C'est ainsi que se passe la cérémonie. Ils me récitent leurs discours d'allégeance et je marque leur peau du symbole de mon clan.

— Tout est prêt, m'indique mon meilleur ami.

Je prends une grande inspiration et me dirige vers l'estrade érigée pour l'occasion. Un fauteuil m'y attend, dans lequel je m'installe. Tous les yeux du clan sont figés sur moi. À l'intérieur du palais, comme sur les écrans géants à l'extérieur. Mon père et ses fichues règles grandioses.

J'entends la musique russe résonner, l'hymne de notre clan. Elle fait taire les dernières personnes. La cérémonie débute, comme tous les mois.

Je fais signe à Mikhail de m'envoyer la première recrue, ce qu'il fait. Une petite brune de dix-huit ans à la peau métissée ne tarde pas à monter les marches dans une jolie robe blanche en dentelle. Ses joues sont rougies, elle doit être gênée des regards présents sur elle.

— Ton nom, demandé-je une fois qu'elle est devant moi.

— Polina Arefiev.

J'acquiesce tout en soutenant son regard. Ses jambes tremblent, elle finit par s'agenouiller devant moi. Comme elle a appris à le faire quelques heures plus tôt.

— Je t'écoute Polina.

Elle racle sa gorge et lève ses yeux sur moi.

— Je jure fidélité et loyauté au clan des Padshiye Angely. Je jure devant vous, ne jamais entraver aucune règle et suivre les instructions qui me seront données. Je jure avoir pris connaissance des risques qui m'encourent si je viens à briser cette parole. Et je jure devant vous, Stanislav Dragomirov, de vous prêter allégeance jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Cela me fait toujours quelque chose d'entendre ces mots, même si je les connais par cœur. Ils prouvent la loyauté que les membres du clan ont pour moi. Elle restera la plus belle des qualités qu'ils puissent avoir.

J'enfile les gants en latex noirs posés sur la table à mes côtés et saisis la main de Polina. Avec la machine à tatouage, j'encre dans sa peau sa nouvelle appartenance. Elle fait désormais partie des Padshiye Angely.

La même opération se répète pour sa mère, qui elle est moins timide. Elle doit avoir la quarantaine, quelques rides se forment sous ses yeux lorsqu'elle me sourit avant de descendre de l'estrade.

Je me lève et retire les gants de latex noirs. Mon regard se porte sur la foule présente dans l'enceinte du palais. Tous ont les yeux rivés sur moi. J'ai l'habitude de cela. Chaque fois que j'arrive dans une pièce, les têtes se tournent vers moi. Ils savent qu'ils me doivent respect et loyauté.

Pourtant, une tête n'a pas l'air de l'avoir compris. Et je ne discerne ses yeux bleus océan nulle part. Il n'est pas là.

J'invite la foule à commencer les festivités puis je descends de l'estrade pour rejoindre mes hommes qui ne m'ont pas attendu pour se servir un verre.