CHAPITRE 1: DANS LE BUREAU....

200 17 10
                                    

Balthazar finit de lire le rapport de l'autopsie pratiquée quelques heures plus tôt sur la victime de la dernière affaire de meurtre sur laquelle il travaillait avec des collègues de la DPJ, puis il reporta brièvement son regard sur la femme assise en face de lui et se racla la gorge.

B : « ...Et c'est tout. J'espère avoir été suffisamment exhaustif....mais si vous avez d'autres questions à me poser... »

Il laissa la phrase en suspens, attendant patiemment une réponse.

«Exhaustif comme toujours, Docteur Balthazar - commenta laconiquement la femme, sans lever les yeux des documents qu'elle tenait à la main -... pas d'autres questions, merci... »

Balthazar hocha légèrement la tête en signe d'assentiment, puis rassembla ses notes éparpillées sur le bureau et les réorganisa soigneusement dans le dossier. Enfin, il se leva du fauteuil et étira ses muscles, endoloris par une inactivité prolongée dans une pièce où les températures étaient tout simplement glaciales.

B : « Bon, s'il n'y a rien d'autre, je vais y aller... ... »

« Rien d'autre..Si j'ai encore besoin de vous, je sais où vous trouver... »

Encore une fois, Balthazar hocha la tête sans ajouter un mot et se dirigea silencieusement vers la porte du bureau. Lorsqu'il y parvint, il posa la main sur la poignée et s'apprêta à l'ouvrir d'un air indolent. Puis, comme frappé par une pensée soudaine, il arrêta sa main en l'air et se tourna vers la femme, qui était immobile, la tête toujours plongée dans la paperasse et dans ses pensées.

B : « Excusez-moi.... Si vous me le permettez, c'est moi qui ai une question à poser.. »

La femme continua consciencieusement son travail sans se laisser interrompre, mais poussa un léger soupir, que Balthazar interpréta comme un consentement à continuer.

B: «Pourquoi n'avez-vous pas attaché vos cheveux comme d'habitude ce matin?»

Elle continua d'écrire la tête baissée, sans même lui accorder un regard.

« Parce que j'ai les marques de tes lèvres sur mon cou»


⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️


Balthazar resta pensif un instant, puis hocha la tête une énième fois, apparemment satisfait de cette réponse télégraphique. D'un air absent, il se retourna vers la porte, saisit avec ses doigts la petite clé métallique logée dans la serrure et la tourna deux ou trois fois, la faisant cliqueter. Puis il revint sur ses pas, se déplaçant calmement dans la pièce qui lui était devenue familière, bien qu'il n'y ait passé que quelques heures.

Il s'approcha du bureau et le contourna, se plaçant derrière la femme qui, pendant ce temps, poursuivait son activité assidue de gribouillage et semblait se désintéresser totalement de ses mouvements.

Lentement, Raphaël tendit la main et écarta les longues boucles qui, laissées libres, descendaient doucement le long de son cou gracieux jusqu'à ses épaules. Finalement, il pencha un peu la tête et observa attentivement la marque rougeâtre qui se détachait dans la blancheur de sa peau.

Et pour la première fois depuis qu'il était entré dans cette pièce, il sourit.

B : « Votre peau est trop délicate, Capitaine »

Sans attendre sa réponse, il s'approcha à nouveau d'elle et traça du doigt le contour de son visage, en partant de la joue et en caressant légèrement la ligne de la mâchoire et les plis du cou.

Destins croisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant