La descendance Black

Chapitre 1

Une nouvelle journée de juin commençait doucement. Rien de prévu aujourd'hui. Je me préparais doucement. Même si je n'avais aucun rendez-vous, il peut toujours y avoir une urgence.

Aux alentours de 10h, une vieille dame passa me voir. Sa chouette était blessée au niveau de l'aile droite.

- Elle est soignée mais elle doit éviter de voler pendant 1 à 2 semaines, dis-je à la dame en lui rendant l'animal.
- Merci beaucoup ! Je vous recommanderais à des amis !

Des recommandations. Voilà de quoi était constitué ma clientèle. Des gens qui parlaient de moi entre eux. Sans préciser que je suis une Black évidemment...

Quelqu'un toqua à ma porte. J'ouvris et découvris Jordan. Il semblait agité.

- Salut, t'as lu la Gazette aujourd'hui ? me demanda t-il aussitôt
- Non pas encore. Pourquoi ?

Pour toute réponse, il me tendit un exemplaire du journal. En gros sur la première page le titre disait "Le seigneur des ténèbres est de retour !".
En dessous, une photo de Harry Potter tenu par Dumbledore. Encore choquée par le titre, je parcourus l'article. Une bataille avait eu lieu durant laquelle Voldemort était apparu. Une pensée me traversa l'esprit. Et si mon père y était allé ? Je savais bien que depuis son évasion d'Azkaban, il cherchait à protéger Harry. Alors si ce dernier était en danger, il serait sûrement allé l'aider. Jordan, qui me connaissait par cœur, lu l'inquiétude dans mes yeux.

- Si Sirius y était, ça serait très probablement mentionné dans l'article.
- Comment en être sûre ?
-  Désolé de dire ça aussi crûment mais c'est le criminel le plus recherché, me dit Jordan en me prenant la main, il serait dans l'article si il était là-bas hier.

J'avais envie de le croire, de me dire que mon père allait bien mais j'avais un mauvais pressentiment. Comme si quelque chose de grave s'était passé. Est-ce que Astorius avait le même sentiment. Peut-être qu'il en savait plus, en tant qu'auror. Alors que j'étais perdue dans mes réflexions, j'entendis toquer une nouvelle fois. Qui cela pouvait t-il être ? J'ouvris et cette fois, c'était Rémus sur le seuil. Il prévenait toujours avant de venir et était souvent accompagné d'Astorius. Mais là, il était seul et n'avait pas prévenu. Que se passait il ? Il entra, me salua ainsi que Jordan et s'assit avec nous dans la salle à manger.

- Je... je sais pas trop par quoi commencer, hésita t-il. Est-ce que vous êtes au courant de la bataille qu'il y a eu au Ministère de la Magie ?
On acquiesça d'un mouvement de tête.
- Bien. Vous vous en doutez mais Harry, qui y était, s'est retrouvé en danger et certains membres de l'ordre du phénix sont allés l'aider...
- Et mon père ? Il y était ? demandais je sans attendre qu'il ait fini sa phrase.
Il ne répondit pas immédiatement. Le pressentiment que j'avais devenait de plus en plus fort et de plus en plus mauvais aussi.
- Justement, c'est pour ça que je suis venue. Amélia, je... je suis désolé mais Sirius est mort...
La terre s'écroulait sous mes pieds. Mon monde disparaissait... Mon père était mort. Je ne le reverrai plus jamais. Les larmes coulaient doucement sur mes joues et je me laissa tomber sur une chaise. Je sentis Jordan me prendre dans ses bras pendant que Rémus posait sa main sur mon bras. Un craquement retentit un peu plus loin derrière moi. Jordan réagit en premier.

- Hey mec ! Préviens quand tu arrives !
Il n'y a qu'une seule personne à qui Jordan pouvait parler comme ça : Astorius. Je sautais de ma chaise et me retourna vers lui. En un regard, je compris qu'il était lui aussi au courant. Sans attendre une seconde de plus, je courus me jeter dans ses bras. Il n'y opposa aucune résistance. Je crois même qu'il en avait besoin aussi. Juste pour se dire que nous étions là l'un pour l'autre.

Le choc de la nouvelle était dur à avaler. Astorius et Jordan continuaient de me prendre dans leurs bras. Au bout d'un moment, mon frère reprit la parole.

- Je dois dire autre chose...
- Qu'est-ce qu'il y a Astorius ? demanda Rémus
- C'est Bellatrix Lestrange qui a tué notre père. C'était sa cousine et elle le considérait comme un traître à son sang car il était proche des moldus...
Il marqua un temps d'arrêt. Lui et moi, on avait déjà entendu parler de Bellatrix mais nous l'avons jamais vu.
- Et elle souhaite éteindre la lignée "impure" de son cousin...
- Donc vous ? dit Jordan qui avait plus de force que moi pour parler.
- Des rafleurs sont déjà sur nos traces apparemment. On en a aucune preuve mais il y a aussi peut-être des mangemorts...

Astorius avait dit ça calmement mais je sentais son angoisse. Les rafleurs sont prêts à tout pour avoir leurs cibles. Ils sont sous-estimé par la plupart des aurors. Astorius en avait déjà côtoyé et je sentais qu'il s'inquiétait pour notre situation. Rémus aussi semblait inquiet. Il ne le montrait pas mais je suis sûr que la mort soudaine de mon père le touchait. C'était son dernier ami. Il avait déjà perdu James et, d'un certain sens, il avait aussi perdu Peter. Maintenant, il était le dernier des maraudeurs, le groupe qu'ils formaient quand ils étaient à Poudlard.

En début de soirée Astorius rentra chez lui, un peu à contrecœur. Il ne voulait pas me laisser seule avec la menace mais je lui assura que tout irait bien. Jordan aussi ne voulait pas partir mais je l'ai rassuré en disant qu'on se verrai le lendemain. Ainsi donc, je me retrouvait seule. Seule avec ces pensées horribles qui surgissaient n'importe quand. Des pensées dans lesquelles je voyais mon père mourir. Ne pouvant plus les supporter, je me décidais à aller au lit.

Le lendemain matin, un sursaut me tira du sommeil. Un cauchemar identique aux pensées que j'essayais de chasser. Je descendis me préparer un truc à manger. J'ouvris mes placards et eu la désagréable surprise de voir que je n'avais presque plus rien à manger. Des courses s'imposaient.

Les bras chargés en sortant du magasin, je me rappelais de ce que j'avais promis à Jordan : je devais l'appeler. Je le ferai en rentrant. D'un coup, j'aperçus deux hommes un peu plus loin de moi auxquels j'accorda plus d'attention. J'étais sûre de les avoir déjà vu. Je réfléchis un moment. Et ça m'est revenu d'un coup : c'étaient des rafleurs ! Je les avais vu une fois dans le journal ! Ils me tournaient le dos. J'avais au moins cet avantage sur eux. Je fis demi-tour et rentra chez moi par un chemin un peu plus long. Une fois m'être assuré que ma porte était bien fermée à clef, je pris mon téléphone fixe, composa le numéro de Jordan. Il décrocha presque aussitôt :
- Hey ça va ?
- Jordan, Astorius avait raison. On est devenus des proies...