Rebellion

6 - Journée entre amis

Après l'avoir choyée et complimentée comme il se doit, Drago se mit en place pour jouer dans le groupe avec sa vibrenote. Plus les instruments se sentaient appréciés, plus il s'accordaient au mieux à la mélodie, un peu comme un chat qui ronronne plus fort sous les caresses qu'il préfère. La sienne n'était pas très difficile pour les mots doux, mais elle ne les acceptait que des hommes en général et de lui en particulier. À force de vivre et de partager au quotidien, ils avaient créer un lien indéfectible et elle était à ses yeux, aussi importante que ses amis, un bijou presque aussi précieux que son fils pour qui il donnerait son existence entière. Il lui avait donné le nom de Luxmea, qui signifiait ma lumière, car elle avait été l'un de ses plus importants soutiens lorsqu'il avait eu besoin de se reconstruire, tout comme Scorpius et et ses amis avaient été ses raisons de continuer à avancer. Ils étaient tout son univers.

Et pourtant, ce matin, il ne parvenait pas à se dédier totalement à eux. Il ne cessait de se remémorer les souvenirs de la veille, son esprit occupé par la visite surprise de Potter et confus à propos de tout ce qui s'était produit. Le pire dans toute cette histoire était qu'il ne savait pas ce qui le dérangeait le plus : que l'Auror ait appris qu'il avait posé ses lèvres sur sa fesse ou que Drago ait été troublé de le voir porter ses vêtements en songeant qu'ils lui allaient bien. Ce type le rendait fou ! Il n'avait pas su comment réagir, ses sentiments se contredisant à ce propos. Alors, il avait préféré se taire et laisser couler, comme s'il n'avait rien remarqué. Non, le pire c'était tout simplement que Potter soit venu chez lui. Rien de tout cela ne serait arrivé s'il lui avait fichu la paix.

Blaise s'arrêta soudain de chanter et tous cessèrent de jouer dans un brouhaha désaccordé, coupés brutalement dans leur élan. Il se tourna vers eux et inspira fort, sans toutefois dire un mot. Il réfléchissait.

— Moi aussi, j'ai remarqué, finit par déclarer Pansy en jetant un coup d'œil discret à Drago.

Ce dernier grimaça. Il avait espéré qu'ils ne remarquent pas son manque de motivation aujourd'hui, mais il savait parfaitement que le décalage disharmonieux venait de lui.

— Désolé, j'avais l'esprit ailleurs, souffla-t-il.

Tous les membres du groupe le regardèrent, un air choqué sur le visage.

— Quoi ? demanda le vibrenotiste, perplexe.

— Depuis quand tu t'excuses aussi ouvertement ? interrogea Théo, exprimant tout haut ce que les autres étaient trop abasourdis pour formuler.

— Ça va, ce n'est pas comme si je ne l'avais jamais fait, grogna Drago. Je vous rappelle que nous avons tous exprimé nos regrets à plusieurs personnes dans le cadre de notre thérapie.

— Mais tu l'as toujours fait du bout des lèvres et avec des phrases alambiquées, précisa Pansy. C'est plus difficile pour toi que pour nous.

— Dire que je réfléchissais à une façon sympa de te le faire remarquer pour que tu ne le prennes pas mal ! s'exclama Blaise. Sauf que non seulement tu reconnais tes torts, mais en plus tu t'excuses. Ce jour est à marqué d'une croix !

— À vous entendre, je suis quelqu'un d'exécrable.

— C'est toi qui le dit, mec, intervint Greg, amusé.

Drago lui envoya son médiator sur l'épaule et tous se mirent à rire.

— Et sinon, tu avais l'esprit où ? s'enquit Blaise.

Le vibrenotiste haussa les épaules pour gagner du temps afin de trouver autre chose que la vérité à dévoiler. Il se remémora alors d'une petite idée qui l'avait traversé la veille.