15 - Scorpius

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Harry s'était réveillé tôt ce matin-là, quelques jours après avoir passé la journée avec les membres de Rebellion. Ils avaient beaucoup discutés et l'Auror s'était rapidement senti accepté. Les gestes d'affection entre Drago et lui n'avaient dérangé personne, bien au contraire. Zabini – qu'il appelait Blaise à présent – semblait satisfait, fier, presque comme si le vibrenotiste était un oisillon qui prenait enfin son envol. Ils eurent droit à quelques plaisanteries bon enfant, bien entendu, surtout pour charrier Drago, mais rien de plus que ce que feraient des amis.

Il avait ensuite enchaîné les journées de travail, qui consistaient pour le moment à remplir de la paperasse et analyser des dossiers. Aucun mage noir n'avait fait parler de lui dernièrement et il n'avait pas besoin de se rendre sur le terrain. Harry savait que ça n'allait pas durer et qu'il devait profiter de ce temps de pause avant qu'une nouvelle tempête n'arrive. Il était Auror depuis presque sept ans maintenant et l'apparition régulière de sorciers qui dépassaient les bornes, bafouaient les lois et commettaient les crimes les plus abjectes était une constante de son boulot.

Il était donc de très bonne humeur et un peu excité à l'idée du retour de Scorpius et de la journée qu'ils allaient passer tous les trois, ce qui l'avait réveillé bien avant que son alarme magique ne le fasse. Harry avait tout d'abord regardé pendant de longues minutes son tout nouveau petit ami dormir, alors qu'ils étaient encore allongés nus l'un dans les bras de l'autre, leurs jambes et leurs souffles emmêlés. Le musicien affichait un visage serein, presque angélique, dans son sommeil, ses cheveux s'éparpillant en une douce auréole sur l'oreiller.

Le contraste était fascinant avec le comportement du jeune homme, surtout dans l'intimité. Drago se montrait aussi passionné qu'exigeant, extrêmement doué de ses mains comme de sa bouche. Bien entendu, ils n'étaient pas allés aussi loin que lors de son anniversaire, même si Harry mourrait d'envie de sentir de nouveau la chaleur de Drago se serrer autour de lui. Parce que... Eh bien, c'était son tour. Ils avaient un accord et, comme Harry l'avait remarqué, le vibrenotiste pouvait se montrer intransigeant. Le musicien n'en reparlait pas, ne le pressait en aucun cas, mais ne cédait pas non plus. Et si Harry s'égarait à glisser un doigt vers l'objet de son désir, le blond ne le repoussait pas, lui rappelant simplement leur situation en enfonçant l'un des siens dans l'intimité du brun, ce qui était – en vérité – plutôt agréable.

Harry secoua la tête pour chasser ses pensées impudiques. Elles prenaient toujours énormément de place lorsque Drago était dans les parages. Il s'extirpa avec douceur de l'étreinte de son petit ami tout en douceur et en lenteur, pour éviter de le réveiller. Puis il se leva, s'échappant discrètement de la chambre pour rejoindre la cuisine, où il se prépara un bon café. Il n'était que cinq heures du matin, remarqua-t-il.

Scorpius n'arriverait que dans trois heures. Il avait tout le temps de se préparer. D'autant plus qu'il n'avait aucune inquiétude quant à son entente avec le petit. Le garçon était adorable, plein de joie de vivre, curieux, avec une pointe d'espièglerie et d'insouciance. Tout ce que Harry aurait aimé connaître à son âge. Peut-être que ça pouvait paraître étrange pour le sauveur du monde sorcier, celui qui avait vaincu le seigneur des ténèbres et était devenu un chasseur de mages noirs, mais pour le peu qu'il avait côtoyé Scorpius, sa présence lui avait fait du bien. Il avait besoin de voir que les enfants pouvaient vivre en paix, s'amuser et s'épanouir en toute sécurité et que toutes les horreurs qu'il avait vécu, les épreuves qu'il avait affronté, avaient amené un résultat positif sur la société sorcière.

La journée lui apparaissait comme un souffle nouveau. Il voulait profiter d'une vie normale, ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus dans sa situation. Se promener et passer du temps avec l'homme que l'on aime et son fils avait un goût de paradis pour lui. Il avait redécouvert le plaisir de rire avec Drago et il se sentait bien, comme sur un petit nuage. Plus il y pensait, plus il se sentait revigoré par l'existence. Oui, décidément, avoir recroisé la route du vibrenotiste lui avait été bénéfique, au point qu'il ne regrettait en rien tout ce qui avait pu l'amener jusque-là.

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