8 - Rendez-vous of course

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Drago était partagé entre la lente acceptation de son attirance pour son ancien ennemi, la méfiance à son égard et sa culpabilité de ne pas réussir à s'excuser. Le franc-parler de Potter le déstabilisait et le rendait plus loquace qu'il ne le voulait. Allez savoir pourquoi, il ne parvenait pas non plus à mentir aux incessantes questions qu'il lui posait. C'était tout juste s'il arrivait à cacher son ressenti, ce qu'il ne voulait pas dévoiler pour le moment. Parce qu'il n'était encore sûr de rien. Potter lui plaisait, de toute évidence. C'était déjà assez étrange et difficile à concevoir pour lui, mais il ne pouvait nier que son petit air insolent lui avait manqué, que ses yeux ne lui avaient jamais paru aussi fascinants et qu'il retenait avec difficulté sa main de se glisser dans sa tignasse brune.

— Nous voilà à Covent Garden, annonça Potter en le sortant de ses pensées.

— Formidable, répliqua Drago avec un manque flagrant d'enthousiasme.

— Ne fais pas ton rabat-joie, tu vas adorer.

Le vibrenotiste observa alors la structure de verre, de métal et de pierre devant lui.

— Vraiment ? douta-t-il.

Potter laissa échapper un rire. Il lui prit ensuite la main et l'entraîna à sa suite pour pénétrer à l'intérieur d'un immense centre commercial sur deux étages. Des étales étaient même installés ici et là, offrant divers produits aux passants, notamment artistiques. Entre sculptures, peintures et bijoux, la foule se mouvait, fluide et bruyante.

— Attends, Potter, lâche ma main.

Il s'arrêta d'un coup et Drago suivit le mouvement de justesse, ce que ne réussit pas à faire l'homme derrière lui. Il le bouscula, le poussant vers Potter. Ce dernier en profita évidemment pour le retenir contre lui en l'entourant de son autre bras.

— Tu es très contradictoire, Malefoy, le nargua-t-il. Tu me demandes de te lâcher pour te précipiter ensuite dans mes bras. Si tu voulais un câlin, il fallait le dire plus tôt.

Il souligne ses paroles d'un clin d'œil.

— Arrête tes conneries. Tu vas encore vexer tes moldus avec ton besoin maladif de me coller.

Potter éclata d'un rire franc, attirant quelques regards avant qu'ils ne se détournent, sans prêter attention à leur pseudo-étreinte.

— Je n'ai jamais été contre prendre des risques.

— Eh bien moi si, répliqua Drago sans toutefois chercher à se dégager.

— Alors si tu restes dans mes bras, c'est que tu apprécies.

Il piqua un fard et, avant qu'il ne s'éloigne d'un pas, Potter approcha son visage du sien.

— Tu veux peut-être un bisou aussi ? ajouta-t-il.

La question le coupa dans son élan. Qu'est-ce qu'il lui prenait à cet abruti de lui proposer un truc pareil ? Il ne savait même pas s'il devait considérer cette soirée comme un rendez-vous ! Drago le dévisagea, fronçant les sourcils. Plaisantait-il ? Ses yeux pétillaient de plaisir et un large sourire s'affichait sur ses lèvres. Ces dernières s'approchèrent un peu plus et il fut tenté de le laisser faire. Juste un instant. Mais la peur et le doute reprirent aussitôt le dessus. Non, il ne rigolait pas. Il allait vraiment essayer de l'embrasser. La seule parade qu'il trouva sur le moment fut de détourner le visage et la bouche de Potter se posa sur sa joue. Ses lèvres étaient étonnamment douces et un peu humides. Un frisson le parcourut à leur contact. L'Auror ne se vexa pas de sa déconvenue. Il rit de nouveau.

— D'accord, ce n'est pas encore l'endroit et le moment, déclara-t-il, philosophe.

— Et ça n'arrivera en aucune façon, lui précisa Drago avant de poser une main sur le front de Potter pour le faire reculer. Je n'ai jamais dit que tu m'intéressais.

RebellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant