Chapitre 8

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Naïa retenait son souffle.

Ses écailles ressemblaient à un arc-en-ciel mouvant, à cause de toutes ses émotions contradictoires.

Le... coquillage.

Juste là.

Il fallait juste se débarrasser de Vague pendant quelques secondes.

Naïa n'eût même pas besoin de réfléchir, car Vague s'exclama :

- Oups ! J'ai oublié ! Il faut que j'aille faire un rapport à Sa Majesté Corail !

Elle ajouta avec un clin d'œil :

- Ne bouge pas ! Je reviens dans cinq minutes ! Juste histoire de rassurer la reine !

En un battement d'aile, la petite dragonnette avait disparu.

L'attendrissement de Naïa à l'égard de Vague se transforma en incompréhension.

Comment cette Aile de Mer pouvait être aussi naïve ?

C'était tellement facile, maintenant !

Il n'y avait plus personne, entre elle et le coquillage !

L'Aile de Soie tendit la patte, et attrapa délicatement le coquillage nacré qui brillait légèrement.

Sous l'effet de la joie, elle ne put retenir un petit rire.

- J'aime bien ton rire.

Naïa sursauta, manquant de faire tomber le coquillage à terre.

Elle chercha quelqu'un du regard dans la pièce, mais elle ne vit rien d'autre que des pierres précieuses, des tissus turquoises en soie précieuse et des rivières de perles.

- Qui... qui est là... ?

- Comment ça ?

L'Aile de Soie sentit ses pattes trembler légèrement. Est-ce qu'elle avait peur... ? Elle reposa le coquillage par précaution, et demanda à mi-voix :

- Comment... tu t'appelles ?

- Je n'en sais rien.

Naïa sentait que son cœur accélérait.

Pourquoi était-elle aussi terrorisée ?

- Où... où es-tu... ?

- Je n'en sais rien.

Naïa secoua la tête et, ignorant ses écailles qui viraient vertes à cause de la peur, elle s'approcha à pas feutrés de là d'où venait la voix.

Elle remarqua, sous des tissus de soie bleue luxueuse, une forme étrange.

Elle inspira profondément, tentant de faire revenir ses écailles d'Aile de Pluie à la normale, et retira le tissu d'un geste de la patte.

Elle se figea en voyant, enfermé dans une cage en métal, un dragon aux écailles d'une teinte que Naïa n'avait jamais vu, ni sur Pantala ni sur Phyrria, qui la fixait avec des grands yeux, qui clignaient rapidement pour s'habituer au changement de lumière.

- Salut. Tu es quoi ?

Naïa regarda le dragon sans savoir quoi répondre. Elle ressentait étrangement une sorte de malaise face à ce dragon.

- Je... qu'est-ce que tu fais enfermé ici ?...

Le dragon la regarda d'un air calme, avec une lueur d'étonnement dans ses yeux, comme si cette question était étrange.

- Pour pas que je tue la reine, j'imagine.

Il répondit calmement, en haussant légèrement les épaules comme si c'était évident.

De Soie et de JadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant