L'inconnu qui l'avait fait monter en voiture n'était finalement qu'un chauffeur, la NovaLux Eclipse flottait sans un bruit vers le centre-ville de Neo-Paris. Inexorablement, la menant vers ce monsieur Gondrak qu'elle n'avait rencontré qu'une seule fois. Un frisson lui parcourut l'échine quand elle se remémora l'incident.
***
Un peu plus d'un mois avant, Clément était rentré avec un sourire jusqu'aux oreilles. Tout fier, il lui avait annoncé avoir reçu un gros bonus à son travail. Ils avaient dîné au restaurant, s'étaient offert un petit week-end en thérapie de réjuvénation et envisageaient d'acheter une nouvelle voiture.
Jusqu'à la soirée annuelle de l'entreprise de Sandra à laquelle elle s'était rendue seule. Clément avait horreur de ce genre de choses, il avait refusé de l'accompagner. Fêtant les bons résultats avec ses collègues et son employeur, elle en avait un peu profité, mais pas autant que d'autres... Justine avait trop bu, trop vite, la pauvre traversait une période difficile après que sa relation de trois ans se soit brutalement interrompue. Elle avait ventilé sa frustration puis s'était mise dans un état lamentable. Sandra qui covoiturait avec elle s'était sentie obligée de la raccompagner en avance. Elle l'avait conduit jusque chez elle puis l'avait allongée sur son lit, laissant sa collègue habillée sur les draps.
La fatigue l'avait dissuadé de retourner à la fête, elle était donc rentrée. Son cœur avait failli s'arrêter quand une silhouette inconnue l'avait attrapé et muselé. Elle avait d'abord pensé à un cambriolage, mais Clément était au milieu du salon à genoux, en boxer, pieds et poings liés avec des rilsans. Le visage gonflé par des coups, du sang qui dégoulinait dans son cou. Quand il avait vu Sandra, il s'était mis à paniquer : « Non ! Non ! Non ! Pas elle ! Elle n'est au courant de rien ! » Avait-il crié à une silhouette assise dans leur canapé. Un géant de deux mètres, aux épaules massives, pas un bodybuilder, il s'agissait de sa carrure naturelle... Un Lothien.
Un alien, un monstre, le 'Grand Ennemi de l'Humanité' comme on lui avait appris à craindre depuis son plus jeune âge. Il se tenait assis face à Clément, calme, imperturbable. En regardant autour d'elle, Sandra avait réalisé que l'extra-terrestre était accompagné de deux sous-fifres humains. D'ailleurs l'un des deux portait des gants, il avait retroussé ses manches et ses avant-bras étaient couverts de projection de sang. Elle fut placée à genoux elle aussi, aux côtés de son fiancé.
La voix du Lothien l'avait faite sursauter« Ah... Vous devez-être mademoiselle Duval... » Son corps tremblait à chaque mot que l'alien prononçait : « Je suis sincèrement désolé que vous ayez dû assister à tout cela. Nous devions repartir avant votre arrivée... » Les yeux de Sandra s'étaient écarquillés, le Lothien avait ajouté : « Oh non, vous m'avez mal comprise, nous comptions et nous comptons toujours appeler les secours une fois notre... » Il effectua une pause théâtrale en regardant Clément : « ...conversation terminée. » Sandra avait déglutit :
-Qu'est-ce que vous nous voulez ? » L'extra-terrestre l'avait observé :
-De vous mademoiselle Duval ? Rien du tout. » Il avait désigné Clément : « J'ai un problème avec votre fiancé... Voyez-vous, je suis responsable des importations de mon entreprise ici sur Terre. » Sandra avait fusillé son futur époux du regard. Ce dernier travaillait au service administratif des douanes du spatioport de Neo-Paris :
-Qu'est-ce que tu as fait ? » Le Lothien avait ricané doucement ;
-Intelligente en plus d'être belle, Monsieur Leclair, comment avez-vous fait pour la séduire en étant vous-même si médiocre ? » Il avait regardé Sandra : « Votre fiancé a-t-il parlé d'un changement dans son travail dernièrement ? » Elle avait réfléchis à toute allure, le stress lui rongeait le cerveau, mais elle se souvint :
VOUS LISEZ
Le secret des Lothiens
Science FictionLe premier contact avec les aliens s'est déroulé exactement comme les fictions l'avaient prédit : un véritable désastre. Une guerre sanglante et impitoyable au cours de laquelle l'humanité a été presque décimée. Mais alors que la défaite semblait in...