En tension

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Le plaisir de Sandra lui faisait trembler les jambes, comment Gondrak parvenait-il à l'enflammer ainsi ? À faire monter un orgasme en elle juste en lui malaxant le fessier ? C'était extraordinaire, mais il faut dire que le Lothien était tout sauf ordinaire... Elle perdait la tête lentement à mesure que la jouissance approchait.

Puis tout s'arrêta, le feu diminua, le contact fut rompu. Comme à regret, Sandra revint à elle. L'invité semblait fasciné par la jeune femme, honteuse elle tenta de se dissimuler, réalisant qu'elle avait légèrement bavé sur son menton. En regardant devant elle, Sandra remarqua que le nombre des petits-fours avait diminué. Elle s'excusa timidement, attrapa le plat presque terminé avant de s'enfuir vers la cuisine.

Une fois à l'abri des regards et des oreilles, elle laissa échapper un grognement de frustration. À l'encontre d'elle-même, de son comportement de traînée, de la trahison de son engagement auprès de Clément. Mais aussi envers le Lothien, qui se permettait un peu trop de la...

Le fil de ses pensées fut interrompu par une intrusion, une violente envie devenue vision. Sandra s'imaginait en train de se frotter l'entrejambe contre le coin du plan de travail face à elle. Les jambes légèrement entrouvertes, le pan de la robe relevé, se cramponnant au meuble tandis qu'elle le chevauchait.

Malgré une éducation puritaine, elle avait découvert le plaisir jeune et ne s'était jamais privée. Elle connaissait son corps par cœur, ainsi que ses besoins. Elle avait exploré, connaissait ses limites, mais ce soir... Ce soir elle avait l'impression d'être une adolescente en pleine puberté, avide de nouvelles sensations.

Elle secoua la tête, résista, son corps en trembla. Habituellement fière de ses racines, aujourd'hui elle les maudissait muettement. Son sang chaud lui jouait des tours, à tel point que son pubis était déjà dangereusement proche du meuble. Il fallait qu'elle se reprenne, qu'elle regagne le contrôle sur sa chair.

Gondrak allait trop loin, elle ne savait plus si il jouait la comédie ou se permettait de la peloter ainsi. Ce petit jeu devenait trop périlleux pour elle, elle devait s'en sortir. Mais comment ? Elle trouva son reflet dans la porte d'un four noir, une fois de plus se trouva magnifique avec cette belle robe qu'elle ne put s'empêcher d'admirer.

Puis elle eut une idée, si elle ne pouvait pas échapper à cette situation, il fallait y mettre un terme le plus rapidement possible. Elle ne pouvait pas s'enfuir, elle connaissait les conséquences d'un tel acte. Mais elle pouvait faire en sorte que Gondrak obtienne ce qu'il voulait dès que possible.

Gondrak voulait de la diversion ? Il allait en avoir. Déterminée, elle attrapa la robe qu'elle tira vers le bas avant de la relâcher. La faisant mordre dans ses seins pour leur donner plus de volume. Elle l'arrangea pour que la couleur de ses auréoles apparaisse légèrement au-dessus du tissu, petite trace brune sur sa peau claire. Elle s'enfonça l'étoffe entre les fesses : plus aucun compromis.

Elle attrapa le plateau suivant d'amuse-bouches en se disant que quitte à jouer le jeu, elle allait le faire sans retenue. Le Lothien voulait s'amuser avec elle ? La tourmenter lentement et doucement ? Elle n'allait pas lui en laisser l'occasion.

Elle revint au salon avec un grand sourire, en se déhanchant. Gondrak venait de donner un feuillet numérique à son invité : « Vous verrez que les avantages promis sont bien présents. Je vous recommande de ne pas trop traîner à en prendre connaissance, j'ai eu d'autres propositions de la part de certains de vos confrères. Mais je vous connais.

-Je ne signe rien sans y avoir jeté un œil.

-Évidemment. »

Sandra déposa le plateau entre eux, mais au lieu de s'éloigner, elle s'installa l'air de rien sur les genoux du Lothien. La réaction de l'extra-terrestre laissa entrevoir sa surprise l'espace d'une seconde et pour cette seule raison, elle se félicita de sa manœuvre. Mais son triomphe fut de courte durée lorsque Gondrak l'attrapa par la nuque pour la forcer à se lover dans son cou. L'odeur de l'alien lui parvint à nouveau, ce musc si particulier qui lui semblait familier... Elle n'eut pas le temps d'identifier l'origine de ce parfum, le Lothien lui caressa le dos ainsi que la nuque, offrant un nouveau massage qui ralluma ses ardeurs plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé. Il minauda : « Oh... ma belle, tu n'en peux plus d'attendre pas vrai ? Sois sage encore un instant, et je serais tout à toi juste après... » Il la fit basculer légèrement pour exposer son cul à l'invité.

Sandra se battait avec elle-même pour ne pas couiner de frustration. Quelle idiote, elle n'avait fait qu'empirer les choses ! À présent elle devait se battre pour ne pas sombrer, ne pas laisser ressurgir un vieux démon qu'elle avait enfoui il y a bien des années. Alors qu'elle était une jeune femme délurée, habitée par un profond désir ainsi que de puissants fantasmes. Friande de plaisir, elle avait toujours rêvé de trouver un homme... Non. Un mâle, capable d'incarner son idéal : un véritable dominant. Quelqu'un capable de satisfaire ses désirs les plus inavoués sans la juger. Peut-être était-ce là la raison pour laquelle elle avait eu du mal à se suffire d'un partenaire, qu'il avait fallu attendre des années pour parvenir à un compromis.

Mais Gondrak l'inquiétait, il ressemblait beaucoup trop à ce personnage qu'elle avait fantasmé. Il lui gratouilla l'arrière du crâne en soufflant : « Là... Sage ma belle... » La traitant comme un animal de compagnie. Sandra en eut un spasme de plaisir qu'elle tenta de cacher en lui mordillant le cou. Elle découvrit avec stupeur que sa peau avait le goût de la viande grillée et se surprit à lui lécher. Le Lothien ne put s'empêcher de rire doucement avant de s'adresser à son vis-à-vis : « Je suis désolé mon ami, je ne sais pas ce qui lui prend, habituellement elle est bien plus calme.

-Oh je... Ce n'est rien. » Il déglutit lorsque Gondrak passa sa main sur le cul bombé de Sandra pour y planter ses doigts. Elle le sentit revenir sur cette zone, ce nerf, qui la rendait folle. Le danger la fit paniquer, il fallait qu'elle lui échappe. Elle voulut s'enfuir, mais la poigne du Lothien sur sa nuque était comme un étau de velours. Il lui pressait le visage dans le creux de son cou et elle lui tétait la peau, se régalant de son goût.

Sandra était aux anges, à la fois prise au piège et chouchoutée, tout ce dont elle avait toujours rêvé. À quoi bon lutter ? Elle ne pouvait pas résister au Lothien, autant abandonner. Le désaccord entre son esprit et sa chair se manifesta par un puissant spasme qui lui fit arquer le dos avant d'ouvrir un peu ses cuisses. Gondrak y vit une invitation, sa main abandonna l'arrière-train de Sandra pour venir glisser contre ses jambes, avant de disparaître sous le pan de la robe.

Elle voulut le lui interdire, mais les doigts de l'alien s'arrêtèrent sur l'intérieur de sa cuisse qu'il gratouilla tendrement. Sandra prit peur lorsque les appendices du Lothiens se mirent à vibrer, ils étaient trop proches de son intimité, elle craignit qu'il n'aille trop loin.

Elle parvint à forcer contre emprise sur sa nuque, se redressa légèrement pour voir l'invité presque bouche bée en train de les admirer faire. Ils devaient arrêter. Douloureusement, Sandra couina d'une voix suppliante : « Ahn... Gondrak... Je... » Mais il l'interrompit :

-Chuuut... Gentille ma belle... » Sa voix était différente. Comme plus lourde, plus chargée de quelque chose. Sandra en eut un frisson : « Mon ami a presque fini sa lecture... Encore un peu de patience... » Elle sentit les doigts du Lothiens venir vibrer sur son aine gauche, faisant réverbérer les secousses jusqu'au fond de sa fente. Elle s'étrangla, se mit à haleter. Tandis qu'elle essayait instinctivement de se recroqueviller pour lui échapper, ses jambes se plièrent, ses genoux se levèrent.

C'était trop, il fallait qu'ilarrête, qu'il la lâche, qu'il... Gondrak l'attira à lui au contraire. Profitantde sa bouche entrouverte, il approcha la sienne. Lorsqu'elle réalisa ce qu'ilallait faire, l'image de Clément s'imposa à elle. Non surtout pas ça !Pensa-t-elle. Surtout lorsqu'un long appendice rosâtre, couvert de petiteventouse s'extirpa de la bouche du Lothien, une vague de dégoût et de terreurl'envahit, lui faisant abandonner son rôle.


Le secret des LothiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant