Le secret des Lothiens

Abandon

Sandra s'était accrochée au cou de Gondrak en restant concentrée sur ses sensations. Sa bouche était un véritable feu d'artifice. Le goût de viande grillée véhiculé par la salive du Lothien lui avait envahi les papilles. Le liquide pétillait tout en créant une sorte d'hyper-sensibilité, comme sur une blessure fraîchement cicatrisée. Sandra ne comprenait pas comment l'alien faisait, mais sa langue, tel un serpent, s'était enroulée autour de la sienne et la maintenait prisonnière à l'aide de ses ventouses. La comprimant délicieusement, lui offrant une sorte de massage dans un ballet sensuel.

Lorsque Gondrak brisa enfin leur baiser, elle demeura bouche béante, haletante, comme sous le choc. L'alien lui sourit, lui caressa le côté du visage avec affection : « Tu vois ma belle ? Ce n'était pas si terrible... » Était-ce l'emploi du possessif ou bien l'air entrant dans sa gorge désormais sensible qui la fit frissonner ? Peu importait, sa bouche était vide, il fallait qu'il revienne la remplir.

Elle tira la langue en pantelant, le suppliant du regard de reprendre leur étreinte. Mais ses yeux s'écarquillèrent quand il glissa sa main dans l'échancrure de la robe pour venir lui caresser l'extérieur de la cuisse. Il attrapa le vêtement délicatement pour commencer à l'écarter du corps de Sandra et menacer de dévoiler son intimité.

Après avoir déglutit lourdement la jeune femme tenta de lui demander de s'arrêter. Mais lorsque Gondrak tira à nouveau sa langue devant elle, elle ouvrit la bouche non pas pour protester, mais pour l'imiter puis venir à sa rencontre avec un sourire béat. De la même manière qu'elle acceptait que cet appendice monstrueux lui ôtait toute forme de raison, elle accepta les doigts de Gondrak entre ses jambes. Il s'inséra délicatement entre ses lèvres supérieures et inférieures, la faisant arquer le dos.

Lorsqu'elle sentit les gros doigts du Lothien se lover entre ses grandes lèvres puis se mettre à frissonner légèrement, elle paniqua. Jamais elle ne pourrait supporter un tel traitement, il fallait le repousser, non pas par décence, mais par instinct de survie. Mais l'alien s'interrompit, il lui attrapa tranquillement les poignets pour les éloigner puis les coincer sur l'accoudoir du canapé, au dessus de la tête de la jeune femme. Il les bloqua à l'aide d'une de ses grandes mains avant d'enfin revenir à son entrejambe avec l'autre.

Tout cela sans jamais cesser d'embrasser Sandra, son imposante langue faisant l'amour à celle de la jeune femme. Enroulées l'une avec l'autre, allant et venant de manière incessante. Sandra perdait la tête, mais eut un sursaut de conscience lorsque les doigts de Gondrak s'insérèrent en elle à nouveau. Envahissant son intimité, l'étirant avant de la faire vibrer frénétiquement.

Il arracha un cri étouffé à la jeune femme qui ne put s'empêcher de se tortiller sous lui. À force de caresses, le plaisir de Sandra enfla, pour finir par menacer de se répandre en elle. Après une convulsion presque douloureuse, la part d'elle résistant encore reprit le dessus. Elle roula sous le Lothien pour parvenir à enfin se dégager.

Surprit, l'alien la laissa se libérer pour la voir tomber mollement à quatre pattes sur le sol. Ses jambes trop faibles pour la porter, elle rampa jusqu'au couloir. Après ce qui sembla être une éternité, elle parvint à se relever en s'appuyant sur le mur.

Elle était essoufflée, en respirant sa bouche et sa gorge lui faisait le même effet qu'après avoir consommé une pastille fortement mentholée. Après avoir titubé trois fois, elle parvint à avancer plus assurément. Gondrak la rejoignit : « Laisse-moi t'aider. » Sandra agita les bras dans sa direction pour l'empêcher d'approcher :

-Ne... Non ! » Déjà à bout de souffle après n'avoir prononcé que deux mots, elle dut faire une pause avant de reprendre sa progression.

Avec des efforts presque surhumains, elle parvint jusqu'à l'ascenseur dont elle chercha l'interrupteur, mais ne trouva rien. Elle se souvint du passe puis de l'endroit où elle l'avait laissé : la chambre. Elle poussa un geignement douloureux puis se retourna pour faire face à Gondrak qui la regardait. À la vue du Lothien, son corps eut un frisson si puissant qu'un spasme incontrôlable la secoua. Son intimité se mit à la démanger affreusement, elle haleta : « Qu'est-ce que... » Reprit son souffle : « Qu'est-ce que vous m'avez fait ? »