La Clé des Mondes

Chapitre 14

Luna portait une robe qui ressemblait à une choucroute. Elle était ovale, couleur bordeaux et elle portait une perruque blanche très haute et un boa de plume noir. Le Prince Ricana et je vis au loin la Princesse Olive se précipiter vers elle pour lui expliquer la situation. Luna vira au rouge, mais resta digne. Je pouvais la voir de plus en plus s'accrocher au bras d'Alexander.

Celui-ci portait une tenue qui ressemblait à celle du Roi Eric, mais en moins élaborée, bleue marine. Il avait coiffé ses cheveux en arrière, ce qui lui donnait un air de gentil garçon, bien sage.

Après les présentations de convenance, la musique reprit et le Prince me guida vers un balcon à l'écart de la salle de danse. Nous nous sommes faufilés à travers les jupons qui tournoyaient, tandis que les violons chantaient gaiement.

L'air frais de la soirée, me faisait un bien fou. Cette robe avait beau être magnifique, l'air me manquait cruellement. Je me sentais très à l'étroit.

Le Prince Onyx se tourna vers moi avec un regard malicieux.

- Il se peut qu'une petite souris ait demandé aux servantes de votre sœur de l'habiller dans le thème bourge du Moyen-âge. Me dit-il tout bas.

- J'avais bien compris. Je suppose qu'il ne faut pas vous chercher. Répondis-je tout aussi espiègle.

- Que diriez-vous de partir de cette fête bien trop pompeuse à mon gout ? Il avait toujours ce sourire très espiègle sur le visage.

J'acceptais, et il me prit la main pour m'emmener dans un grand jardin avec des fleurs phosphorescentes de toutes les couleurs. Il y avait une magnifique fontaine qi trônait au milieu de celui-ci représentant une femme qui nus tendait la main. Elle ressemblait à Mélusine. Elle ressemblait à ma mère. J'effleurais du bout des doigts sa main tendue. La nostalgie m'envahit.

- J'ai entendu des rumeurs sur votre sœur et vous. Me dit Onyx.

- Les rumeurs sont souvent pleines de mensonges vous savez ? rétorquais-je espiègle.

- Pourtant, les elfes laissent courir le bruit que votre sœur est une jeune femme très hautaine. Imbu d'elle-même.

- Ce n'est pas faux.

Je me rapprochais de lui, tandis qu'il s'assit sur un banc en face de la fontaine. Il reprit.

- Il est dit sur vous, que vous êtes très proche du peuple, et humble. Que vous avez libéré les dragons et les fées du joug de Melchior.

- Je vous remercie du compliment, mais je crois que je suis très surcotée. Mais une partie de cela est vrai.

- Il est dit aussi que vous avez maudit le Roi des Elfes. Que vous lui avez montré votre véritable pouvoir, et lui avez imposé de voir ses victimes dans son sommeil. Vous auriez aussi demandé à des trolls de le battre pour vous venger. Depuis, il se terrerait dans sa chambre hurlant de frayeur.

Je ne répondis pas, comme toute rumeur une partie était vraie, pour une fois il s'agissait de la majorité de l'histoire. Mais une partie était fausse.

- J'avoue ne pas comprendre. Le peuple des Elfes à l'air de vous adorer dans la majorité. Mais les rumeurs vous dépeignent comme une personne qui maudit sans raison un monarque de Lusignan. Continua-t-il.

- Qu'en pensez-vous ? Demandais-je sans le regarder.

- Je pense que les Elfes ne peuvent pas adorer une jeune femme, qui a tyrannisé leur Roi sans raison. Mais pour votre sœur, je veux bien croire les rumeurs.