Chapitre 19

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Le lendemain je me réveillais avec une bonne gueule de bois. Je ne pouvais déjà pas très souvent du temps où j'étais étudiante voir jamais. Alors m'enfiler un flacon entier d'alcool pur en étant blessée n'avait pas été ma meilleure idée.

Cependant, je fus étonnée de voir que j'avais conservée tous mes souvenirs. Je n'osais plus regarder Alexander tellement j'étais gênée de mon impulsion de la veille. Je tentais de garder mes distances, et je voyais que Luna s'en réjouissait.

A l'aube du deuxième jour, nous arrivions enfin au pays des démons. J'avais du convaincre Alsvid de longer un volcan, paraissait sur le point de se réveiller. Il n'était pas tranquille et tapait du sabot sur le sol dès ue nous nous arrêtions pour nous repérer.

Puis nous arrivions à ce qui devait être la capitale du royaume des Démons. On pouvait voir au loin les maisons faites en pierres volcaniques, montées d'un toit très pointu. Comme ceux que l'on pouvait s'imaginer sur les maisons de sorcières. Une odeur de sel flottait dans l'air couvrant celle du souffre. Une légère brise nous entourait comme une caresse. La mer n'était pas très loin. Nous pouvions presque voir le sable chaud de notre promontoire.

Sur notre chemin, nous croisons des villageois de toutes les couleurs de peau, du bleu au noir obsidienne, certains avaient simplement des cornes ou bien des yeux de chats. Mais l'on pouvait voir que chaque habitant avait sa marque unique. Il la portait fièrement. Je ne savais pas pourquoi, mais cela m'emplissait de joie.

Alexander nous mena à ce qui ressemblait à un manoir. Il n'était pas aussi luxueux que le château des elfes et aussi vaste que celui des humains. Il ressemblait simplement à une immense villa. Luxueuse certes, mais il n'y avait rien de royal. En faite, rien dans la capitale, ne laissait transparaitre de la richesse. Tout avait l'air humble.

Un jeune homme nous accueillit. Il était plus grand qu'Alexander, aussi blanc que la neige, les cheveux noir corbeau et les yeux et les cornes sur son front rouge comme le sang entrain de couler d'une plaie. Il dégageait un charisme, presque malaisant, dans son costume trois pièces noir et gris.

Malgré tout, il s'inclina devant nous lorsque nous descendirent de nos montures.

- Bienvenue Mesdemoiselles. J'espère que vous avez fait bonne route. Je suis Malphas, dirigeant des démons de Lusignan. Je serais votre hôte durant votre séjour parmi nous. Dit-il de façon très révérencieuse.

- Appelez-moi Altesse minimum. Exigea Luna.

- Navré Milady, mais pour nous vous n'êtes que des visiteurs. Vous n'avez pour le moment aucun rang. Répondit-il toujours en affichant le plus grand des respect. Si vous le souhaitez mon majordome, -Un homme se matérialisa à côté de lui tel un éclair-, vous guidera à vos appartements. Puissiez-vous un agréable séjour.

Luna partit furibonde, suivi d'Alexander qui jeta un dernier regard dans ma direction, et de repartir suivre sa maitresse bien aimée.

- Je suis désolée pour le comportement de Luna. Visiblement, elle se voit déjà Déesse. M'excusais-je sincèrement.

- Pas vous ? Rit-il.

- Absolument pas. Nous verrons ce qui se passera lors du vote. Pour le moment, je n'ai plus vraiment d'avis. Souris-je tristement.

- Je vais vous accompagner à vos appartements Milady.

Il attrapa ma besace avec mes quelques affaires, et me fit passer par un dédale de couloirs. Ils étaient parsemés de cadre représentant des portraits ou encore quelques paysage. Mais il n'y avait pas de décorations à proprement parler. J'avais presque l'impression que la maison avait été décoré à la va-vite pour notre arrivée, mais que le reste du temps, personne n'y habitait.

- Pourquoi n'avez-vous pas un immense château comme les autres peuples ? Demandais-je interloqué.

- J'ai pour principe de ne pas dépenser pour du non-essentiel. La décoration, n'est pas vitale. Alors il n'y a pas vraiment d'intérêt à en avoir. Sourit-il.

- La décoration est bonne pour le morale, pour donner vit à des lieux par exemple. Rétorquais-je.

- Ce qui donne vit à une maison ce sont ses habitants, pas des fleurs ou des photos. Même si je vous l'accorde, je dois garder quelques portraits, pour l'histoire de famille. Mais si je pouvais, je m'en débarrasserais.

Je ris à sa remarque. Visiblement, Malphas était très minimaliste. Nous nous arrêtions enfin devant une porte en bois avec des moulures. Il m'expliqua la disposition de la chambre, même si je commençais à être habituée aux suites de luxe qui me changeait de mon petit appartement parisien. Puis il repartit et s'arrêta sur le seuil de la porte.

- J'aimerais que nous puissions discuter quand vous aurez un moment. En attendant, vous avez quartier libre. Si vous le souhaitez, allez visiter la ville. Vous ne craignez rien. Tout le monde sait que vous êtes sous ma protection. Je vous souhaite une bonne journée Milady.

Puis il partit enfin me laissant seule à mes réflexions. Je regardais par la fenêtre, et vis tout le monde se bousculer dans les rues et vaquer à ses occupations.

J'enfilais une cape un sortit telle une voleuse par la fenêtre avant de me mêler à la masse. Les rues étaient pavés, et propre. Il n'y avait aucun mendiant. Tout le monde avait l'air heureux. On aurait presque dit une utopie.

Je rentrais dans quelques boutiques, de bijoux, de vêtements, ou une forge. Je fis aussi la connaissance d'un apothicaire, qui affirmait qu'il avait été béni par Mélusine. Il assurait à qui voulait l'entendre, qu'il possédait un don pour la guérison par le biais des plantes et qu'il remerciait la Déesse chaque jour, en guérissant, tous ceux qui se présentait à lui, qu'ils aient les moyens ou non.

Lorsque le soleil descendit à l'horizon, je me trouvais sur la plage. J'écoutais les vagues s'échouer sur le sable et prendre des teintes, bleus foncés, orange, violettes ou roses par endroit. Je pouvais voir aussi quelques créatures qui ressemblaient à des animaux, mi cheval, mi dauphins, briller dans la lumière du crépuscule, tandis qu'ils bondissaient dans l'eau.

Puis je repartis au manoir de Malphas. Lorsque je pénétrais par le portail, je le vis se tenir l'arrête du nez dans sa main. Il paraissait très ennuyé et en grande discussion avec son majordome.

- Bonsoir Messieurs. Vous me paraissez bien ennuyés. Ironisais-je pour détendre l'atmosphère.

- Miss Aurore. Vous revenez d'une ballade. A-t-elle été agréable ? Demanda la majordome.

- Vous avez une belle ville. Presque utopique, je me demande encore si c'est réel.

- Je suis ravie que notre ville vous ait plu. Je dois vous laisser Milady, je dois malheureusement organiser un banquet de dernière minute. Grogna Malphas.

- Oh non ! Criais-je sans le vouloir.

Le majordome et Malphas se retournèrent vers moi.

- Je suis désolée. 'est simplement que je n'en peux plus des banquets, et des bals à répétitions. Et j'avoue que je pensais pouvoir y échapper cette fois-ci.

Un silence s'ensuivit.

- Je suis bien d'accord avec vous. Il était d'ailleurs questions de vous laisser faire votre vie à vous et votre sœur de votre côté. De temps en temps discuter avec l'une d'entre vous et apprendre à vous connaître naturellement. Nous ne sommes pas vraiment d'accord avec ce genre d'artifices. Cependant Miss Luna, a réclamé un banquet pour votre venue, afin que nous puissions vous montrer notre reconnaissance. Et malheureusement nous ne pouvons refuser sa demande... Grogna à nouveau Malphas.

- Dans ce cas, inviter tout le monde. Tous les démons qui voudront venir pour profiter de la fête, cela la rendra peut-être plus gaie. Soupirais-je.

Je n'allais donc pas y échapper à nouveau. Je devrais à nouveau danser et me tenir sur une chaise durant des heures telle une bête de foire exposée à la vue de tous. Mais pour une fois, Malphas avait l'air d'accord avec moi. C'était une belle perte de temps.

Comme je le disais, cette visite était un véritable cercle vicieux. Maintenant il ne restait plus que la catastrophe qui devait suivre cet évènement, et nous aurions boucler cette nouvelle boucle...


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