☆Anna (Murph) / dysfonctionnement☆

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OS qui se passe après celui de dispute et contre-soirée et qui permet d'en savoir un peu plus sur l'OC Anna.

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"- Mais parce que t'es trop compliqué à aimer !"

Une bombe. Elle avait tout soufflé sur son passage. Devant l'homme qui avait crié ses paroles se trouvait une jeune femme sans-voix. Elle aurait aimé qu'il le dise par message, ça lui aurait permis d'avoir une réaction plus digne. Mais ses mots ne l'atteignaient pas, elle avait confiance en elle et ne laissait personne lui marcher dessus, alors, avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle claqua violemment la porte de son appartement, n'ayant rien de plus à ajouter. Pourtant dès qu'elle se trouva seule, son corps l'abandonna et s'effondra sur le sol. Tous les mots évoquant leur "situation" se bousculèrent dans sa tête. Pendant de longues minutes, il avait essayé de lui expliquer pourquoi il ne voulait pas aller plus loin avec elle, pourquoi ça ne marcherait jamais et puis voyant qu'aucun de ses arguments n'avaient d'impact, il avait lâché cette phrase. "Il", "il", "il", toujours "il", jamais "elle". Se fout-on de ce qu'elle pense, de ce qu'elle ressent ? Et pourquoi ses joues s'inondaient, une femme forte ça ne pleure pas, non ?

Elle réussit à s'adosser contre le mur, ses mains tremblantes saisirent son téléphone et se dirigèrent vers la première conversation qu'elle trouvait. Elle tapa difficilement :

"Besoin d'aide. Urgent. La porte est ouverte."

Et elle attendit. C'était bien la première fois qu'elle demandait à ce qu'on vienne à son secours. La culpabilité commençait à s'immiscer dans son esprit. Peut-être qu'ils étaient occupés ? Ou bien, qu'ils avaient certainement mieux à faire de leur journée ? Elle voulut reprendre son téléphone mais ses muscles rigides lui en empêchèrent. Sa gorge se serrait et ses pleurs redoublèrent. Elle n'arriverait pas à se sauver elle-même, pas cette fois. Alors elle faisait ce qu'elle faisait déjà depuis quelques minutes. Attendre.

Puis enfin, elle entendit du bruit dans le couloir. La porte s'ouvrit violemment, lui provoquant un sursaut. Grim, une expression inquiète collée au visage, s'agenouilla près d'elle. Il semblait pris au dépourvu, lui aussi devait être surpris de sa soudaine demande d'aide. Il voulut lui prendre la main mais se ravisa en se rappelant quel point elle détestait le contact physique, il essaya d'établir un contact visuel, sans résultat. Il prit le temps de l'observer et c'est là que ça monta au cerveau.

"- Anna je crois que tu fais une crise d'angoisse."

Peut-être que lui indiquer son état actuel n'était pas la meilleure des stratégies.

" C'est pas grave, je te jure que ça va aller, on va t'aider. Y'a Théo et Pota qui arrive dans pas longtemps. En attendant, essaye de suivre ma respiration, ça va t'aider fais moi confiance."

Elle releva son regard et hocha doucement la tête. En suivant sa main qui lui indiquait comment respirer correctement, elle commença tout doucement à se détendre. Au bout de quelques minutes, ses larmes avaient arrêté de couler, sa gorge était moins compressée et son corps tremblait moins, par contre elle se sentait toujours incapable de se lever. La porte s'ouvrit une seconde fois, laissant apparaitre, comme Grim l'avait annoncé, Pota et Théorus. Ils s'assirent à ces côtés avec cette même expression préoccupée. Celui qui était arrivé avant eux expliqua rapidement la situation puis ils demandèrent à l'unisson :

"- Comment tu te sens maintenant ?"

Elle haussa les épaules et se contenta de le fixer, comme s'ils étaient sa seule bouée, comme si leurs yeux avaient réponse à tout.

"- Tu sais ce qui a pu te déclencher cette crise ?" Avait demandé Pota et c'est là qu'elle se rappela de pourquoi elle s'était effondrée par terre, une pointe de honte la traversant.

Recueil d'OS CacaboxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant