Hugo x Potatoz / cabane en bois

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Nouvel OS qui se déroule dans un univers post-apocalypstique.

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Quand c'est l'apocalypse, les règles qui régissent la société sont très vites renversées et ceux qui osent encore s'y accrocher ne font pas long feu. Les gens font ce qu'ils veulent car personne ne peut les arrêter. Ils détruisent, volent, agressent, trahissent pour survivre, il n'y a pas d'autres moyens après tout. La ville, il vaut mieux l'éviter, c'est là que tout les maux sévissent, vous risquez d'y laisser quelques os. Il vaut mieux privilégier les endroits reculés, entourés de verdure si possible, pour espérer rester en un seul morceau. C'est l'emplacement que Pota a choisi depuis quelques années maintenant, une cabane en bois au milieu d'une clairière entourée par la forêt, un peu trop près de la route si vous voulez son avis, mais ça ne lui avait pas trop causé de soucis pour l'instant.

Son habitation était équipée en électricité grâce à des panneaux solaires qu'il avait volés sur un toit de station essence, la tâche avait été difficile et ça lui avait pris plusieurs semaines, mais le plaisir d'avoir une maison éclairée en fin de journée et de pouvoir utiliser les plaques de cuisson ainsi que le four en valait le coup. Pour pouvoir se nourrir, il chassait dans les alentours avec son fidèle compagnon, un berger allemand aux poils noirs qu'il avait trouvé aux abords de la route, et il cueillait des fruits sauvages dans la forêt. Il possédait également un récupérateur d'eau de pluie mais pouvait parfois s'approvisionner directement au ruisseau qui se trouvait à quelques centaines de mètres de sa cabane. Si l'on résumait en une phrase, on pourrait dire qu'il ne survivait plus, il vivait, tout simplement.

Étalé sur le ventre, dans son lit, un rayon de soleil matinal qui traversait la fenêtre pour caresser sa peau n'était pas suffisant pour le sortir de sa léthargie. Au contraire, un chien bien nourri qui s'étalait de tout son poids sur son dos avait beaucoup plus d'effet. Le blond se plaignit dans son oreiller qu'il l'écrasait mais le molosse ne semblait pas sans soucier le moins du monde. Après de multiples tentatives, il arriva enfin à se redresser et récupéra ses lunettes placées sur sa table de chevet de fortune pour les poser sur son nez. Son esprit désormais moins embrumé, il put enfin commencer sa journée par enfiler un t-shirt à peu près propre et caresser la tête de son compagnon qui le suivait dans tous ses déplacements. Il bâilla une nouvelle fois en se demandant ce qu'il allait faire aujourd'hui. C'était une journée plutôt calme, il n'avait rien à réparer, rien à changer et il lui restait des ressources jusqu'à la fin de mois. Il pouvait faire une pause pour une fois.

Son moment de répit fut de courte durée, un grésillement provenant de sa table de chevet le clouant sur place. Sa radio, qui n'avait pas servi depuis un paquet d'années, venait de capter une fréquence. Il s'agenouilla à côté de celle-ci, son chien, intrigué par le bruit, le suivit. Pota tourna quelques boutons en espérant pouvoir entendre celui qui essayait de le contacter. Il ne décrocha pas le combiné, si on essayait de le contacter, il fallait d'abord décliner son identité et ses intentions. Il était très prudent, là où il se trouvait ne devait jamais être découvert. Ses doigts tapotaient sur la table, il se demandait combien de temps il devait encore attendre avant d'avoir une réponse.

- Pota, c'est moi. Tu me reçois ?

Il voulait crier, pleurer, partir, tout casser, pourtant son visage resta parfaitement neutre. Ça faisait deux ans qu'il voulait entendre ça, deux ans qu'il attendait de ses nouvelles, même les plus minimes, mais c'était la première fois que sa radio captait sa fréquence depuis qu'il était parti. Hugo, c'était son nom. C'est fou comme un simple mot peut vous évoquer autant de souvenirs et de peine en même temps. Les débuts de l'apocalypse, ils les avaient vécues ensemble, c'est Pota qui avait trouvé ce refuge perdu dans les bois mais c'est Hugo qui avait ajouté de la vie entre ses murs. Les panneaux solaires c'était son idée, il avait réussi à le convaincre, alors qu'il était plutôt réticent à commettre un acte de vandalisme aussi pénible, et il ne le remercierait jamais assez d'avoir insister.

Recueil d'OS CacaboxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant