☆Anna x Hugo / balançoire☆

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On retourne un peu en vacances avec cet OS qui se passe un jour après joiyeux célibat.


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Tout se passait pour le mieux pendant ces vacances, Anna avait un peu appréhendé mais après une déclaration d'amour, une demande de déménagement et un vœu soufflé sur un gâteau analphabète, elle se rendait compte que cette angoisse ne servait à rien. Assise sur une des vieilles balançoires en bois du jardin, elle souriait en regardant les arbres se balancer légèrement avec le vent de fin de soirée. Elle avait cru entendre que les autres faisaient un tournoi Multiversus dans le salon, mais ça ne l'avait pas trop tentée, surtout parce-qu'elle allait être la première éliminée, alors elle avait préféré traîner dans le jardin, profitant du calme qui était parfois rare dans sa maison en ces temps-ci. En tournant la tête, elle aperçut Hugo s'approcher, une cigarette électronique à la main et un petit sourire en coin. Il s'asseya sur la balançoire à côté d'elle, en la saluant au passage.

- Je peux ? Demanda-t-il en désignant ce qu'il tenait entre ses doigts.

- Bien sûr, lui répondit-elle avec un sourire. T'as perdu dès le premier round ? C'est pas digne de toi.

Il rigola à sa réflexion, prit une inspiration de sa clope et expliqua ce qu'il faisait à se balancer sur un bout de bois peu stable.

- Oui j'ai perdu mais c'est parce-que c'est un jeu de merde. J'avais aussi envie de vapoter et j'aime pas trop le faire devant Pota du coup je suis sorti et je t'ai vu, alors je te rejoins.

- D'ailleurs félicitations pour vous deux. Vous allez bien ensemble.

- Merci. Je suis content. Sachez que vous étiez hyper discrets sur la terrasse ce soir-là.

Elle pouffa à sa remarque, se rappelant de leurs réactions quelque peu disproportionnées. En même temps, ils étaient tellement heureux de voir leurs amis conclure que c'était compréhensible. Hugo se balança légèrement, ses pieds toujours collés au sol, il semblait pensif.

- Tu sais, on a pas trop parlé depuis ta crise d'angoisse et je voulais savoir si ça allait mieux.

C'est vrai qu'elle et lui ne s'étaient pas vu en personne depuis cette soirée lourde d'émotions et les moments où ils n'étaient que tous les deux s'étaient fait rares. S'il s'inquiétait c'est parce-que lui aussi en avait beaucoup faits, bien sûr pas pour les mêmes raisons, mais il savait que ces crises pouvaient s'enchaîner si on ne faisait pas attention à soi-même.

- Oui, oui beaucoup mieux t'inquiètes. Le gars qui s'est pris ma porte d'entrée dans la gueule a arrêté de traîner avec mon groupe de potes donc je me porte plus que bien.

- Tant mieux, ça avait vraiment l'air d'être un connard.

- C'en est un, je te confirme. Il a vu une fille timide, et c'est dit que ce serait une petite-amie parfaite qui ne parle pas trop et ne le contredit pas. Ou pas, peut-être que je me fais des films pour me dire que j'ai rien loupé.

- Ça se trouve il est juste fan de toi et tu parles trop mal de lui.

Ils rirent ensemble à cette hypothèse, et le brun reprit une bouffée de cigarette pour se relaxer. Quant à Anna elle se balançait doucement, laissant son esprit vagabonder pendant un moment.

- Du coup t'abandonnes l'amour ? L'interrogea-t-il.

- Je crois bien, bon j'ai jamais vraiment tenté mais j'ai bien réfléchi et je suis heureuse seule. Je me dis que j'ai pas besoin d'avoir quelqu'un dans ma vie alors que j'ai mes amis et ma famille qui m'apportent le même niveau de bonheur que si j'étais en couple. Et puis j'ai "découvert" que j'étais asexuelle alors...

- C'est vrai ?

Elle avait acquiescé et il s'était empressé de la féliciter, même s'il n'était pas sûr que c'est ce qu'il fallait faire dans ce genre de situation, alors il voulut se corriger pour dire qu'il était content qu'elle se sente assez à l'aise pour lui en faire part mais il bafouillait un peu et elle s'était mise à rire, donc il abandonna très vite et se contenta de répéter félicitation.

- Bah merci, s'exclama-t-elle dans un rire. Après je dis pas que c'est un truc qui doit me bloquer, mais bon j'ai pas envie de m'engager dans une relation si elle va fatalement se terminer pour cette raison précise.

- Je comprends. C'est dommage parce-que maintenant que Grim emménage chez Théo, un mec ça aurait été pratique pour repeupler ton appart'.

- Ah, je savais pas qu'il vous l'avait annoncé, c'est cool, mais ouai ça aurait été pratique, après partager mon lit ça fait vraiment chier.

- Mais t'es pas du tout asexuelle en fait, t'es juste égoïste !

Elle le poussa avant de rire à gorge déployée, rapidement suivie par le brun qui n'avait pas bougé d'un poil. Il était tard, ils étaient fatigués alors forcément il leur fallut quelques instants avant qu'ils arrivent à se calmer, n'arrivant même plus à formuler une phrase correcte.

- Bon Hugo, parlons sérieusement. Est-ce que t'aurais envie d'habiter avec Pota ?

- Ce que j'aime chez toi, c'est vraiment ta facilité à faire des transitions. Nan, en vrai je sais pas trop parce que déjà ça fait même pas deux jours qu'on est ensemble et on habite pas très loin l'un de l'autre donc c'est pas dérangeant. Puis, j'aime bien l'idée d'aller chez lui et qu'il vienne chez moi.

Il reprit une bouffée de cigarette, comme pour cacher qu'il tombait amoureux, ou peut-être qu'Anna surinterprétait. Elle souriait, même si elle, avait complètement abandonné l'idée d'être amoureuse et que cette décision lui convenait, elle était contente de voir que ses amis, eux, n'avait pas lâcher l'affaire.

- J'aime beaucoup ces vacances, avait-elle déclarée après un moment de silence.

- Moi aussi, avait répondu Hugo, repensant précisément à un baiser sous un chêne. T'as eu une bonne idée.

Elle le remercia avant d'ajouter qu'elle avait toujours d'excellentes idées. Il voulut se foutre de sa gueule en lui rappelant tous les mauvais choix qu'elle avait pu faire mais il fut vite à court d'exemples. Il changea rapidement de sujet, parlant d'autre chose pour ne pas qu'elle voit son échec cuisant. Elle joua le jeu, malgré la supercherie évidente et ils discutèrent de tout et de rien jusqu'à ce que la fraîche soirée d'été les fasse frissonner.

- On rentre ?

Il acquiesça et tous les deux se dirigèrent vers le salon où l'ambiance était nettement différente, ils s'échangèrent un regard complice, indiquant que toute leur conversation restait entre eux. Qu'elle soit compromettante ou pas, c'était la règle des longues discussions, un soir d'été, au fond du jardin.

Recueil d'OS CacaboxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant