Le souffle de l'oubli

|| Chapitre 1 : Réveil ||

🌼 Il fait noir, très noir. L'obscurité m'enveloppe de toutes parts. Je ne sais pas si je suis toujours en vie, car j'ai l'impression que mon cœur ne bat plus. Je suis seule, toute seule, comme une coquille vide que l'on a abandonnée sur la plage. Je n'ai même plus la notion du temps. Quel jour on est ? En quelle année ? J'ai également perdu mon sens de l'orientation.

Soudain, un courant d'air froid à vous glacer le sang passe au-dessus de ma tête. Oh non, je pense, effrayée. Il est là... il est arrivé...

Le monstre de mes cauchemars.

Mon monstre est tapi dans l'ombre, il m'attend. Il attend que mon esprit soit dépourvu de toutes pensées, avant de me hanter. Je peux sentir sa présence, froide et lugubre. Je ne veux pas dormir... J'ai peur, très peur. Je ne veux pas refaire encore ce cauchemar. Non, non, non, c'est non ! J'en ai plus qu'assez. Je veux que tout ça s'arrête.

Contre mon plein gré, je commence à m'assoupir : non, je ne dois pas dormir, je n'ai pas le droit. Soudain, un point de lumière apparaît. Je suis sauvée ! J'essaye de me débattre, mais le monstre est beaucoup trop fort pour moi. Je suis impuissante, toutes mes forces m'ont quittée. Mais je peux le faire, j'en suis capable ; je dois partir, je suis ici depuis bien trop longtemps.

Avec le peu d'énergie qui me reste, je réussis à me détacher de l'emprise du monstre. Je me mets à courir jusqu'au point lumineux, qui devient de plus en plus gros et puissant, au fur et à mesure que j'approche. Soudain, des voix m'appellent :

- Mademoiselle, réveillez-vous.

C'est ce que j'essaye de faire. Quand je suis devant la lumière aveuglante, j'aperçois une porte à l'intérieur. Elle est grande ouverte et semble mener à un endroit inconnu, regorgeant de dangers. Même si je ne sais pas quels sont ces dangers, je veux m'y aventurer. Je veux sortir de ce cauchemar, je veux me réveiller. Je tends la main vers le portail et...

Je me réveille.

La lumière du jour me pique les yeux. Mon esprit est embrumé et ma tête tourne. J'aperçois des gens s'agiter autour de moi. Mais... où est-ce que je suis et qui sont ces personnes qui ont commencé à s'affoler, au moment où j'ai ouvert les yeux.

— Elle est réveillée ! Elle est réveillée ! s'exclame une voix, qui me fait mal aux oreilles.

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ?

Je commence à me débattre, quand je vois une femme, à l'accoutrement étrange, s'approcher de moi afin de régler quelque chose qui est sur mon bras : c'est une sorte de pansement, accrochée à un fil, qui est accroché à une machine.

- Eh, calme-toi, m'ordonne l'adulte.

Non, mais elle est qui pour me donner des ordres ? Ma mère ? En fait... ils sont où mes parents. Je n'ai pas le temps de m'attarder plus sur la question, car la porte s'ouvre sur un homme aux cheveux blancs et aux yeux gris. Il s'avance dans la salle, en silence. Il s'approche de moi et pose son stéthoscope sur mon cœur. Ce dernier bat vite. L'homme recule et me fixe.

— Avez-vous des questions ? me demande-t-il.

Si j'ai des questions ? Bien sûr que j'en ai ! Des tonnes, oui ! Un silence s'est formé autour de moi et tout le monde me fixe, comme si j'étais un extraterrestre. Ils ont un problème ou quoi ?

Une question me tourmente, mais je ne sais pas comment la formuler. Avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, les mots sortent de ma bouche :

- Qui suis-je ?

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