On marchait dans la cité, tranquillement, chacun son tacos à la main.
Younes il croquait comme une vache , on dirait il avait pas mangé depuis 3 jours, alors que moi j'prenais mon temps.
Il m'a regardée avec un air suspect
Younes : Tu manges comme une daronne wsh, t'fais des petites bouchées là... c'est un tacos pas un plat 3 étoiles.
Moi: T'es jaloux c'est tout. Toi t'vas finir et tu vas gratter dans le mien j'te connais.
Mdrr " jte connais " alors que je le coco d'aujourd'hui...
Younes: Hein ? Moi ? J'te respecte pas à ce point-là t'inquiète pas.
Il m'a dit ça en rigolant avec la sauce algérienne au coin de la bouche.
Un gros bebe il sait meme pas manger.
Et là, pendant qu'on rigolait, un p'tit de la cité, genre 9-10 ans, il déboule en vélo, il freine sec devant nous, il regarde Younes genre avec des étoiles dans les yeux.
Le p'tit :Wsh Younes ! T'as vraiment cassé la bouche à Malik ?!
Younes il a bloqué, moi j'étais morte.
Younes : non , je me suis retenu pour une fois.
Le p'tit il était pas convaincu du tout.
Le p'tit : Ouais mais tout le grec il dit que t'as failli lui envoyer une barquette dans le crâne.
Younes : calcule pas .
Le p'tit : C'est bon j'vais l'dire à mon grand frère, t'es un bon toi Younes !
Et le p'tit est reparti en vélo comme un chroniqueur de BFM cité.
Moi j'étais en larmes de rire.
Moi: T'as une réputation maintenant, t'es devenu une légende locale en 5 minutes chrono. Tacos et baston, combo fatal.
Younes : Ouais mais si j'vais en prison pour une embrouille de sauce algérienne, j'te retiens toi.
il m'a dit ca en me pointant du doigt, sérieux mais pas sérieux.
On est arrivés en bas du bloc, il restait un peu de pluie, mais plus personne s'en souciait.
On s'est posés sur un muret, juste là, comme si le monde tournait autour de nous deux.
J'l'ai regardé, il m'a regardée.
Younes : T'sais quoi ? Si j'te revois encore traîner toute seule dans un grec, j'te kidnappe. C'est bon, j'te garde.
J'ai souris, j'ai mis une frite dans sa bouche en guise de réponse.
Moi: Vas-y, ferme-la et mange. T'as assez parlé aujourd'hui, batman.
Et lui ? Il a rien dit. Il a juste mâché sa frite, en souriant comme un gamin.
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On a marché un peu plus loin, tranquille.
Younes, il m'a accompagné jusqu'à la porte de chez moi.
On rigolait encore, à refaire le monde, à se balancer des vannes, comme si on était les seuls deux qui comptaient dans ce coin-là.
