« Etre protéger »

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La route de six heures vers Saint-Dizier est longue, mais les paysages changeants et les conversations légères avec Jordan la rendent agréable. Nous arrivons enfin devant le petit immeuble où vit ma mère. L'extérieur est délabré, les murs ternis par le temps et les fenêtres vieillissantes, mais une certaine chaleur émane de cet endroit modeste. C'est chez nous, après tout.

Nous montons les escaliers étroits jusqu'au troisième étage. La porte s'ouvre avant même que nous ayons eu le temps de frapper, ma mère se tenant là, le visage illuminé par un sourire accueillant. Elle nous serre dans ses bras, l'étreinte pleine d'amour et de réconfort.

Maman : Entrez, entrez. Ça fait si longtemps ! Je suis tellement contente de vous voir.

L'appartement est petit, encombré de souvenirs et d'objets du quotidien, mais il respire la chaleur et l'affection. Nous nous asseyons autour de la petite table de la cuisine, et ma mère prépare rapidement un thé. Les conversations commencent facilement, les récits de Bali captivent ma mère qui écoute avec attention.

Maman : Bali semble être un endroit merveilleux. Je suis heureuse que vous ayez pu vivre tout ça.

Jordan : C'était vraiment incroyable. Et merci de nous accueillir ce soir.

Ma mère sourit, son regard se faisant légèrement distant.

Maman : Vous êtes toujours les bienvenus ici. C'est petit, mais c'est chez vous.

Elle se lève soudainement et va chercher un vieil album photo, le posant avec précaution sur la table. En tournant les pages, des souvenirs de mon enfance surgissent, remplissant la pièce d'une nostalgie douce-amère.

Nous arrivons à une page avec une photo de mon père. Il se tient fièrement à côté de moi lors de mon huitième anniversaire, son sourire large et chaleureux. Une douleur sourde traverse mon cœur en voyant son visage.

Maman : Bon...

Elle tourne rapidement la page, mais l'ombre de la tristesse reste un moment. Jordan, perceptif comme toujours, pose sa main sur la mienne, me serrant légèrement. Je lui adresse un sourire reconnaissant.

Jordan : C'est un bel album.

Nous continuons à feuilleter les pages, les rires revenant peu à peu. La sonnerie de la porte retentit soudain, rompant le fil des souvenirs. Ma mère va ouvrir, et la voix énergique de Lise remplit aussitôt l'appartement.

Lise : Salut tout le monde ! Alors, Bali, c'était comment ? Des plages, des cocktails, et des garçons sexy, j'espère ?

Je ris, sa présence dynamique toujours contagieuse. Lise s'installe avec nous, son flot incessant de paroles nous emportant dans un tourbillon d'anecdotes et de récits.

Victoire : Bali était incroyable, Lise. Mais désolé de te dire qu'à part seulement les garçons du loat, je n'en est pas regardé.

Je tourne la tête vers Jordan et le voit le regarder avec un regard malice.

Jordan : J'espère !

Lise : Eh, faut bien vivre un peu, non ? Alors, raconte-moi tout !

La soirée se poursuit dans une ambiance joyeuse. Ma mère nous propose de rester la nuit, et nous acceptons avec gratitude, soulagés de ne pas avoir à reprendre la route si tard.

Maman : Vous pouvez prendre la chambre de Victoire, c'est mieux que de repartir tout de suite.

Jordan : Merci beaucoup, madame. C'est parfait, vraiment.

Maman : Voyons Jordan... Appel moi Valérie !

Plus tard dans la soirée, après que Lise soit partie, nous nous installons pour la nuit. Jordan et moi nous préparons à dormir, blottis l'un contre l'autre.

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