Chapitre XI - Solitude

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« Went to your room thinking maybe, you'll feel something
But all I saw was your burning body waiting »

« Went to your room thinking maybe, you'll feel something But all I saw was your burning body waiting »

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VII.

C'était réconfortant. La seule sensation de douceur. Partout sur sa peau nue. Hermione ne parvenait pas à sentir autre chose, et ne le voulait pas de toute façon. Elle ne voulait pas non plus penser, désireuse de simplement déléguer tout contrôle à ses sens, et tout bonnement endormir son esprit, cet affreux animal rationnel qui avait pendant trop longtemps diriger sa vie. N'était-ce pas sa raison le nœud de toutes ses souffrances ? Cet esprit capricieux et performant qui ne pouvait s'empêcher de lui rappeler à chaque instant son passé, et de rejeter toutes les minuscules fractions de son présent qui ne semblaient pas en adéquation avec ce passé glorieux et chéri. 

Hermione voulait être une peau, des yeux, une bouche. Un simple amas de chaires qu'elle laissait le monde malmener à son aise. Hermione tendait, presque aveuglément, cette carcasse qu'elle avait pourtant désespérément tenté de sauver pendant de longues années, acceptant tous les sorts qu'on pouvait lui destiner, à la seule condition que cela puisse éveiller quelque chose en elle. Elle accepterait n'importe quel destin tant qu'elle n'avait pas à le choisir, n'importe quel destin qu'on lui imposerait. Peut-être était-ce le contre-coup de la torpeur ? Mais Hermione était absolument avide de chaleur, insatiable, et peut-être que cette faim ne se calmerait jamais plus. Après s'être approchée de la mort et l'avoir désirée plus que tout ce qui restait à présent dans ce monde, Hermione voulait sentir la vie sur chaque petite parcelle de sa peau nue.  

Aujourd'hui, Hermione voulait vivre. Vivre pleinement sans se soucier de rien d'autre. Puisque de toute façon, elle avait rater l'occasion de mourir. Peut-être que demain, ou après-demain, elle repenserait à nouveau à la mort. Mais, aujourd'hui, elle était bien décidée à vivre, à goûter à pleine bouche les affres de la vie, comme reconnectée soudainement à cette part d'elle.

Tout ça, seulement parce qu'elle appréciait la sensation du drap sur son corps presque nu. Seulement pour ça ? 

- Est-ce que tu comptes vraiment passer ta journée cachée là dans les draps, juste pour finalement te métamorphoser en joli petit papillon ? Souffla simplement le serpent, rappelant à Hermione sa présence autant que le lieu où ils se trouvaient.

D'abord, elle secoua juste horizontalement la tête bien qu'encore complètement couchée. Puis, elle ne put s'empêcher d'ajouter des mots à sa réponse non-verbale : 

- C'est ce que tu voudrais ? Que je devienne un joli papillon ?

Hermione se mordit la langue, comme essayant de regretter ses mots. Mais le problème, la cuisante vérité, était qu'il était devenu tellement naturel de discuter avec Voldemort, alors que le reste du temps elle n'imaginait pas prononcé ne serait-ce qu'un minuscule mot. Elle aurait pu glisser quelque chose à Ginny, mais elle ne l'avait pas fait. N'aurait-elle pas pu essayer d'à nouveau concocter quelque chose, redevenir cette flamme révolutionnaire ? En étant assise à nouveau dans cette grande salle, n'aurait-elle pas pu trouver un moyen, d'avec Ginny, honorer la mémoire de ses amis, en résistant à nouveau ? 

BASHERT | TOM JEDUSOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant