Il avait gagné, vaincu l'élu et fait sien le monde sorcier. Alors que restait-il à faire pour Voldemort ? Quelque part, tout au fond de sa cave, il avait une sorcière à tout autant s'approprier. Hermione serait bientôt pleinement sienne, c'était son...
" He wore black and I wore white He would always win the fight Bang bang, he shot me down Bang bang, I hit the ground "
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𝓢𝓸𝓶𝓮𝔀𝓱𝓮𝓷 𝓲𝓷 𝓽𝓱𝓮 𝓹𝓪𝓼𝓽.
C'était étrange mais Hermione avait presque le sentiment de goûter la forêt sur le bout de sa langue, l'humidité causée par la rosée matinale, la multitude de fougères et de racines qui couvraient son sol, l'écorce des arbres. Alors qu'elle se forçait à ralentir sa respiration, à retenir le moindre de ses petits mouvements, une part d'elle cherchait à ne faire plus qu'une avec la nature, comme si cela pouvait la sauver. Comme si la forêt pouvait faire disparaître le sang qui coulait de sa joue, les battements erratiques de son cœur, la peur qui blanchissait son visage et les jointures de ses mains autour de sa baguette. Non, mère nature ne pourrait pas l'aider pour cela. Hermione était seule face à ces dangers. Fuir ou se cacher ? La question était entière, vitale. Que devait-elle faire ? Le temps était précieux, pourtant elle le perdait ici.
Une abeille tournait autour d'elle. Hermione essayait de faire abstraction du bourdonnement de l'insecte si près de ses oreilles. Elle devait se concentrer sur bien d'autres choses, comme sur les voix encore lointaines des raffleurs, le moindre craquement des branches, bruissement des feuilles. Elle avait encore la sensation de ses mains sur elle, de son haleine terrible, et du ricanement qui avait résonné dans ses oreilles. Hermione avait du mal à croire qu'elle était parvenu à se libérer de ses bras. Ron et Harry étaient-ils toujours protégés par ses sorts ? Elle l'espérait, sinon sa fuite aussi lointaine de la direction de leur campement n'aurait servi à rien. Étaient-ils déjà réveillés ? Hermione se plaisait à les imaginer endormis, sereins, apaisés. Peut-être pourraient-elles les rejoindre avant même leur réveil ? Elle n'était que très peu sûre de cela.
L'abeille avait été rejointe par deux de ses semblables, bourdonnant bien trop près, camouflant presque les voix des raffleurs. Étaient-elles plus proches ou plus éloignées ? Sur sa gauche ou sur sa droite ? Devait-elle se cacher ou fuir ? Aller à l'Ouest ou à l'Est ? Son cerveau semblait court-circuiter. Elle prit une grande inspiration, emplissant ses poumons et cherchant une brillante idée. À gauche. Hermione irait à gauche. Elle regarda bien autour d'elle, inspectant une dernière fois les environs. Elle s'assura que sa baguette était bien en main, le médaillon bien caché. Hermione était prête.
L'air frappait son visage, Hermione allait vite. Assez ? Probablement pas. Elle aurait aimé avoir intégré un club d'athlétisme dans sa tendre enfance pour savoir exactement comment bien courir, comment courir vite, comment avoir la bonne respiration. Mais Hermione ne l'avait pas fait, ne savait rien de cela. Elle avait l'impression qu'à chaque instant sa cheville pourrait céder, que son pied pourrait glisser, se prendre dans la végétation au sol. Pourtant, elle ne pouvait rien se permettre de tout cela, le bruit de sa course avait attiré ses assaillants, elle le savait. Hermione les entendait.
