Il avait gagné, vaincu l'élu et fait sien le monde sorcier. Alors que restait-il à faire pour Voldemort ? Quelque part, tout au fond de sa cave, il avait une sorcière à tout autant s'approprier. Hermione serait bientôt pleinement sienne, c'était son...
« Est-ce que tu te souviens de nous ? Quand on dansait au milieu du rouge ? Quand on paraissait si loin de tout Même au milieu des fous Moi, je me souviens de tout. »
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𝖑𝖊 𝖈𝖔𝖒𝖒𝖊𝖓𝖈𝖊𝖒𝖊𝖓𝖙
Ils étaient à l'affût, tendant l'oreille pour entendre le moindre bruit. Cachés dans une tranchée boueuse, qui était en réalité un ruisseau quand la météo n'était pas aussi catastrophique, ils attendaient que les pas ne résonnent plus dans la forêt. Une main couvrant sa bouche, le visage sali par la terre, Hermione tenait fermement le bras de Harry, effrayée que l'un d'eux fasse un mouvement qui les trahisse. Les jambes engourdis et les orteils glacés, ils ne pourraient certainement pas tenir beaucoup plus longtemps. Mais il le faudrait.
Ils s'étaient réveillés à temps, juste au bon moment pour fuir. Les trois amis s'étaient cachés au bon moment, mais est-ce que cela serait vraiment suffisant. Hermione espérait qu'il ne faisait pas face à des sorciers suffisamment bons, peut-être qu'ils feraient encore un travail bâclé permettant à trois adolescents de leur filer entre les doigts. Ils ne pouvaient pas se permettre de transplaner à nouveau, pas dans la panique une nouvelle fois, peut-être que Yaxley attraperait encore le bras de Ron. Ils ne pouvaient pas se permettre que l'un d'entre eux soit blessé ou pire, perde un membre, pas encore, cela ralentirait la chasse.
La nuit tomba à nouveau. Hermione ne pouvait pas penser à autre chose qu'à ce froid qui rongeait tous ses membres, à ses chaussures imbibées d'eau crasseuse. Elle voyait les lèvres gercées de Ron bouger sans que le garçon s'en rendent vraiment compte. Etait-elle également prise de mouvements parasites, dernier détail permettant à ses deux amis d'être certain de sa présence ?
La nuit avait amené avec elle tout un tas de bruit : le hululement de quelques chouettes et hiboux, les pas rapides de petits animaux. Toute la forêt semblait être en mouvement autour d'eux mais qu'est-ce qui assurait que la prochaine branche ne céderait pas sous le poids de leurs assaillants. Il fallait absolument fuir à présent : l'obscurité pouvait être autant une faiblesse qu'un avantage.
Hermione saisit les mains de Harry et Ron, puis les questionna silencieusement. Les deux autres adolescents acquiescèrent, de toute façon ils ne pourraient pas rester indéfiniment là. Hermione aurait préféré ne jamais lâcher leur main, pouvoir courir en s'assurant de les garder le plus proche possible. Elle ne parvenait pas à se détacher de l'impression de mort imminente, comme si la faucheuse se trouvait tout près d'elle, comme si plutôt que ce soit le froid d'octobre, c'était elle qui avait figé ses membres.
La mort.
Juste là. Sans que Hermione parvienne à discerner sa silhouette entre les arbres, lui tendant un piège dans lequel elle courrait délicieusement.
Ils coururent environ vingt cinq minutes, absolument perdus et désorientés. Harry leur fit remarquer la présence d'une maison à la lisière de la forêt. Un petit abris fait de bois qui devait sûrement appartenir aux gardes forestiers de la région mais où il ne semblait y avoir personne.
