« There's no escape, I can't wait
I need a hit, baby, give me it
You're dangerous, I'm lovin' it »
VII.Une part d'elle avait l'impression qu'hier encore certains de ses camarades se tenaient là au milieu de la grande salle pour entonner l'hymne de Poudlard lors de la rentrée. Comme si, en fermant les yeux assez fort, Hermione pourrait revoir Hannah Abbott tenir son crapaud et ouvrir grand la bouche pour atteindre les notes les plus compliquées de la chanson. Comme si soudainement, Remus pourrait être à nouveau assis à la table des professeurs, et que planerait une nouvelle fois au dessus d'eux la menace du mystérieux Sirius Black. Elle avait l'impression de presque pouvoir toucher du bout des doigts ce vieux Poudlard, ce passé encore empreint des douceurs de l'enfance.
Mais Hermione avait tord. Tord de croire que cela pouvait encore exister quelque part, tord de voir en ces lieux les vestiges de la présence de toutes ces personnes. Au milieu de la grande salle se trouvait à nouveau un groupe d'enfants, mais étaient absents les crapauds au creux de leurs mains, et leurs visages n'avaient rien de familiers pour Hermione. Leurs vêtements étaient intégralement noirs, différents de ce qu'avaient été leurs uniformes, comme une belle représentation de l'air du temps, illustrant parfaitement la rigueur à laquelle ils étaient exhortés. La seule touche de couleur au sein de leur tenue était la cravate au couleur de leur maison. Au moins, ils n'avaient pas supprimé les autres maisons.
Quand ils se mirent à chanter, bien que peu étonnée, Hermione regretta qu'ils n'interprètent pas cet hymne si cher à ses yeux. Les très jeunes membres de ce nouvel empire imaginé par le seigneur des ténèbres lui chantaient leur amour, l'admiration qu'ils ressentaient face à ce nouveau monde. Ce tableau ultra-idéalisé de cette nouvelle société sorcière prenait vie dans l'harmonieux chant de ces enfants, devenant presque crédible, acceptable, envoûtant. Comme quoi, qu'ils soient moldus ou sorciers, les dictateurs utilisaient tous les mêmes outils de manipulation. L'ensemble des journalistes présents dans la salle se jetaient sur ce moment si « poignant », les prenant en photo et gribouillant déjà les mots qui couvriraient les unes du lendemain. Quel beau moment de propagande.
Drago les regardait avec fierté, comme s'ils constituaient son propre petit cadeau pour le maître, lui jetant fréquemment de petits regards comme voulant capter la moindre petite réaction, le moindre petit signe de satisfaction. Hermione avait peur de le voir ainsi, de voir ô combien ce garçon avec qui elle avait pu grandir involontairement avait pu devenir une parfaite petite arme de cet horrible pouvoir autoritaire. Drago n'était plus cet adolescent enrôlé de force dans cette guerre, et bientôt Ginny donnerait naissance à un nouveau petit soldat. La rousse pouvait-elle lutter contre cela ? Il semblait qu'aucune résistance était vraiment envisageable à présent, pour elles deux, pour des raisons différentes.
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BASHERT | TOM JEDUSOR
FanficIl avait gagné, vaincu l'élu et fait sien le monde sorcier. Alors que restait-il à faire pour Voldemort ? Quelque part, tout au fond de sa cave, il avait une sorcière à tout autant s'approprier. Hermione serait bientôt pleinement sienne, c'était son...