The shadows of the phoenix; tome 1: Identité

Chapitre 15 : JOE

Je me retrouve avec cette femme qui me toise de haut en bas. Je ne sais pas ce qu'elle veut, mais quand elle a parlé de Pietra, mon sang s'est glacé. Je ne veux plus jamais le voir.

– Bien, maintenant que nous sommes seules, vous pouvez faire tomber le masque.

– Pardon ?

– Je trouve ça ironique de vous trouver ici, alors que Pietra veut piéger ce club. Je n'ai rien dit devant eux pour ne pas vous mettre en porte-à-faux, mais j'espère pour vous que vous n'êtes pas une taupe.

– Je ne comprends pas de quoi vous parlez.

Elle ouvre l'enveloppe qu'elle tient dans sa main et en sort des documents. Elle pose la première photo sur la table. Un gros plan de mon père apparaît. Cela fait si longtemps que je ne l'ai pas vu, que je me laisse tomber sur la chaise près de moi. Ensuite, une photo de son enterrement. On me voit derrière son cercueil, entourée par Joseph Pietra, le bras droit de mon père, ainsi que tout le clan que je croyais le mien à l'époque.

– Je sais qui vous êtes, Johanna Correlina.

Je me redresse d'un bond en croisant les bras.

– Je m'appelle Johanna williams, j'ai pris le nom de famille de ma mère. Comment le savez-vous ?

– On surveille les Shadows depuis quelques temps. Lorsque vous êtes arrivée dans l'équation, nous avons cherché qui vous étiez. Je suis votre famille depuis longtemps. Je vous ai reconnu. Enfin, lorsque les hématomes ont eu disparu du moins ! C'est Pietra et ses hommes qui vous ont fait ça ?

Je hoche la tête en repensant à mon cauchemar.

– Les Shadows, le savent-ils ?

– Non ! Réponds-je en secouant la tête, les larmes aux yeux. On m'a aidé à m'échapper, sinon ils m'auraient tuée.

Elle sort encore une photo de son tas. Un sanglot sort de ma bouche, que je couvre de ma main, lorsque je vois ce qui s'y trouve.

– C'est celui qui vous a aidé ?

– Oui.

Félix a été assassiné. Je n'y crois pas, il m'a fait sortir de cet enfer. Je le connaissais depuis que j'avais rejoint mon père à la mort de ma mère. Il a été mutilé, sans doute torturé. Mais il ne savait pas où je comptais me rendre. Mes mains tremblent sur la photo. Je me sens mal, la tête me tourne, je m'assois à nouveau, ne tenant plus sur mes jambes.

– Personne ici ne sait qui vous êtes ?

– Non ! Je suis venue retrouver mon amie Mila. Elle est absente, c'est la sœur de Hunter. J'ai gardé la fausse identité que Félix m'a permis d'avoir. Je ne savais pas si je pouvais leur faire confiance.

– Il est temps de leur dire la vérité. Cela n'est qu'une question de jour avant qu'ils ne l'apprennent. C'est une chose qu'ils vont devoir savoir pour affronter la guerre qui se prépare. Pour que tout le monde ait les cartes en main. Pour la sécurité de ceux qui vous ont recueilli, dites-leur tout.

– Je ne peux pas tout leur dire !

– Ils n'ont pas fait que vous frapper, n'est-ce pas ?

– Non !

– Je suis désolée pour vous. Félix nous l'avait dit.

Elle pose sa main manucurée sur mon épaule, compatissante. Elle pose une dernière photo devant moi. La bile remonte dans ma gorge en voyant ses enfoirés. Je me lève, cours vers la poubelle pour vider mon estomac. Je me rince la bouche à l'eau, recrache dans l'évier. Une sueur froide sur mon front. Je reviens près d'elle.