Chapitre 23 : JOE

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Je n'arrive pas à croire qu'il m'ait dit ça. J'ai dessoûlé d'un coup. Comment peut-il me balancer que j'ai été violée parce que je joue à la salope ? Il n'a jamais été aussi virulent. Je quitte le bar en courant, les larmes dégoulinant le long de mes joues. Je fais le tour du bâtiment, et m'adosse au mur de derrière, la respiration coupée. War, qui m'a suivi, me prend dans ses bras.

– Il ne le pensait pas, essaie-t-il de me rassurer.

– Si, il le pensait. Que je suis conne ! Je pensais que... Je... Je le déteste !

– Tu sais que c'est faux, souffle-t-il.

Je vois Hunter arriver avec Cleaner. Ils se mettent à parler, mais lorsque j'entends leur conversation, c'est pire que tout.

– Hunt ! Tu déconnes mec ! Elle a bu, elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle faisait, me défend Cleaner.

– Je m'en branle ! Elle me fait chier ! Hurle Hunter.

– Tu n'as pas à lui balancer des trucs comme ça, reprend Death qui vient de les rejoindre.

– C'est quoi le problème, Death ? Tu ne la crois pas quand elle dit qu'elle a été violée. Tu la détestes depuis le début !

– Elle va se barrer et tu l'auras cherché, constate Cleaner.

– C'est la meilleure chose qu'elle pourrait faire ! Se casser et nous laisser tranquilles ! Elle fout le bordel dans tout ce qu'elle fait ! Je ne peux plus la voir, putain ! S'emporte encore le frère de ma meilleure amie.

Un sanglot m'échappe, je dois partir d'ici je ne supporterai pas davantage de chose. Death me déteste et, apparemment, Hunter aussi. Je ne suis qu'un boulet pour eux. Je m'éloigne discrètement. Je vais prendre mes affaires et quitter cet endroit qui n'est pas pour moi. Je n'y ai pas ma place. Je monte dans ma chambre pour prendre ce qui m'appartient. Je laisse tout ce qui n'est pas à moi. J'entasse dans mon sac les affaires que j'avais en arrivant, ce qui n'est pas très volumineux. Je saisis mes clés de voiture qui m'ont été rendues, et je file au hangar. Une fois à l'intérieur de ma bagnole, je mets le contact. Je suis heureuse de voir qu'elle démarre du premier coup. J'avance vers l'entrée, aucune présence humaine n'est visible devant la grille, je me hâte donc de partir de ce lieu maudit. Je roule un moment, l'alcool imprégnant mon sang. J'y vois flou, mais je m'en fous, si j'ai un accident, au moins, je ne ferai plus chier personne. J'ai tellement mal ! L'homme que j'aime me déteste. Il s'occupait de moi juste parce qu'il se sentait obligé. Je ne suis qu'un poids. Je vais devoir partir loin d'ici recommencer ma vie ailleurs. Seule...

Je crois que j'ai roulé pendant plus d'une heure. J'ai froid malgré le chauffage, mes mains tremblent. Je m'arrête près des quais pour dormir. Je vérifie que les portes sont fermées à clé avant de m'assoupir pour une fin de nuit remplie de cauchemars...


The shadows of the phoenix; tome 1: IdentitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant