Vorsem tome 5 - Le savoir et le pouvoir

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Comme la princesse l'avait prévu, les discussions de la chambre des nobles s'éternisèrent. Deux jours étaient déjà passés et pour le moment, il s'agissait d'un simple récapitulatif de tous les évènements qui avaient pu justifier le recourt à une telle assemblée. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les nobles ne prenaient pas la situation à la légère, tout était étudié en détail et ils n'hésitaient pas à remonter loin. Plus de deux ans de faits étaient ainsi analysés de manière méthodique, ce qui expliquait le temps nécessaire.

Au final, Nérissa ne voyait pas de raisons de se plaindre. Elle n'était pas impatiente au point de reprocher à la chambre de faire son travail. Mais malgré tout, elle avait hâte de pouvoir enfin aborder la partie qu'elle considérait comme la plus importante.

— Voilà qui met un terme à la liste de tous les faits reconnu comme nécessitant notre intervention, conclut un noble.

Ils étaient en début d'après-midi du troisième jour. Pour le moment, la princesse Nérissa avait été la seule à se rendre sur l'estrade centrale de la pièce. Après tout, c'était elle qui avait été désignée comme principale responsable de la nécessité du recourt à la chambre des nobles. Même si cette décision avait été grandement influencée par le grand prophète Flynn Maerus, dont plus personne ne contestait la culpabilité, la princesse restait la principale accusée.

La principale, mais pas la seule. Car le pouvoir de la chambre des nobles était de juger l'intégralité de la famille royale et elle n'allait certainement pas s'en priver. La princesse dut donc laisser sa place à son frère, Castellan, qui fut entendu à son tour.

— Altesse, les évènements dont nous avons discuté jusqu'ici forment le cœur du problème dont il nous faut débattre. Contestez-vous l'un d'entre eux ? Ou même plusieurs ?

— Non.

Une réponse simple et brève de la part du prince, qui trahissait son manque de confiance en lui. Contrairement à sa sœur, il n'était vraiment pas doué pour les affaires politiques et résistait bien plus mal qu'elle à ce genre de pressions. Nérissa avait presque envie d'aller lui tirer les oreilles en le voyant se comporter de la sorte, mais elle se retint. Le lieu n'était pas vraiment approprié à ce genre de scène.

— Estimez-vous que la famille royale de Filoria a manqué à ses devoirs ?

— Prétendre le contraire serait stupide. Le peuple a bien souffert et peu importe les excuses que l'on pourrait se trouver, c'est une faute indéniable.

— Bien, nous prenons bonne note de votre affirmation, passons à la suite. Votre père, sa majesté le roi, a décidé un jour d'écarter sa fille de la succession au trône, étiez-vous au courant ?

— Bien entendu.

— Cette décision vous plaçait donc vous comme favori pour succéder à votre père et donc devenir le prochain roi de Filoria.

— Qu'avez-vous ressenti en apprenant cette décision ? Etiez-vous heureux de savoir que vous alliez certainement recevoir le trône ?

— Ou bien étiez-vous perturbé ?

— Ou déçu ?

La manière qu'ils avaient de poser des questions les uns à la suite des autres dans toutes les directions avait de quoi donner mal au crâne. Il fallait une concentration impressionnante pour garder les idées claires dans une telle situation. Manifestement, Castellan n'en était pas capable.

— Je ... j'ai surtout été surpris, je ne savais pas trop quoi en penser, bredouilla-t-il. Pour moi, le trône devait revenir à ma sœur, c'était une évidence. Je ne suis pas fait pour porter la couronne.