Entre les roseaux, près de la mare, deux libellules rouges valsent en douceur. Rien n'est brusque, tout semble maîtrisé, calculé. Les deux êtres s'éloignent, se rapprochent, se tournent autour et se frôlent avec toute la grâce dont est capable le monde.
Puis le jeu s'arrête et les deux danseuses se posent sur la même feuille, chacune d'un côté.
Entre alors dans le bal une Demoiselle dont le bleu semble tiré directement de l'azur du ciel. Gracieuse, elle dédaigne ses cousines libellules puis continue sa danse aérienne. Une petite feuille de haie assortie d'une goutte d'eau trouve grâce à ses yeux et elle choisit de s'y poser afin de se désaltérer.
Dans le fourré adjacent, un petit escargot se terre dans l'ombre fraîche de sa carapace. Tout autour de lui, des abeilles s'affairent à amasser le pollen de petites fleurs bleues. Concentrées sur leur tâche, elles sont trop distraites pour remarquer ce petit être replié sur lui-même.
Dans le ciel, les oiseaux rient et transcendent les nuages de leurs fines ailes. Trop légers pour tomber sur Terre, ils portent en eux les rêves et espoirs des quelques personnes qui pensent encore à vivre en portant en eux un fragment de ciel.
Autour de ces quelques scènes idylliques la végétation est dévastée.
Il n'y a eu ni sanglier passager, ni lapins affamés.
Il y a simplement eu l'Homme, le seul être qui déchiquette sa Terre...
30/05/2024
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Constats d'une passagère
RandomMalgré tous les mondes dans lesquels évolue mon esprit, mon corps, lui, évolue sur Terre. Alors je vois. Alors j'entends. Alors je ressens. Alors je raconte.