Les ténèbres sont là, à la marge de mon esprit. Elles piaffent, s’impatientent et rongent les barreaux de leur cage dorée en attendant que vienne l’heure de leur libération. Elles me voient cicatriser petit à petit et glissent leurs avertissements venimeux dans mon esprit.
Tu n’es rien, tu ne pourras pas soigner les autres si ton cœur ne saigne plus. Tu te connais, tu ne pourras t’empêcher de le faire, tu rouvriras tes plaies toi-même. La paix est éphémère.
Tu le sais bien, au moindre remous tout se réveillera et te dévastera. Rien n’est éternel, et ces bandages que tu te crées sont bien fragiles.
Mais vous savez que je cicatrise, pas vrai ? Vous savez que si je commence à parler de mes plaies ce n’est pas parce qu’elles sont à vif mais parce qu’elles se referment ?
Je ne peux plus crier.
Je ne peux plus pleurer en dehors des moments où elle se réveille.
Je ne peux plus remplir le vide que j'ai creusé en mon cœur à l’aide de la réalité.
Mais l’eau dort et mes tourments sommeillent.
Les problèmes sortent petit à petit. Peut-être atteindront-ils les oreilles de mes parents. Je ne l’espère pas. Ils voudront alors parler. Sans pour autant comprendre que j’en suis incapable, que toutes ces larmes que j’ai versées sont les mots que je n’ai pu leur dire.Je me déteste.
Je suis inutile, impuissante.
Je vais crever comme n’importe quel être en cette Terre.
Je ne suis que poussière.
Je ne vaux rien.
Je me déteste, vous l’ai-je déjà dit ?
Dans ma tête tout diverge, la tristesse se bat contre la haine lorsque je dois m’exprimer.Vous trouverez peut être ça pessimiste mais c’est ce qui fait que je guéris petit à petit. Avant ça me rongeait, maintenant je ne fais que tenter de me l’incruster dans le crâne tant bien que mal. Ça me soignera. Enfin je l’espère. J’ai pris conscience de tout cela en déprimant et c’est en l’acceptant que j’espère arrêter de déprimer.
J’ai peur que l’effet produit soit inverse.Elles me guettent toujours, juste là, aux marges de mon esprit, à la limite de ma conscience. Elles reviendront tôt ou tard. Elles me dévoreront à nouveau. Soit. Je ne suis déjà plus que lambeaux. La souffrance ne me semble plus que diffuse, la douleur m’est devenue moins dense.
Je suis lasse.
Je ne suis rien.
Je ne suis personne.Et pourtant j’ai trop longtemps espéré la mort pour finir de m'y abandonner. Elle a emporté mon âme, m’a offert un bazar démon mais jamais n’a daigné m’achever.
P.S : J'ai écrit ça cet été, je vais mieux depuis. Si jamais vous vous reconnaissez dans ce texte ou que quoi que ce soit va mal et que vous avez besoin d'en parler sachez que je suis là.
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Constats d'une passagère
RandomMalgré tous les mondes dans lesquels évolue mon esprit, mon corps, lui, évolue sur Terre. Alors je vois. Alors j'entends. Alors je ressens. Alors je raconte.