Black Wolf : Hope, un nouvel espoir

Hope

Voilà une semaine que j'ai commencé mon travail et tout se passe extrêmement bien, je passe beaucoup de temps sur mes ouvrages, il faut dire qu'il y en pas mal, mon prédécesseur à laissé une quinzaine de manuscrits en attente, sans compter ceux qui sont arrivés en plus. Mon métier consiste à lire les ouvrages que l'on reçoit et de choisir celui qui deviendra cette pépite que tout le monde s'arrachera, il y a pas mal de trésor mais nous ne pouvons pas publier tout le monde, alors un tri s'impose malheureusement. La maison d'édition pour laquelle je boss publie majoritairement de la romantasy, mélange d'histoire d'amour et de fantasy. Autant vous dire que je voyage à chacun des ouvrages que je lis.
On est vendredi, il est 17h et j'ai fini ma journée, je ramène quand même du travail à la maison. Mais comme lire est ma passion principale cela ne me dérange en aucun cas. Je prend la direction du parking pour rejoindre ma voiture, quand une voix familière me hèle sur le trottoir d'en face. Travis !!! Mais qu'est-ce qu'il fait la ? En même temps Pittsburgh est la grande ville qui permet à Moon et ses alentours de paraître moins rurale. Boutiques, cinéma, boites de nuit, restaurants, tout est à proximité et en quantité suffisante pour plaire au plus grand nombre.
Il y a aussi beaucoup de bureaux, destinés à l'édition, bureau d'avocats, start up en tout genre, traiding bref c'est un noyau commerciale mais aussi professionnel. Alors finalement Travis a lui aussi le droit d'être la!
— Bonjour Travis, comment vas tu ?
— Très bien, merci, qu'est ce que tu fais la à cette heure la ?
— Et bien je quitte mon travail, j'allais rentrer lui dis-je un peu gênée de la situation.
— Oh! Tu boss ici ? C'est chouette ça, ça fait longtemps ?
— Euh non, j'ai commencé lundi. Je me demande pourquoi il a tant envie de le savoir, il n'est pas moche, loin de la mais il ne m'inspire pas vraiment confiance. Il a quelque chose de malaisant, j'ai parfois l'impression de retrouver Carl dans ses traits et cela me fait peur. Je presse le pas pour gagner ma voiture mais il me suit avec un engouement qui me paraît étrange.
— Je vais rentrer maintenant Travis. Je suis fatiguée.
— Tu ne veux pas venir manger un morceau avec moi ? Une bricole, et puis après tu rentres, promis.
— C'est très gentil de ta part mais ça ne me dit trop rien. Je n'ai pas très faim. Une prochaine fois peut-être ?
— Bon d'accord, je te laisse rentrer alors, bonne soirée !
Je le sens me suivre du regard, pourquoi est-il aussi insistant ? Je ne crois pas pourtant lui avoir donné quelconque espoir de quelque chose avec moi. Bref je me fais peut-être aussi beaucoup de film, depuis Carl j'ai peur de tout, et doute de tout. Sauf de Sky, c'est bien le seul qui me confère cette paix intérieur à son contact. Sky, une semaine, depuis qu'il m'a ramené samedi je n'ai eu aucune nouvelle, ni vu, ni entendu. Une semaine ou il a voyagé à travers chacune de mes pensées, de la plus simple à la plus coquine. Oui, j'ai parfois divagué .... Si j'avais ne serait-ce que son numéro, mais même ça je n'ai pas eu le culot de le lui demander. Trop intimidée sûrement. Mais que m'arrive t'il ? Pourquoi sa présence ne me fait pas peur ? Je devrai le fuir comme la peste, surtout qu'il m'a bien fait comprendre qu'il ne voulait rien de plus que du sexe apparemment, et pourtant je sens qu'il se met un masque, que me cache t'il ? Qu'est-ce qui l'empêche de s'ouvrir à moi ? De se rapprocher de moi ? Pourquoi chaque infime partie de mon corps régit à son contact, à sa seule présence, sa voix, ses mains, son ...... Cet homme m'obsède, si seulement c'était réciproque!!!
Je déverrouille la portière de ma voiture, mais le bruit de celle ci m'indique qu'elle était déjà ouverte. Bizarre, je me rappelle pourtant l'avoir verrouillée, ou alors à avoir la tête complètement prise par mon travail, ou par Sky, disons ce qui est, j'ai peut être tout bêtement oublié de la fermer. Je m'installe à l'intérieur, commence à poser mes affaires sur le siège passager quand je vois sur celui ci une magnifique pivoine rose. C'est sans conteste ma fleur préférée, soit celui qui l'a posé la le savait soit c'est un coup de chance magistral. Cela veut aussi dire que j'avais bel et bien fermé ma voiture ce matin et que quelqu'un l'a déverrouillée pour y déposer cette fleur, cela aurait pu être mignon et romantique si je savais de qui ça venait mais pour le coup cela reste assez flippant. La première chose que je fais c'est de regarder dehors voir si Travis est toujours la, son air insistant de tout à l'heure ne m'a pas dupé, il est peut-être le porteur de cette jolie fleur, mais à ma grande surprise il est parti. Qui a bien pu poser ça la ? Et comment a t'il pu ouvrir ma voiture surtout. Cette pivoine me ramène des années en arrière. C'était une matinée d'avril, nous avions rendez vous chez le médecin moi et Carl. Nous étions en essai bébé lui et moi mais rien ne marchait, alors j'ai fais les examens nécessaires sauf que cela ne venait pas de moi. Ce matin la, nous avons appris que Carl était stérile, et que de notre union aucun bébé ne verrai le jour, ma peine ce jour la fût de plus grande car mon rêve avait toujours été d'avoir des enfants avec l'homme de ma vie. Ce jour là j'ai compris que mon amour pour Carl était au dessus de tout et que je devais mettre mon rêve de coté pour lui. Je me rappelle être rentrée à la maison, m'être enfermée dans la salle de bain et avoir pleuré, tellement pleuré que je me suis assoupie. J'ai été réveillée par Carl, un peu plus tard, il était encore tendre et romantique à ce moment la, il m'avait soulevé par les fesses, j'avais glissée ma tête dans le creux de son cou, et il m'avait emmené dans le salon ou une quantité astronomique de pivoines m'attendait. C'était magique, presque irréel tellement c'était beau. Nous avions fait l'amour au milieu de ces fleurs, j'étais au paradis. En tout cas ça y ressemblait. Il est bien loin ce temps ou l'amour qui nous unissait était si fort, ou rien ne pouvait détruire cette relation si soudée. Je ne sais pas vraiment ce qui a pu se passer dans sa tête pour changer à ce point, le surmenage, la jalousie, son infertilité ? Peut être le tout ? Je ne saurai le dire, ce que je ne regrette pas finalement c'est de ne pas avoir eu d'enfants avec lui, cela aurait été une barrière à mon divorce et des complications en plus. Voir cette pivoine ainsi posée dans ma voiture ne me dit rien qui vaille mais Carl est à des kilomètres de moi et il ne sait pas ou je suis surtout. Personne ne le sait sauf mes copines qui sont ici avec moi ! Je suis tirée de mes réflexions par des coups frappés à ma vitre, qui me font sursauter!! Mon rythme cardiaque s'accélère et une boule s'invite au creux de mon ventre. J'ouvre la fenêtre et aperçois mon Patron.
— Tout va bien Hope ? Cela fait une heure que vous avez quitté nos bureaux, il y'a un soucis ?
— Non, c'est bon merci, Monsieur Thomas, juste un appel urgent que j'ai dû passer.
— Très bien, bon week-end alors, et reposez vous.
— Oui merci, bon week end à vous aussi.
Je ferai mieux de partir d'ici, une heure que je suis la à cogiter, les filles vont s'inquiéter. Aller hop !!! Retour au bercail.
Arrivée chez moi, je retrouve la maison vide, un mot m'attend sur le comptoir de la cuisine : « Nous sommes au Lucky Bar, petite soirée karaoké, Amber a été appelé par Rick pour bosser et moi je l'ai accompagné en espérant revoir mon beau et séduisant Kyle. Rejoins nous si le cœur t'en dit. Bisous Amber et Glad ». Non le cœur m'en dit rien, à dire vrai la seule raison qui me ferai aller la bas serait la présence de Sky, mais au vue de samedi dernier je pense que même si il y était nos échanges resteraient purement platonique. Alors je vais profiter de ce moment seule pour me faire couler un bon bain chaud et terminer un des manuscrits que j'ai commencé ce matin.
Je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone qui indique un message, je me suis endormie avec mon livre, dans mon lit que je n'avais même pas pris la peine de défaire. Il est 3h du matin. Le numéro n'appartient à aucun de mes contacts, une vidéo se lance montrant Amber et Glad chantonnant sur le comptoir le refrain de Beautiful Things de Benson Boone, elles chantent comme des casseroles, et à en croire leurs têtes, elles n'ont pas bu que de l'eau, je vous jure elles sont intenables ces filles. Un message accompagne la vidéo :

Viens chercher tes copines, le bus ne passe plus à cette heure ci et je ne pourrai pas mettre les deux sur ma moto!! Sky.

Je me risque à lui répondre ou je vais de ce pas chez Rick pour les récupérer? Je constate qu'il m'a envoyé un message avec son téléphone et que du coup maintenant j'ai son numéro et en l'occurence il a aussi le mien.

Hope : Je m'habille et j'arrive de suite.

Sky : Tu t'habilles ? Serais tu dévêtu ma rouquine préférée ?

Hope : Cela ne te concerne pas !! J'arrive.

Aucune réponse de sa part, j'enfile un legging noir, un sweat gris à capuche portant le nom de l'université ou j'ai fais mes études, mes converses noirs, je m'attache les cheveux en queue de cheval et me voila prendre la direction du Lucky Bar pour récupérer mes soûlardes de copines.
Je rentre dans le bar et constate que les filles n'ont toujours pas fini leur petit show, elles sont assises sur le comptoir, micro à la main et continues de pousser la chansonnette en compagnie de Kyle que je reconnais et d'un autre type portant un cut lui aussi. Décidément je les vois partout, mais combien sont ils ? Je m'approche du comptoir et demande aux filles de descendre car il faut rentrer.
— Ohhhhhh!!!!! Hope !! Ma copine Hope tu, hic, est la, hic....
— Oui je suis la Glad .... Elle me tombe dans les bras, elle tient à peine sur ses jambes, elle empeste l'alcool. Amber la suit de près.
— Vous êtes pas possible les filles. Et me faire réveiller à 3h du mat pour vous récupérer merci bien !!! Je me tourne vers Rick, pour m'excuser à la place des filles bien trop alcoolisées pour le faire elles même.
— Ne t'inquiète pas Hope, ce n'est pas grave, on s'est tous bien amusés, et tu devrais faire pareil de temps en temps me souffle Kyle en pleine face. Son visage est tellement près de mon nez que les effluves de whisky sortant de sa bouche suffiraient à m'enivrer.
— Allez les filles en voiture s'il vous plait. Elles comprennent rapidement que je n'ai pas très envie de rigoler et prennent derechef la direction de la sortie et moi à leurs suites. J'arrive près de la porte quand une main récupère la mienne d'une douceur sans pareil. Ce geste me stop et je me retourne, mes yeux croisent les siens et ce simple regard suffit à mettre mon corps et mon cœur en émoi.
— Hope !! Je .... Euh ... je ...
— Sky... merci d'avoir envoyé un message, je dois y aller, le devoir m'appel. Et effectivement il m'appelait bel et bien puisque Amber rendait sur le parking la quantité astronomique d'alcool ingurgité dans la soirée. Je lui lâche la main et rejoins mes copines à l'extérieur pour les ramener enfin à la maison.
Rester forte, ne pas craquer, ne pas faire demi tour et lui sauter au cou, ne pas l'embrasser, ne pas l'embrasser, ne pas l'embrasser... mais putain qu'est ce que j'en meurt d'envie.