Chapitre 12 - Invitation au bal

53 6 8
                                    


– Il y a une personne, ou plutôt un des membres des 7DS qui peut contrôler les souvenirs. Lorsque j'étais encore sous les ordres de la Kitsune, nous étions comme une sorte de duo.

– Le contrôle des souvenirs ?

Tokyo s'arrêta devant les escaliers, le visage caché, tourné sur sa gauche. En revanche, je pouvais sentir une amalgame d'émotions qui traversaient son coeur, comme s'il était tiraillé par mille souvenirs au sujet de cette personne.

Il ne me fallut pas plus longtemps pour revenir sur un point en particulier, sur ce secret qu'il souhaitait garder.

– Tu sais comment elle s'appelle ?

Sa réaction, bien que plus-que-discrète, me confirma mes doutes.

Et davantage lorsqu'il prononça sa réponse.

– Xian Lan.

Un silence, à nouveau.

– Ma soeur jumelle.

[...]











– Tu te fous de ma gueule ?

Le silence dans la cage d'escalier était glacial. J'avais les yeux rivés, non, plantés sur son visage tourné face à moi, sur ses yeux verts qui brillaient d'amertume. Tokyo laissa un soupir s'échapper de ses lèvres lorsque ma main agrippa violemment le haut de son habit pour le plaquer contre le mur.

Par réflexe, il attrapa à son tour mon bras, le regard, cette fois, plus sombre.

– T'as une frangine qui travaille pour cette salope ?

– En quel honneur, ta réaction ? Siffla-t-il.

Mon sang était en ébulition. Je sentais la haine s'y mélanger, se propageant dans mes veines.

– Qui dit que tu ne nous vends pas ? Repris-je, le ton sec. Peut-être que si elle voit autant, c'est au travers de tes putain de yeux de chat.

Un léger sourire.

– Et si c'était le cas ?

Mon poing avait fracassé le mur à côté de sa tête. Il fulminait. 

– Tu vois, c'est ça, ton problème. Tu t'énerves pour un rien. Soupira-t-il. Et tu ne réfléchis pas.

– Si tu nous-

– Tu penses être le seul à s'en être douté ? Il ajouta, le regard sérieux. Un type qui sort tout droit d'un réseau mafieux, il faut être assez stupide pour lui faire entièrement confiance.

Il décala ma prise sans forcer, je le laissais faire. Tokyo s'écarta légèrement pour baisser le col de son haut, révélant une marque noire, comme des crochets qui s'emboitaient. Il leva légèrement le menton, mes yeux suivirent les dessins qui faisaient le tour de son cou.

– C'est à l'origine du contrat que j'ai signé avec eux. Expliqua-t-il. Si je parle à la Kitsune ou au moindre membre qui fait partie de son réseau, non seulement ils le sauront, mais je m'attirai les foudres du démon.

– Du démon ?

– Mao. Il laissa tomber. Le démon de la paresse.

C'était ça, un contrat ? Moi qui pensais qu'il s'agissait d'un bout de papier ridicule, c'était une toute autre histoire. Son regard trahissait la peur envers la moindre action, le moindre mot qui pouvait aller à son encontre.

Wrath [TAEKOOK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant