Wrath [TAEKOOK]

Chapitre 16 - Au cœur des étoiles

Je fis face à une salle aux lumières bleutés, traversées par des rayons roses, violets, verts et rouges. Il me fallut une seconde pour comprendre que je n'étais plus dans le manoir, une autre pour ressentir mon cœur s'affoler à la pression de l'endroit.

Parce que la protection de Tokyo qui venait de disparaître avait trois significations : qu'il me soit arrivé quelque chose, qu'il lui était arrivé quelque chose, ou alors, j'avais été téléporté dans un univers second.

La surprise me prit de court, je m'inclinai dans l'autre sens, où mon regard tomba sur quelque chose qui reposait sur le sol. Il s'agissait du papier de l'homme, où le chiffre avait disparu, mais sur lequel était écrit quelque chose d'autre.

Vous avez gagné.

[...]

Le papier se désagrégea presqu'aussitôt. Je restais silencieux un instant, avant de me tourner dans l'autre sens pour observer l'endroit. Il était évident que je venais d'être téléporté dans un autre univers, ce qui me rassurait au sujet de Tokyo. J'espérais que rien ne lui était arrivé et que sa protection s'était brisée pour cette seule raison.

Cet endroit était étrange. Je ne ressentais plus la pression constante de la Kitsune, ni le stress que le manoir engendrait. En revanche, mon cœur s'enjouait, peut-être même trop, même s'il ne semblait avoir aucun danger à proximité.

Je profitai du silence pour m'assoir sur le canapé et analyser l'espace. Cela ressemblait à un salon, un canapé en cuir faisait le tour de la salle. Les murs étaient aussi anormaux, l'incassable semblait flotter, ondulant comme la vague d'un océan agité. Des sphères infinies proche du plafond flottaient, où de ces portails s'esquissaient une lumière bleuté.

Des quasars, des trous noirs, plusieurs nébuleuses et d'autres spécificités de l'univers volaient au-dessus. L'endroit était très beau et son aspect extraordinaire le rendait d'autant plus surprenant. Nous étions au bord de l'infini, dans un espace serein.

Mon dos rencontra alors le coussin en cuir, je gardais mes yeux rivés sur le plafond. Je me perdis dans l'univers, admirant d'un regard apaisé tout ce qui brillait. C'était beau. Sublime.

Au cœur des étoiles.

Mon cœur s'alliait au calme environnant, bercé par les milliers de scintillement cosmiques.

Mes sourcils se froncèrent subitement. Pourquoi étais-je aussi détendu dans un endroit pareil ? J'étais peut-être dans un autre univers, mais cela n'omettait en rien que je ne savais pas où j'étais, ni comment j'allais sortir d'ici. De plus, si j'avais été téléporté aussi facilement, alors les autres devaient aussi être en danger.

Ils devaient être inquiets. M'avaient-ils vu disparaître sous leurs yeux ?

Il fallait que je les retrouve.

Avec un léger élan, je m'apprêtai à me lever quand le cuir s'affaissa de mes deux côtés. La douceur d'une plume frôla mes épaules. Puis, ma vue fut obscurcit par une silhouette aux habits de soie blancs, à une chevelure blonde, presque neige tant celle-ci était claire. Ma peau fut effleurée par la douceur d'une autre, remontant sur mon cou, l'autre, sur mon torse.

Et mes yeux croisèrent alors une brise de froid, une amalgame de couleur si glaciales, pourtant magnifiques.

Mon ventre se torda. La douceur, la beauté et la finesse de ses yeux me laissèrent sans voix. Il fut difficile de me convaincre que tout était réel, face aux multiples sensations qui me traversaient, mon corps, mon esprit, mon être entier, moi.