Wrath [TAEKOOK]

Chapitre 7 - Se battre ou succomber

– Vous en avez arrêté un ?

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

– Ta surprise me va droit au cœur. Nous ne sommes pas si incompétent que cela. Tu entends ça, Joon ?

– Cela va de soi. Souffla l'homme à sa droite. L'opération a duré près de trois mois.

– De qui s'agissait-il ?

– La paresse.

Ils avaient réussi à en arrêter un. Cela voudrait dire qu'il n'est pas impossible d'arrêter Akemi Hisako.

Cette nouvelle information me donna un brin d'espoir qui me fit vriller les intestins.

– Nous sommes arrivés.

Mes yeux s'en allèrent sur la droite et mon cœur s'arrêta une milliseconde. Les deux hommes sortirent du véhicule tandis que je restais à observer par la fenêtre l'endroit dans lequel il nous avait emmenés.

Chez moi.

[...]

La portière s'ouvrit de mon côté.

– Viens, Jungkook. Nous avons besoin de quelques précisions.

Après un silence, mes jambes passèrent et mes pieds se posèrent doucement sur le goudron de la rue. Je me relevai pour faire face à ma maison, entourée de bandes orangées. La chambre de ma sœur, à l'étage, était en ruine. Le feu avait ravagé le toit et une partie du mur, qui s'était partiellement effondrée dans le jardin.

Mon regard se planta dans celui de Jae.

– Pourquoi me faire revenir ici ? Laissai-je tomber dans un soupir aiguë.

– Comme je te le disais, nous avons besoin de précisions. Reprit-il d'un ton plus grave. Je me doute que revenir sur les lieux où tu as perdu ta famille ne te rends pas plus joyeux que cela. En revanche, c'est nécessaire. Il peut nous aider.

Ma mâchoire se serra. J'avais l'impression de faire face à mon pire cauchemar. Ma maison s'érigeait devant moi comme ce dragon dans ma tête, comme un lieu sinistre, maudit. Mes mains étaient moites et mon cœur s'emballait.

Je voulais vomir.

– Je... Soufflai-je en me baissant sur mes cuisses.

Un silence.

– Je ne peux pas entrer. Fis-je dans un murmure, les mains sur mon visage.

Mon corps tremblait. Je n'arrivais presque plus à bouger tant les traumatismes faisaient surface dans ma tête. Je revoyais tout, le corps de ma mère, de mon père, et de...

De...

Un violent haut de cœur m'obligea à poser mes genoux au sol. Une toux grasse me secoua. Mes yeux se brouillèrent de larmes, un mélange d'angoisse et de tristesse, et mon esprit, resta sur les images cauchemardesques de mes souvenirs.

Une main se posa sur mon épaule que je chassais aussitôt. Mes yeux s'emplirent de rage et se plantèrent à nouveau dans ceux du chef de la BCC.

– Va te faire foutre, toi et ta section de merde. Soufflai-je assez fort pour qu'il l'entende.

– Ne le laisse pas te guider.

– Ferme ta putain de gueule.

A nouveau. Mes battements cardiaques s'étaient accélérés, je ressentais une force démultipliée se fondre dans le cours de mes artères, passant par mon cœur jusqu'à se faufiler dans mes veines. Je n'entendais plus ma respiration erratique, ensevelie par cette musique endiablée qui se jouait dans ma tête.