13 - Orage

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Il lui était arrivé d'observer des humains peu, voire pas du tout vêtu. Il s'était plus d'une fois étonné de leur peau imberbe et avait pu analyser leur anatomie, pas si différente de la sienne en finalité. Mais, ce soir, dans ses bras, la nudité de son ayatsë déclenchait d'intenses émotions qui dépassaient de loin celles du simple désir. À la vue de sa poitrine nue, exposée à son regard, il sentit son sexe se gorger d'envie et son cœur se languir d'elle alors qu'elle était déjà si près...

La peau de cette femme sous ses mains lui amenait des pensées parmi les plus sensuelles. Comment pouvait-elle être aussi douce malgré l'absence de fourrure ? Un fin duvet presque imperceptible se faisait pourtant sentir sous la pulpe de ses doigts et sa chaleur égalait presque la sienne.

Les lèvres de Shaarlot toujours scellées contre sa bouche, c'est à l'aveugle qu'il découvrait ce corps si différent du sien. Sa main, qu'il avait placée sans s'en apercevoir sur sa nuque pour l'amener au plus près de lui, glissa lentement sur son dos, savourant ce chemin jusqu'à ses fesses charnues qu'il empoigna avec plaisir. Dans une pensée fugace, il fut déçu que sa petite taille ait rendu le trajet si court. Son toucher réveillait chez son ayatsë des réactions incroyables dont il se délectait. Ses poils fins qui se hérissaient. Ses petits sons qu'elle laissait échapper et qu'il étouffait sur sa langue. Ou encore les mouvements incontrôlables de son bassin...

Oui, le corps de Shaarlot était différent de tout ce qu'il avait pu découvrir, mais le sien le reconnaissait, retrouvant cette moitié qu'il n'avait même pas conscience d'avoir perdue.

Il se sentit emporté par des pensées animales et possessives. Il n'avait aucun droit sur cette femme, mais son corps ne voulait rien entendre. Son sexe s'était dressé sans qu'il s'en aperçoive et il n'attendait qu'une seule chose. Pouvait-il se laisser aller ainsi à ses instincts ? Allait-il la blesser s'il ne se contrôlait pas un minimum ?

Il ne savait rien de son expérience et de ses besoins.


En apnée, afin de réduire le moindre bruit qui l'empêcherait d'entendre le désaccord de Shaarlot, et du bout des doigts, il effleura délicatement son sein. Avant de le caresser tendrement. Les yeux fermés, il était prêt à accepter tout châtiment qu'elle estimerait adéquat pour sa transgression.

Un soupir ? Non, plus... Un gémissement sur une expiration. Avait-elle été surprise par son geste ?

Son ayatsë posa ses mains sur son torse et il ne put retenir un mouvement de recul involontaire qui lui déclencha un grognement d'appréhension. Non content d'avoir pris une initiative, il avait voulu se dérober à la punition.

Il chercha le regard de Shaarlot pour confirmer son déplaisir. Les yeux de la jeune femme avaient changé, chargés d'une émotion qu'il ne reconnut pas. Il n'était plus si certain qu'elle le corrige pour son impertinence, mais il était bien incapable d'interpréter cette expression étrange. Les doigts toujours sur son sein, il suspendit son geste et leva les mains en signe d'apaisement, comme il avait vu tant d'humains le faire quand ils espéraient de la clémence.

Il regrettait son attitude et ne voulait pas la blesser en dépassant une quelconque limite.

Mais elle se contenta d'un claquement de langue sec accompagné d'une moue contrariée avant de s'installer à califourchon sur les jambes de Turük. Ainsi, voilà comment son ayatsë indiquait son impatience.

Elle prit possession de ses lèvres dans un baiser aussi conquérant que tendre, mélange étrange auquel il n'avait jamais goûté. Il se surprit à adorer ça et toutes ses inquiétudes s'envolèrent.

Ses mains se posèrent naturellement sur les hanches de Shaarlot et il en savoura le mouvement lascif que son bassin exerçait. Avait-elle conscience que chacune de ses ondulations caressait son sexe de la plus exquise des façons ? Le petit bruit de satisfaction si excitant qui s'échappa de la bouche de son ayatsë répondit à sa question. Oui, elle savait pertinemment ce qu'elle faisait. Plus que ça, elle en appréciait autant que lui les conséquences. Voilà une pratique qui n'existait pas chez lui. Les humains pouvaient donc explorer les plaisirs de la chair sans même quitter leurs vêtements... Fascinant.

La Rédemption du T'saroggOù les histoires vivent. Découvrez maintenant