Chapitre 11

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Il se gare en bas d'un immeuble relativement ancien. Il n'y a pas d'ascenseur, on monte donc les étages à pied, au bout du troisième il s'arrête devant une porte et fait tourner sa clé dans la serrure, quand la porte s'ouvre, des voix s'échappent de l'intérieur, il n'habite pas seul, il entre en premier et je le suis, sur mes gardes.

— On est là !

— Ce n'est pas trop tôt !

Je reconnais la voix de Minato, je me détends, au fond ça ne m'étonne pas qu'ils soient en colocation tous les deux. L'appartement est immense, le salon est décoré avec beaucoup de goût et je reconnais la touche de Minato dedans. Il y a trois chambres, deux salles de bain et une magnifique terrasse, l'ensemble est très lumineux grâce aux nombreuses fenêtres de l'habitation. De l'extérieur on ne penserait jamais qu'un appartement aussi joli puisse se trouver entre ces murs. De retour dans le salon, je ne suis qu'à moitié surprise de retrouver Hibiki.

— C'est incroyable, on ne dirait absolument pas une garçonnière !

On rigole tous les trois, Minato me prend dans ses bras et me demande si il n'y a pas de malaise entre nous, je secoue négativement la tête et il soupire de soulagement.

— C'est Minato qui a tout décoré de A à Z, je lui ai laissé carte blanche.

— En même temps, c'est sa spécialité, et si il t'avait écouté il y aurait des posters de moto et des pièces détachées un peu de partout.

On s'installe pour regarder un film, j'envoie un message à Waishiro pour savoir si il peut venir me récupérer, il me répond qu'il sera là dans trente minutes. Je dis au revoir aux garçons et je descends l'attendre avec Katsuo en bas de l'immeuble. Je fixe la voiture de Waishiro en fronçant les sourcils, je m'installe à l'intérieur, il me dépose un bisou sur la joue avant de saluer Katsuo.

— Tu as changé de voiture ?

Je touche tous les boutons quand il m'attrape le poignet et le dépose sur mes jambes.

— Oui j'ai changé de voiture Trésor, tu aimes ?

— Tu l'as enfin eu ta Bugatti Chiron.

Il me sourit, je lui lance des petits regards pendant qu'on rentre à l'hôtel.

— Il faut que je te parle d'un truc.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux que je m'arrête ?

— J'ai envie de revenir vivre à Tokyo.

Il freine d'un coup et se gare sur le bas-côté de la route, je me retiens au tableau de bord pour ne pas me cogner la tête.

— Mais ça va pas de freiner comme ça ?

— Tu es sérieuse ?

Il coupe le moteur et me fixe dans les yeux, son sourire est tellement joyeux que j'ai du mal à ne pas sourire en retour.

— J'adore Paris, vraiment, mais vous me manquez énormément.

Il attrape mes joues entre ses mains et dépose son front contre le mien, je le connais, je sais qu'il se retient de pleurer.

— Je suis rentrée que depuis quinze jours, mais je n'ai jamais été aussi heureuse et apaisée en un an là-bas. En plus j'ai fini mon cursus et je devais attaquer mon master mais je peux très bien le faire ici. Il faut que je me renseigne pour les cours, savoir comment ça se passe mais ...

Il dépose sa main sur ma bouche pour me faire taire.

— Arrête de parler.

Il retire sa main et recule sur son siège.

Tokyo HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant