Chapitre 34

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Quand je reprends mes esprits, je suis assise sur une chaise, attachée. Dans la pièce il n'y a absolument rien. J'observe chaque détail autour de moi en cherchant une échappatoire, mais à part la porte, aucune possibilité de fugue n'est envisageable. J'inspire et j'expire pour contrôler ma respiration et ne pas céder à la panique. Rester calme est la clé pour sortir d'ici.

Je tire légèrement sur mes poignets, je constate que la corde n'est pas très bien serrée, il y a un petit peu de jeu. S'il y a bien une chose que j'ai apprise pendant toutes ses années en fréquentant Haru, c'est qu'il ne faut jamais négliger le nœud quand on attache quelqu'un.

Je sens un liquide couler le long de ma nuque, je comprends rapidement à la chaleur et à la substance que c'est du sang. Je n'aime pas ça. Je ne sais pas combien de temps je suis restée évanouie, quelle quantité de sang j'ai perdu. J'inspire, j'expire. Ne pas paniquer.

Je remarque que je ne possède aucune de mes affaires, je n'ai plus mon téléphone, mon sac de cours n'est pas là non plus. Avec un peu de chance Shiro va être un peu parano et va regarder ma géolocalisation pour venir me chercher. Enfin, à condition que mon téléphone soit toujours allumé. Je ne peux malheureusement compter que sur moi-même. J'alterne entre me mordre l'intérieur de la joue et la lèvre inférieure.

J'entends des pas de l'autre côté de la porte. C'est sûrement un coup de Lucie ! J'ai vraiment été stupide moi aussi. On savait qu'elle passerait à l'action à un moment ou à un autre, mais je ne pensais pas qu'elle oserait faire ça devant un hôpital. Je suis vraiment stupide !

«Tu es stupide Enséléna ! Jamais personne ne t'aimera !»

Je chasse les paroles de ma mère de ma tête. Ce n'est pas le moment de laisser mes démons dévier mes pensées. La poignée de la porte se baisse et un homme entre dans la pièce. Il est plutôt banal, pas musclé, pas grand. C'est réellement lui qui m'a enlevée ? Non parce que je me suis insultée là ! Je vais mettre ça sur le fait que j'ai perdu pas mal de sang et que ça m'a affaibli.

Il tire une chaise du couloir et s'assoit en face de moi. Mais qu'est-ce qu'il fou ? Il veut me poser des questions ? Il veut me torturer ? Je fronce les sourcils et pousse un soupir au bout de plusieurs minutes de silence.

— On est où ?

Je ne lâche pas du regard l'homme assis en face de moi.

— Dans une pièce.

J'écarquille les yeux, vraiment surprise par sa stupidité.

— Waouh ! Qu'est-ce que tu es intelligent toi ! On devrait te décerner la palme d'or, non attends mieux, le prix du lauréat de l'année !

Il me lance un regard noir. S'il pense réellement qu'il me fait peur, j'ai plus envie de me moquer de lui qu'autre chose, mais je ne suis pas suicidaire non plus.

— Tu devrais plutôt t'intéresser à ce qui va t'arriver, beauté.

Je lève les yeux au ciel à l'entente de ce surnom ringard.

— Et je peux savoir ce qu'il va m'arriver ?

Je parle plus calmement, plus suavement.

— On ne vas pas tuer.

Je fronce les sourcils, c'est évident que tu ne vas pas me tuer le mikado, mais merci de me révéler que tu n'es pas seul.

— Mais tu vas hurler, et pas de la manière dont tu aimes.

— Comment tu sais ce que j'aime ou non ?

— On sait tout de toi.

Ok, là je panique ! Bon, si je prends en compte tout ce que vient de me révéler Mikado, je ne pense pas que Lucie soit derrière tout ça. Réfléchis Léna, qui pourrait te vouloir du mal ? Natsu ? Non, il s'est excusé. Ok c'est une raison à chier, mais je pense vraiment qu'il ne saboterait pas son alliance avec Tokyo Heart. Toma ? Non plus, il ne voudrait pas se mettre Katsuo, Taro ou les anciens membres du Jigoku à dos.

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