Chapitre 21

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Minato m'envoie un message pour me prévenir qu'il m'attend en bas de l'immeuble, je fronce légèrement les sourcils mais le rejoins malgré tout, de toute façon la réunion pour les travaux est terminée et je n'ai rien d'autre à faire aujourd'hui.

Shiro prévenue et une fois en bas j'aperçois la voiture de Taro, la colère monte en moi mais au fur et à mesure que je m'approche, je constate qu'il n'est pas dans la voiture, il y a uniquement Minato et Hibiki. Ce dernier sort afin de me laisser la place côté passager et s'installe à l'arrière.

Minato conduit jusqu'au magasin de moto, j'observe par la fenêtre la vitre du magasin, plus particulièrement Katsuo qui est en train de réparer une moto torse-nu. Ce serait mentir si je disais que la vue est déplaisante. Je suis sortie de mes pensées par Minato.

Tu feras gaffe, tu as un peu de bave là.

Il pose son doigt au niveau de la commissure de mes lèvres et on éclate de rire, cependant il reprend vite son sérieux, déposant ses mains sur mes joues afin de tourner mon visage vers lui.

— Vous formiez le couple idéal aux yeux de pas mal de personnes, à vrai dire, on a beau essayer de comprendre, on ne trouve pas d'explication sur la raison de votre séparation.

— C'est la vie, il y a eu cette rumeur débile selon laquelle je l'aurais trompé avec Isao.

Je rigole nerveusement en retirant ses mains de mes joues.

— Je n'ai pas démenti et finalement on s'est séparé parce qu'il ne supportait plus de rester avec moi après ça.

J'aperçois du coin de l'œil Hibiki froncer les sourcils sur la banquette arrière.

— Je n'ai pas essayé de le retenir parce qu'au fond je savais pertinemment qu'il finirait par être blesser, mais tu sais Minato, c'est difficile d'oublier neuf ans d'amour. Puis un an après il y a eu Taro, je pensais sincèrement que je l'aimais mais en fait, je me suis rendu compte qu'il n'était qu'une relation pansement et que tout ce que j'aimais avec lui c'était le sport de chambre si tu vois ce que je veux dire.

Minato explose de rire pendant qu'Hibiki essaye de me faire taire.

— Mais surtout, tout était trop facile avec Taro, quand je repense à toutes les promesses qu'il m'a faites, j'ai été une sacrée conne de l'avoir cru. C'est à Paris que je me suis rendu compte qu'en réalité il ne m'a pas réellement brisé le cœur, mais plutôt que pendant toutes ces années, je suis passé à côté de la seule personne qui m'a réellement aimé et qui a toujours été là pour moi.

— Tu parles de qui ?

Minato fronce les sourcils, conscient que je ne parle pas de Katsuo.

— Ça ne change rien que je te le dise ou non, tout ce que je sais, c'est que je ne suis pas prête à retomber amoureuse dans l'immédiat. Parce qu'en réalité, tu ne tombes pas non, tu te fracasses la gueule la tête la première contre le goudron à pleine vitesse.

Hibiki explose de rire à l'arrière de la voiture, on le regarde dubitatif avant de l'ignorer.

— De toute manière, je ne suis même pas sûr d'en être encore capable, donc. Puis il y a le petit jeu entre Fenrir et moi, je suis heureuse comme ça. Je ne manque de rien, j'ai besoin de tendresse, il est là. J'ai envie de coucher avec quelqu'un, il est là. Si j'ai besoin de parler, de sortir, il est là.

Minato lève les yeux au ciel.

— En fait, au fond, je pense que je ne suis absolument pas faite pour être en couple, que le mariage, les enfants, tout ça, ce n'est pas fait pour moi. Pas du tout même. En ce moment, ma vie me convient parfaitement. J'ai assez d'argent pour m'acheter tout ce dont j'ai envie et je ressens plus de plaisir et de frissons en voyant du sang couler qu'en entendant un je t'aime. En fait, tu sais quoi, il est tant que j'assume cette part sombre de moi, que je sois vraiment heureuse et que je commence à vivre uniquement pour moi sans me soucier de ce que peuvent en penser les autres. Comme ça, si un jour je dois tomber, personne ne tombera avec moi. Malgré tout, je reste moi et je protègerai toujours les personnes que j'aime.

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