Chapitre 13

13 7 0
                                    

Plusieurs jours se sont écoulés depuis la mission avec Koaru et je n'ai voulu voir personne. Je suis restée enfermée dans ma suite à regarder la télé avec Yuki, j'ai énormément pensé à ce qu'il s'est passé durant cette mission, à toutes ces émotions que j'ai pu ressentir et sur lesquelles je n'arrive toujours pas à mettre de nom, ça m'énerve. Petite, j'étais suivi par un psychologue jusqu'à mon entrée au lycée, c'était une décision de justice qui embêtait clairement tout le monde suite à l'abandon de mes parents, c'est Waishiro qui faisait les allers-retours. Le psychologue m'avait appris à toujours décrire ce que je ressentais, à mettre des mots sur mes émotions, mais là, je ne sais pas comment décrire ce que je ressens. Sa fiche de contact est ouverte sur l'écran de mon téléphone, je ne sais même pas si il a toujours le même numéro, mais je suis tellement en colère de ne pas réussir à savoir ce que je ressens et d'avoir besoin qu'il m'aide. Je suis sortie de mes pensées quand le nom de Waishiro apparaît sur l'écran, son message est expéditif, je dois rejoindre Masao et Fenrir dans deux heures dans le parking souterrain. Je fronce les sourcils, pourquoi me demander de rejoindre les garçons ? Je ne sais pas ce qu'ils ont prévu tous les trois, mais je ne le sens pas. Je suis officiellement en vacances depuis hier et je compte en profiter le plus possible. J'ai prévenu la fac que je me désistais pour mon inscription en master de criminologie, ils ont bien essayé de m'en dissuader mais ma décision est prise. Je me traîne jusqu'à la machine à café, pendant que je le fais couler, la porte de la suite s'ouvre sur mes frères, qui s'affalent sur le canapé.

— Tu voulais nous parler ?

Ren attrape un stylo sur la table et le lance sur Ryo.

— Ça fait deux jours que je vous ai envoyé le message ! C'est le temps que l'information monte au cerveau ?

Je m'assois dans le fauteuil en face d'eux, Ryo me regarde et sourit.

— Ohoh, toi tu es énervée.

Je lève les yeux au ciel.

— Tu es aigrie Léna, et tu es comme ça que quand tu t'énerves parce que quelque chose te contrarie. Raconte tout à tes grands-frères préférés !

— Déjà, vous ne pouvez pas être mes préférés, vu que vous êtes les seuls, et non je ne choisirais pas entre vous deux.

Ils font semblant d'être tristes.

— Ensuite, quand je vous envoie un message pour vous parler, si vous ne pouvez pas venir dans la journée, je peux le comprendre, mais prévenir ça ne va pas vous tuez ! Je crois que j'ai besoin de revoir le Docteur Makino.

Je lâche la bombe comme si de rien n'était en espérant qu'ils ne réagissent pas.

— Ok, là je panique, qu'est-ce qui se passe dans ta grosse tête ?

Ren vient s'asseoir à côté de moi.

— Je n'ai pas une grosse tête.

Je le pince et il se contient pour ne pas me rendre la pareil, sachant que lui me fera mal.

— Je n'arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens depuis que je suis rentrée de mission avec Koaru, mais ce n'est pas pour ça que je voulais vous voir j'ai quelque ...

Je suis interrompu par Masao et Fenrir qui rentrent dans la suite.

— Vous tombez bien, installez-vous, j'ai un truc à vous dire.

Fenrir s'installe entre Ren et Ryo qui a repris sa place pendant que Masao s'installe sur le fauteuil à côté de moi.

— Je rentre définitivement au Japon, je reprends ma dernière année de septembre à mars et en avril j'attaque mon master.

Tokyo HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant