3 : Nonna et zia.

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Jane tendit une liasse de billets italiens au chauffeur de taxi, par la fenêtre de la portière et se tourna vers la maison derrière elle. Sa mère tirait déjà sa valise, son sac sur l'épaule, avançant vers la porte d'entrée. Et Maura était près d'elle, leurs deux valises devant leurs pieds, sacs dessus. Elle regardait la vieille maison devant elles, entourées d'arbres et de champs à perte de vue, semblait-il. La blonde se tourna vers la détective et esquissa un sourire.

-Je vais t'entendre parler italien? Demanda-t-elle.

Jane sourit, passant son sac sur son épaule et posant une main sur chaque valise. Puis elle se tourna pour regarder dans les yeux vert gris de sa future femme et se pencha légèrement vers elle.

-Peut-être. Souffla-t-elle en faisant s'effleurer le bout de leurs nez. Si tu es sage.

Maura rougit immédiatement en hochant la tête comme si elle acceptait de l'être et l'italienne ne pu retenir un doux rire amusé. Elle se redressa ensuite en entendant les cris de joies de sa mère et de sa tante qui se retrouvaient à la porte de la maison. Jane se mit aussi à avancer, tirant les valises avec elle, faisant signe à la légiste de la suivre. Elles arrivèrent derrière Angela qui venait de passer sa valise à sa soeur qui l'avait rentrée.

-Salut Zia. Sourit la grande brune.

-Janie! S'exclama la femme en se tournant avant d'arrondir les yeux. Tu es devenue une femme magnifique. Ajouta-t-elle en tendant les bras pour prendre son visage en coupe et la regarder. Puis elle la serra contre elle et Jane lui rendit doucement l'étreinte, fermant les yeux, ayant l'impression d'avoir à nouveau douze ans dans les câlins englobant de sa tante. Finalement la femme la relâcha légèrement et elle lui sourit.

-Zia, je te présente celle que j'aime, Maura. Fit-elle en tendant la main pour rapprocher son amante. Et Mau', je te présente ma tante, Giulia. Ajouta-t-elle.

-Enchantée. Fit la légiste par habitude.

Elle fut alors attrapée dans une étreinte qui ressemblait beaucoup à celle d'Angela. La femme ressemblait beaucoup à Angela. Elle était juste un peu plus grande, et ses cheveux étaient plus sombres, plus proches de ceux de Jane, mais sinon Giulia avait exactement les mêmes traits que sa soeur. Les présentations et salutations faites, elles rentrèrent les valises dans la vieille maison de pierre. Maura regardait autour d'elle, la décoration et les meubles en bois, tout dans la maison dégageait une ambiance chaleureuse et accueillante, tout le contraire des maisons dans lesquelles elle avait passé ses vacances, tout ce qu'elle n'avait jamais eu mais qu'elle avait rêvé d'une certaine manière. C'était très Rizzoli, très Jane, et ça lui donnait l'impression d'être à sa place, comme toujours quand quelque chose était en lien avec sa fiancée. Son regard passa sur le paysage extérieur baigné par la lumière de la fin d'après midi, légèrement dévoilé par la grande baie vitrée de la pièce principale, puis arriva sur la vieille porte en bois ouverte qui avait l'air d'amener à la cuisine d'où une douce odeur émanait. Elle vit alors une femme âgée, un peu voutée, assez petite, les yeux sombres, le visage ridé mais doux, les cheveux blancs et longs attachés dans une tresse, arriver. Angela était derrière elle, et encore une fois l'air de famille était évident. La femme âgée était Maddalena. La détective avait laissé leurs valises en bas de l'escalier en bois, et était maintenant près de la blonde, mais elle se tourna et vit sa grand mère.

-Nonna. Murmura la brune, les yeux plein de larmes.

Elle n'avait pas vu sa grand mère en chair et en os depuis tellement longtemps et Maura savait pourtant à quel point elle l'aimait. Alors la voir faisait ressortir la petite fille en la brune. Elle fit les pas qui la séparaient de sa grand mère et enroula ses grands bras fins autour des épaules rondes de la femme. Cette dernière serra sa petite fille contre elle en disant son bonheur de la voir et comme elle était belle en italien. Et Maura regarda l'échange avec tant d'émotions que ses yeux s'embuèrent légèrement. L'italienne n'était pas une adepte des sentiments, elle n'était pas très douée pour dire ou montrer ce qu'elle sentait, avec tout le monde, sauf avec Maura, avec elle c'était simple. Et avec sa grand mère, parce que sa nonna lui donnait toujours l'impression d'être cette petite fille qui n'avait aucun réel soucis et qui pouvait piquer des colères ou rire grandement. Maddalena était une femme forte et expressive, elle avait appris à sa petite fille qu'être soi même était une des choses les plus importante au monde, et Jane avait mis le temps mais elle avait réussi, alors revenir dans la maison familiale maintenant, alors qu'elle avait réussi et qu'elle était heureuse était un de ses plus grands accomplissements.

Emmène-moi en Italie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant