Chapitre 2 - Début des hostilités

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À 17h, Jordan attendit impatiemment Gabriel. La journée était passée lentement, et, enfin, il allait venir. Enfin, normalement. Là, il avait du retard.

— Qu'est-ce qu'il fait bon sang ? soupira Jordan.

Il regarda son téléphone, mais rien, aucune nouvelle. Il détestait qu'on le fasse attendre, surtout de la part de son rival.

À 17h15, on sonna à sa porte. Il alla ouvrir, soulagé de voir Attal sur le perron. Cela lui fit bizarre de le voir sans costume. Il était habillé normalement, avec un polo sur une chemise, ainsi qu'un pantalon gris anthracite. Lui-même était habillé d'un sweat à capuche beige et d'un jean.

— Bonjour.
— Bonjour.

C'était gênant. Jordan détourna le regard et le laissa passer. Gabriel entra dans sa demeure, et ce fut très étrange pour le plus jeune.

— Fais comme chez toi, dit maladroitement Jordan.
— Merci. Désolé pour le retard, j'ai été retenu, s'excusa Gabriel.

    Par qui ? voulut demander Jordan, mais il se retint, ne voulant pas être trop intrusif.

— C'est rien. Tu veux boire quelque chose ?
— Je veux bien un jus de goyave, si tu en as.

Jordan le regarda longuement. Bien sûr que non, il n'en avait pas, qui buvait ça ?

— Non, mais j'ai du jus d'orange si tu veux.
— Ça ira alors, merci.

Il lui servit un jus d'orange, les mains moites. C'était très étrange. Il ne le connaissait pas tant que ça, à part les débats qu'ils avaient ensemble, ils ne se côtoyaient jamais. Alors l'avoir chez lui, ça lui faisait tout drôle.

Gabriel le remercia puis ils s'assirent tous les deux à la table.

— Bon, imaginons que je t'aide, commença le plus vieux. Qu'est-ce que j'y gagne ?
— Qu'est-ce que tu veux ? demanda Jordan.
— Tu n'y as même pas réfléchi ? s'offusqua Gabriel. Donc on ne fait ça que pour ton propre intérêt.
— Non, le contredit Jordan. Je ne sais juste pas quoi faire pour que ce soit donnant donnant.
— Au final, dans la vraie vie, tu es comme dans la politique, tu ne réfléchis à rien.

Jordan tiqua, et contracta sa mâchoire. Il prit une grande inspiration et renchérit :

— Je ne te connais pas. Qu'est-ce que tu veux ?
— Un rendez-vous.

Le brun haussa les sourcils. Avait-il bien entendu ? Les joues du Premier Ministre se rosirent et il soupira, lâchant un petit rire nerveux.

— Pas comme ça, je veux dire, on a quasiment le même âge, outre nos différends politiques, on devrait bien s'entendre, non ? s'expliqua Gabriel. Je ne serai plus Premier Ministre dans quelques semaines, pourquoi continuer à se détester ?

Jordan avisa ses paroles. Il avait raison. Gabriel était quelqu'un d'intelligent. Certes, ils n'avaient pas les mêmes idées politiques, mais peut-être qu'au-delà de ça, ils s'entendraient bien.

— Comme tous partis, vous avez des bonnes et des mauvaises idées, selon moi, continua Gabriel. Je veux bien t'aider, mais je ne prendrai pas parti dans tes décisions. Il faut vraiment que tu t'entraînes à l'oral parce que t'es vraiment nul. Enfin, non, tu perds tes moyens quand tu es devant les autres, tu t'es amélioré, depuis, mais y a quelques petits trucs à corriger.

Aïe, Jordan reçut la balle droit dans le cœur. Il acquiesça cependant.

— Très bien, dit-il.

Gabriel sourit.

— Bien, commençons.

Il se pencha vers son sac et en sortit son ordinateur portable.

— J'ai passé la nuit à regarder tes interviews, tes débats, tes prises de parole, marmonna Gabriel. On va améliorer tout ça.

Jordan retint un sourire. Il avait passé la nuit à faire ça ? Qui l'aurait cru ? Et surtout, il n'aurait jamais pensé que Gabriel accepte. C'était bizarre, et si quelqu'un savait ça, c'en était fini pour eux. Gabriel l'aidait, contre un rendez-vous. Gabriel l'aidait. Jordan se répéta ça en boucle. Sa "récompense" allait être très facile, s'il gagnait. Un rendez-vous, ce n'était vraiment rien pour le jeune homme. Il en avait plein, que ce soit avec des gens qu'il appréciait et avec des gens qu'il détestait. C'était le risque du métier, après tout.

La soirée se passa bien, malgré quelques gênes, notamment lorsque Gabriel montra à Jordan le moment où ce dernier avait fait un faux papier pour enfoncer Bellamy, mais que ça s'était retourné contre lui. Le plus jeune ne savait plus où se mettre et passa ce moment rapidement, sous les yeux rieurs du Premier Ministre. Ils n'avaient pas encore parlé du débat qu'il y avait eu sur France 2, entre eux deux.

— Maintenant, passons au débat qu'on a eu récemment, annonça Gabriel.

Jordan se crispa. Il n'avait aucune envie d'en parler, il était assez gêné comme ça. Cependant, il contracta la mâchoire.

— Oh oui, le fameux débat où tu n'as fait que mentir, attaqua-t-il.
— Je ne suis pas venu ici pour parler de moi, mais de toi, rétorqua Gabriel, d'un air hautain.

Il détestait lorsqu'il prenait cet air, même s'il adorait ça également. Un mélange assez contradictoire...

— Vas-y alors, régale-toi..., marmonna Jordan.

Et ils y passèrent au moins une heure. Jordan ne vit cependant pas les joues rouges du Premier Ministre, qui ne pensait qu'à une chose durant le visionnage : les edits TikTok. Allez savoir pourquoi, le lendemain du débat, ses pour toi étaient remplis de montages sur Bardella et lui.

A 22h, ils eurent fini. Ce fut long, mais encourageant pour la suite. Jordan était encadré par le deuxième meilleur orateur, le premier étant lui-même. Lorsque Gabriel ferma son ordinateur portable, son ventre gargouilla, et ses joues rosirent.

— Je... je vais y aller à présent, murmura-t-il.
— Très bien.

Le Premier Ministre rangea ses affaires, et se leva. Il se dirigea vers la porte, mais avant ça, Jordan lui tendit une boîte.

— Tiens, c'est pour la route, dit-il. Je ne souhaite pas que tu meures de faim.

Etonné, Gabriel le remercia en prenant la boîte. C'était une pizza. En partant, le Premier Ministre eut un léger sourire aux lèvres : tout n'était pas perdu.

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Et voici le deuxième chapitre ! Je ne sais pas quand je posterai, j'ai quelques chapitres d'avance, mais je ferai au feeling.
Bien évidemment, encore une fois, certaines choses sont amplifiées pour que l'histoire se déroule bien mdr je reprends ce qu'on dit sur les deux personnages pour être impartiale. Des bisous et à très vite !

Apprends-moi [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant