Chapitre 15 - Suis-je un monstre ?

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/!\ Note importante en fin de chapitre /!\

Lorsque Gabriel sortit des locaux, il chercha la voiture de Jordan du regard. Il savait qu'il avait une Audi noire. Sa veste sur son avant-bras, et la casquette de Jordan sur la tête, il s'avança d'une voiture qui ressemblait à celui qu'il cherchait. Les vitres étaient teintées, donc s'il faut, ce n'était pas Jordan.

Mais heureusement, la vitre se baissa légèrement et il reconnut son ami.

— Grimpe, dit Jordan.

Gabriel obéit et ouvrit rapidement la porte avant de s'engouffrer dans la voiture. Jordan lui tendit un paquet de Dragibus.

— T'en veux ? demanda-t-il, en train d'en mastiquer un.
— Non, merci.

Il posa sa tête contre l'appuie-tête et ferma les yeux. Il était bientôt vingt-deux heures, et il avait besoin de quelques secondes de repos. Jordan le laissa tranquille, conduisant dans Paris, il l'entendait parfois prendre un nouveau bonbon et le manger. C'était agréable.

— On est arrivé, le prévint Jordan.

Gabriel remit la casquette sur sa tête et ouvrit la portière. Ils étaient seuls, personne dans les rues. Ils s'engouffrèrent dans l'immeuble et ce ne fut que lorsqu'ils entrèrent dans l'appartement de Jordan que Gabriel s'étonna.

— Tu aurais pu me ramener chez moi, dit-il, mal à l'aise.
— Non, il fallait qu'on parle, tu te souviens ? lui rappela Jordan en détournant le regard.
— Oh, oui, c'est vrai.

A cette heure-ci ? Gabriel retint un soupir. Cependant, il voulait savoir pourquoi Jordan lui avait menti. Et Gabriel avait une autre chose à lui dire, qu'il avait vue dans le train.

— Pourquoi tu m'as dit que les médias ne voulaient plus nous voir débattre ensemble, alors que c'est toi qui as refusé ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
— Parce que j'ai peur, répondit Jordan en passant une main dans ses cheveux.

    Gabriel ne retint pas un sourire vainqueur.

— Je te fais peur ? répéta-t-il, taquin.
— Non, j'ai peur par rapport aux édits, soupira Jordan. Au début les gens aimaient bien, cependant regarde tes commentaires, Gabriel. Et regarde les miens. Ils ne te posent des questions que sur moi, et je ne reçois que des messages de haine me disant que je profite du fait que tu aimes les hommes pour redorer mon image. Mais on est deux, à en profiter.

    Gabriel se mordit la lèvre inférieure. En effet, il en avait un peu profité quand il avait commenté son propre Tik Tok et qu'il avait mis une chanson italienne dans un autre. Malheureusement, il était vrai que ses commentaires ne se résumaient qu'à ça, et bien qu'au début c'était rigolo, à l'approche du second tour des législatives, ça devenait épuisant et lourd.

— Je comprends. Merci. Mais au lieu de faire un Tik Tok sur les édits là, occupe-toi plutôt de ton parti où il n'y a que des tarés et des racistes ! s'emporta Gabriel.
— Dit-il alors qu'il a un violeur, madame 49.3 et qu'il s'est allié à un fiché S, répliqua Jordan en croisant les bras. J'ai déjà dit que je m'étais occupé d'eux, Gabriel. Je ne peux pas tout vérifier. Visiblement, je n'ai pas choisi des lumières.
— Et je n'ai aucune envie de me lier au LFI..., soupira Gabriel, se passant une main dans les cheveux.

    Jordan s'approcha de lui et le prit dans ses bras. La tête de Gabriel se posa sur son torse, et le plus jeune passa une main dans les cheveux du brun.

— Heureusement que je t'aime pour ce que tu es et pas pour ton parti, marmonna Gabriel, sa voix à moitié étouffé par le pull de Jordan.

    Ce dernier rit et acquiesça.

Apprends-moi [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant