Chapitre 11 - L'Univers est contre moi

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Gabriel avait séché ses larmes et avait été présent lors de la réunion avec Macron. Cependant, à la fin de celle-ci, Emmanuel le prit à part.

— Gabriel... je vois bien que vous n'étiez pas avec nous. Que se passe-t-il ? Ce sont les sélections ? demanda-t-il, gentiment.

L'ancien Premier Ministre voulut lui dire toute la vérité. Qu'il était amoureux de la mauvaise personne, et qu'il avait tout gâché pour une simple crise d'ego. Ça lui avait fait mal de voir Jordan arriver en tête. Et ça lui avait fait mal de voir que son parti avait eu aussi peu de pourcentage. Qu'est-ce qu'il fallait faire de plus ?...

— Ce n'est rien, Monsieur le Président. Juste de la fatigue accumulée, répondit Gabriel.
— Reposez-vous cet après-midi mon cher, ce soir vous avez un débat à gagner, le rassura le Président en le prenant par l'épaule.

Gabriel releva la tête, les yeux écarquillés.

— Comment ça ? Quel débat ? demanda-t-il, paniqué.
— Un débat avec Jordan Bardella, Xavier Bertrand et Raphaël Glucksmann ce soir à 20h sur TF1, répondit Emmanuel avec un sourire.

Le sol s'effondra sous les pieds de Gabriel. Il ne pouvait pas y aller. Pas après ce qu'il s'était passé ce matin.

— Et... tout le monde a accepté ce débat ?
— Bien sûr ! Ils étaient obligés. Comme nous le sommes. Je compte sur vous.

Encore plus de pression, encore plus d'inquiétude. Il avait peur de revoir Jordan. L'Univers était contre lui, ce n'était pas possible autrement.

    Il avait passé le reste de son après-midi à faire des fiches, à faire des notes, et à essayer de ne pas penser à Jordan. Il avait l'impression de sentir son odeur partout dans sa chambre. Il n'osait même pas se coucher dans son lit.

    À dix-huit heures cinquante, il décida de prendre sa propre voiture pour aller aux locaux de TF1. Il n'avait envie de voir personne, juste faire son débat et repartir.

    Gabriel décida de mettre la radio, mais regretta bien vite lorsque À fleur de toi de Vitaa retentit dans l'habitacle. Déjà, ça lui faisait penser à tous les édits qu'il avait vus sur Tik Tok, mais en plus Jordan l'avait utilisée pour son dernier post sur le réseau social. Il serra les poings sur le volant et changea de station radio. Diet Mountain View de Lana Del Rey résonna alors et Gabriel faillit poser sa tête sur le volant tant son cœur saignait. Il éteignit la radio, sentant les larmes monter, et se concentra sur la route. Décidément, l'Univers était réellement contre lui...

Arrivé aux studios de TF1, Gabriel se présenta, et on l'emmena directement à sa loge. Il espérait ne pas tomber sur Jordan, même si une petite part de lui avait envie de le revoir. Lorsqu'il fut dans sa loge, Gilles Bouleau arriva.

— Bonsoir Monsieur Attal, le salua-t-il en lui serrant la main.
— Bonsoir Gilles.
— Je vous explique le déroulé, je vais d'abord parler de l'actualité, notamment le fait que les Bleus soient en quart, puis je parlerai des Législatives. Monsieur Bardella passera en premier, ensuite ce sera vous, monsieur Glucksmann et enfin monsieur Albert.

Gabriel haussa les sourcils.

— Vous voulez dire qu'on ne débattra pas ensemble ? demanda-t-il, au risque de paraître idiot.
— Non, vous allez seulement défendre votre parti face à moi, expliqua Gilles.

Le Premier Ministre retint un soupir de soulagement. Il ne serait pas face à Jordan. Il ne le verrait pas.

— Très bien, comptez sur moi.

***

Pendant le tour de Jordan, le regard de Gabriel était fixé à la petite télé de sa loge. Gilles Bouleau le coupait, ce qui énervait clairement Jordan, mais il restait calme. La jambe de Gabriel tapait nerveusement contre le sol. Le temps que Jordan sorte du plateau, qu'un petit reportage soit diffusé, et que Gabriel s'installe, il y avait moyen qu'ils ne se voient pas. Mais il avait envie de le voir. De s'expliquer. De se faire pardonner. Il regrettait les choses qu'il lui avait dites. Il ne les pensait pas, mais Macron était son patron, et même s'il allait sûrement quitter Matignon la semaine d'après, il fallait qu'il reste fidèle à son Président. Or, son Président avait décidé de faire une alliance avec Mélenchon, pour contrer l'extrême droite. Et Gabriel devait faire avec. Au moins jusqu'à la semaine prochaine.

— Monsieur Attal, ça va être à vous.

Gabriel se leva et se dirigea vers le plateau. Pas une trace de Jordan. Il en fut soulagé, bien que frustré. A la télé, il avait l'air normal, quoiqu'un brin sur les nerfs, contrairement à d'habitude. Lui qui restait calme pour détruire l'ennemi avait été tendu tout le long de l'entretien. Il avait aussi remarqué que le plus jeune regardait constamment les coulisses et son cœur se serra. Avait-il déjà trouvé quelqu'un d'autre ?

Le Premier Ministre entra sur le plateau, et l'interview commença. Il restait calme, posé, répondait aux questions. Malgré le travail des maquilleuses, ses traits étaient tirés et il avait des poches sous les yeux. Heureusement, ses cernes avaient été camouflés. Il prenait des médicaments pour dormir, tant il n'y arrivait plus, tant le stress le rongeait. Mais ça, personne ne s'en doutait.

À la fin, il remercia le journaliste et repartit dans sa loge. Il prit ses affaires et quitta cette dernière, il avait le droit de partir comme il voulait. Cependant, lorsqu'il franchit sa porte, il faillit se faire percuter mais on l'esquiva de justesse. Gabriel releva la tête, le cœur battant, et reconnut son amant, de dos. Il se dirigeait vers la sortie, une main dans une poche de son pantalon. Comme d'habitude, il était bien beau.

— Jordan ! l'appela Gabriel.

Lui-même se maudit de l'avoir appelé par son prénom.

Jordan se stoppa, et Gabriel se rapprocha de lui.

— Monsieur Attal ? fit Jordan en se retournant.

Son visage était impassible, et Gabriel encaissa le fait qu'il l'ait appelé par son nom. Il n'aimait pas ça quand ce n'était pas pour un débat.

— On peut parler ?
— Non.

Gabriel contracta la mâchoire. Il en avait marre. Il regarda à gauche et à droite, puis derrière lui avant d'empoigner Jordan par le col et de le coller au mur.

— C'est pas toi qui me disais qu'on serait bien cons de se séparer à cause de nos différends politiques ? dit Gabriel entre ses dents, pour ne pas parler trop fort.
— J'ai dit ça, certes. Mais tu as dis des choses sur moi que je n'apprécie pas, Gabriel. Et ça n'a rien à voir avec la politique, cracha Jordan, le fusillant du regard,
— Admets que tu as encore des sentiments pour moi, souffla Gabriel dans un élan de désespoir.
— Gabriel, tu devrais savoir qu'ils ne sont jamais partis, répliqua Jordan sur le même ton.

Le Premier Ministre sentit de l'espoir monter en lui. Jordan s'approcha de lui et il crut qu'il allait l'embrasser. Mais ses lèvres se posèrent près de son oreille.

— Essaie de te faire pardonner, Gabriel.

Gabriel sentit des frissons parcourir sa nuque et il ferma les yeux brièvement, sentant son cœur s'emballer.

— Très bien, marmonna-t-il, le regard baissé.

Il releva les yeux, ses sourcils froncés et le regard déterminé.

— On se voit jeudi, dit Jordan, avec un sourire en coin.

Il lui fit un clin d'œil et se détacha de Gabriel, qui le laissa faire. Ce n'est que lorsqu'il fut hors de sa vue que Gabriel put reprendre une respiration normale. Il n'avait pas remarqué qu'il la retenait depuis les dernières paroles de son amant.

Cependant, il fronça les sourcils. Jeudi ?

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Y a toujours matière finalement hihihi !!
Merci mes petits abonnés pour m'avoir dit qu'il y avait débat ce soir, même si j'ai été déçue :( comme je l'ai écrit, ils étaient tous en présentation individuelle de leur parti donc tristoune.
Enfin bref, jeudi nouveau débat avec Gaby et Jojo, donc j'ai bien hâte !
Sachez que cette fanfic ne devait faire que dix chapitres à la base mdrr mais y a trop de trucs qui se passent aussi.
D'ailleurs my bad mais sur le précédent chapitre, ils avaient un repas et non une réunion l'après-midi, excusez-moi ;;
Sur ce, des bisous 🫶🏻

Apprends-moi [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant