Apprends-moi [Bardella x Attal]

Chapitre 9 - Ensemble

Gabriel se réveilla le lendemain à cause de son téléphone qui n'arrêtait pas de sonner. Il tenta de bouger mais se figea. Les souvenirs de la veille lui revinrent, et il rougit. Jordan était derrière lui, endormi, ses bras autour du Premier Ministre. Doucement, Gabriel prit son téléphone et vit qu'il avait deux appels manqués. C'était France 2. Sûrement un autre débat ou une autre interview. Il rappellerait plus tard.

— C'est qui ? marmonna Jordan derrière lui.

Le plus âgé sursauta presque. Il pensait son cadet endormi, au final, le téléphone avait sûrement dû le réveiller lui aussi.

— France 2, répondit Gabriel.
— On s'en tape, rendors-toi.

Il enfoui son visage dans le cou de Gabriel et ce dernier sentit ses joues chauffer. Mais, avant de s'endormir hier soir, il avait une question en tête qui le rendait nerveux. Il décida alors de la poser.

— Dis, Jordan, est-ce que tu pensais vraiment ce que tu as dit hier soir ?

Il baissa le regard vers les mains de Jordan, posées sur son propre torse et résista à l'envie de les toucher.

— Non, souffla Jordan dans le creux de son cou. Tu m'as énervé, c'est sorti tout seul.
— C'est fou qu'on soit aussi méchant lors des débats, mais qu'en-dehors...

Il entendit Jordan rire et il se détendit.

— C'est pour brouiller les pistes, assura Jordan. Ils ne pourront pas faire d'édits sur nous, comme ça.
— Tu crois ?

Il sentit le plus jeune hocher la tête, alors Gabriel reprit son téléphone et alla sur Tik Tok. Après avoir défilé la pub, sa tête apparut, ainsi que celle de Jordan.

— Tu parles, se moqua Gabriel.

Jordan se releva légèrement et posa sa tête sur l'épaule de Gabriel, afin de regarder le téléphone. Il leva les yeux au ciel.

— C'est pas possible, ils ne nous laisseront jamais tranquille ? râla Jordan.
— Tant qu'il y a matière, je ne pense pas, rit Gabriel.

Jordan tourna son regard vers lui et déposa ses lèvres sur la joue du brun.

— C'est pas plus mal, c'est marrant.
— T'en as enregistré combien ? plaisanta Gabriel en passant une main dans les cheveux courts de Jordan.
— Je ne les compte plus.

Il embrassa doucement Gabriel, et celui-ci pensa que c'était un des plus beaux réveils qu'il ait eu depuis longtemps. Ça faisait bizarre, tous ces gestes d'affection, chez l'un ou chez l'autre, mais dès qu'ils sortaient, ils étaient rivaux. En plus d'être politique, il fallait être acteur, alors c'était compliqué.

— Il faut que je rappelle France 2, se rappela Gabriel.

Jordan prit son téléphone à son tour.

— J'ai trois appels manqués d'eux, aussi.

Ils se regardèrent et comprirent instantanément.

— Encore ? dirent-ils à l'unisson.

Cela les fit rire et ils se levèrent pour, chacun de leur côté, répondre. Ils avaient raison : un nouveau débat allait avoir lieu avec Olivier Faure, un parti du Front Populaire.

— Eh ben, le jour où Mélenchon viendra sur les plateaux pour débattre, les poules auront des dents, déclara Jordan en raccrochant.
— Au moins on est d'accord sur ça. Mais au moins ceux à qui on a affaire sont calmes.
— Ils font genre, mais c'est pour se faire bien voir à la télé.
— J'en sais rien, et je m'en fiche. On sera encore tous les deux demain soir, et c'est le plus important.