Chapitre 10 - Premier tour

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    Plus qu'un jour avant le résultat du premier tour des Législatives. Ils ne le montraient pas, mais Gabriel Attal et Jordan Bardella stressaient. Et s'ils perdaient tous les deux ? Et si la victoire de Jordan lui montait à la tête ? Ou inversement ? Ils avaient peur de ne plus arriver à se voir, de ne plus pouvoir communiquer correctement.

    Les deux étaient encore au lit, après une nuit mouvementée. Gabriel avait les yeux fermés, il était stressé, fatigué, angoissé, mais il gardait la face. Jordan le détendait avec des caresses dans les cheveux. Ces derniers étaient tout ébouriffés à force. Le président du Rassemblement National prenait la chose avec plus de détente. S'il passait, il passait, sinon, tant pis. Bien sûr qu'il aimerait être Premier Ministre, ou qu'il y ait le maximum de députés du RN à l'Assemblée, mais il ne pouvait pas forcer les français à voter pour lui. Alors il attendrait demain soir, patiemment, en attendant.

— Tu dois pas aller quelque part, toi ? demanda Jordan, soudainement.

    Il n'eut pas de réponses, et il crut que Gabriel s'était endormi. Mais, d'un coup, ce dernier se leva avec précipitation.

— Le repas avec Macron ! s'exclama-t-il.

    Jordan lâcha un rire et regarda Gabriel chercher ses vêtements. Il lui lança quelques habits qui trainaient sur le lit, et le Premier Ministre le remercia. Une fois habillé, il se pencha vers Jordan et l'embrassa.

— À plus tard, je t'aime.

    Jordan haussa les sourcils, un léger sourire en coin, alors que Gabriel se figeait.

— Moi aussi je t'aime, répondit Jordan, les yeux pétillants.

    Gabriel lâcha un soupir de soulagement et l'embrassa une nouvelle fois avant de partir en catastrophe. Il allait être en retard, et ça allait être remarqué. Espérons que les médias pensent à une panne de réveil.

***

Bon, les médias n'avaient pas trop ébruité l'affaire, mais Tik Tok en avait entendu parler, Gabriel n'osa même pas regarder les commentaires, sachant déjà ce qu'il y trouverait. Le repas s'était bien passé, Gabriel n'avait pas trop écouté, repensant au matin-même. Il avait dit « je t'aime » à Jordan. Ce dernier l'avait dit avant lui, mais quand même. Ce n'était pas la première fois qu'il avouait ses sentiments, mais c'était la première fois qu'il les avouait aussi vite. Pendant tout le repas, il espérait que Jordan et lui ne se sépareraient pas à cause de la politique. Il en souffrirait énormément, et il savait qu'il était fichu.

Lorsqu'il sortit de l'Élysée, il était un peu plus de dix-huit heures. Les repas étaient interminables, là-bas. Et ce n'était même plus intéressant. Gabriel était conscient que son parti n'allait pas être premier, mais il avait toujours un petit espoir.

Son téléphone vibra dans sa poche, et il remarqua qu'il avait plusieurs messages. Et tous de la même personne.

De : J. Bardella
Tu arrives quand ? – 14h50
C'est encore long ? – 15h30
Réponds-moi je m'ennuie. – 16h05
Quel Enfer les repas à l'Élysée. – 16h15
Bon, rejoins-moi chez moi quand tu as fini. – 17h01
J'aurais jamais dû te laisser partir, ce matin... – 17h38

Gabriel avait un grand sourire aux lèvres. Son cœur s'emballa tout seul, à l'idée que Jordan lui ait écrit à chaque heure. Il décida quand même de le prévenir qu'il arrivait.

À : J. Bardella
J'arrive. Je prends McDo ?

De : J. Bardella
Non ! Le repas sera prêt quand tu arriveras.

Apprends-moi [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant