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1er juin.

Maxime, avant tout, il était naïf. Il aimait bien croire tout ce que les autres disaient, parce qu'il voulait penser que le monde était bon. Il voulait vraiment, vraiment, avoir de l'espoir en l'être humain. Comment ne pourrait-il pas ? Après tout, tout ce qu'il aimait avait été crée par l'homme. Ses amis, sa famille. Sidjil, avait été crée par l'homme. Si Maxime n'avait pas foi en l'univers, il n'avait pas foi en Sidjil. Et cela, c'était impossible.

Il faisait déjà nuit quand Maxime a commencé à se demander ce qu'il faisait ici. La chambre de Mathis était dans un désordre sans nom. Il avait des cahiers posés sur le sol, alors que son sac entrouvert reposait au centre. Cela ne ressemblait pas à Maxime. Il avait besoin d'ordre, parce que s'il ne rangerait pas, il ne s'arrêterait jamais de penser. Maxime pensait que ranger sa chambre, c'était comme ranger son esprit. Mathis, à l'inverse, trouvait le désordre réconfortant. C'était le seul endroit où il pouvait se permettre de faire comme il voulait. Il voulait se sentir chez lui. Maxime le comprenait, vraiment. Il le faisait. Seulement, Maxime ne se sentait pas chez lui. Il ne le fera jamais, parce que ce n'était pas chez lui.

Il faisait noir, on était au milieu de la nuit entre deux horribles journées de cours, et la lumière enveloppante de la lune tapait contre les volets entrouverts de la chambre. C'était un jour de pleine lune. Maxime avait entendu beaucoup de choses à propos de la pleine lune ; comme quoi cela révélait le vrai "nous". Il n'était pas sûr de ce que cela signifiait, et n'y croyait pas une seule seconde. Peut-être que Maxime voulait croire en ces signes astrologiques, ces histoires de pierres et de légendes anciennes. Il voulait tellement croire qu'il existait des raisons sur pourquoi il était comme cela. "C'est parce que je suis gémeaux". En même temps, il ne pouvait pas croire au fait que les gémeaux étaient aussi horribles que lui. Parce que Maxime, il se dégoûtait plus qu'il ne pourrait jamais le faire à un humain.

Il n'arrivait pas à dormir, et il avait l'impression que cette phrase, il se l'était beaucoup trop répétée. Parce qu'il n'arrivait jamais à dormir, et que quand on lui demandait pourquoi il avait de si grosses cernes il ne se voyait pas répondre que c'était parce que s'il dormait, il préfèrerait ne pas se réveiller. C'était une de ces nuits. Dans le noir, Mathis ne le remarquerait même pas, il ne l'entendait certainement pas non plus. Alors Maxime se leva, en douceur. Il avait beau demander à chaque fois les somnifères à Mathis, il savait parfaitement où ils étaient. Il y avait passé du temps, dans cette salle de bain. C'était davantage pour demander une autorisation qu'autre chose.

Maxime ouvrit la porte, se mettant sur la pointe des pieds. Ces derniers glissèrent sur le sol comme s'ils le guidaient jusqu'au bout du couloir. La porte de la salle de bain était ouverte, et laissait apercevoir la lumière de la nuit, contre les stores du velux. Maxime y entra sagement, ouvrant le placard au dessus du miroir de la salle de bain. Il y avait différentes boîtes de médicaments de toutes sortes. S'il allumait la lumière, il allait les réveiller. Maxime ne distinguait pas grand chose. Il prit une boîte claire, parce qu'il était sûr que la boîte de somnifères ressemblait à cela. Il y sorti une plaquette de médicaments et arracha un, qu'il avala directement après avoir pris une gorgée d'eau. Peut-être qu'un ne suffisait pas, cette fois. Il était tard, très tard. Maxime se décida à en avaler un deuxième d'un coup, sans eau. Il manqua de s'étouffer. Peut-être que cela suffisait. Juste au cas où, Maxime glissa la plaquette de médicalement dans la poche avant de son bas de pyjama, avant de ranger la boîte dans le placard.

De nouveau par-dessus ce vieux matelas dur et petit, dans le sac de couchage troué, il ne se senti pas mieux. Il bailla deux fois, mais rien ne vînt d'autre. Maxime avala son troisième somnifère avec difficulté. Il pensait que ce serait le dernier, vraiment. Il le pensa quelques minutes, avant d'entendre Mathis et de réaliser qu'il voulait vraiment, vraiment dormir. Juste pour arrêter de penser, ne serait-ce que quelques heures. Alors il en prit un quatrième, puis un cinquième. Il en avala deux de plus, et quand il voulu en reprendre davantage, Maxime réalisa que la plaquette était déjà terminée. Il la lança contre la corbeille à papier de Mathis, essayant doucement d'entrer dans les bras de morphée.

Passion ecchymose [MaxBiaggiXDjilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant