Chapitre 14. Part 1

0 0 0
                                    


Emma,

Un bâillement me prend, j'ai mal dormi cette nuit. Un horrible cauchemar m'a réveillé en plein sommeil. Je me suis vue en robe blanche devant toute ma famille, sauf que ce n'était pas celle que j'avais choisie. La presse en avait fait la une sur de nombreux magazines, une honte suprême pour moi. Ma belle-mère a réussi à gâcher ma journée d'hier a été horrible. Bien entendu, cette dernière a craqué pour la plus volumineuse de la collection de couleur beige avec ses espèces de froues froues effet baleine échouée sur la plage. Elle est selon elle, la plus belle jamais vue. Collant parfaitement avec ma silhouette. J'ai cru avoir un haut le cœur quand je l'ai enfilé. Heureusement le soutien sans faille des responsables de boutique m'ont fait du bien au morale. Ce qui ma soulager le plus c'est quand elles l'ont déposer le plus loin possible de ma vue après cette essayage décevant. La tenue que j'ai appréciée a été mise dans une housse, prête à être envoyée dans une boutique parisienne pour les dernières retouches. Je suis coupée de mes songes par l'ouverture de la porte de ma chambre, un grincement, suivis de clics caractéristique de la fermeture de cette dernière. Le bruit de pas sur la moquette se fait entendre, Cindy arrive avec les bras chargés de viennoiseries.

— Bonjour, Bonjour, cliente de mon cœur, chantonne-t-elle en s'asseyant à mes côtés.

— Salut, répliqué-je la tête dans mon bol de café.

— Depuis quand tu bois du café ? me questionne-t-elle soucieuse.

— Ce matin.

— Hum, ce n'est pas idéal, mais ça va le faire. Tu as une heure pour te doucher et te mettre en tenue confortable, une voiture viendra te chercher. Puis maquillage, habillage et défilé. Si tout roule, dans cinq heures tu es dans le jet en direction de chez toi. Une bonne nuit de sommeil te fera le plus grand bien.

—Tu as amené quoi ? l'interrogé-je en désignant le sachet.

— Des chouquettes, j'en raffole à chaque grossesse !

— Tu ... demandé-je choquée de cette nouvelle annoncée si simplement.

— Oui, trois mois et demi, réplique-t-elle avec un grand sourire.

— Félicitation ! crié-je en me levant de ma chaise, pour la prendre dans mes bras.

Avant d'aller me préparer, je prends des gourmandises. Puis m'en vais en direction de la salle de bain sous le regard plus que surpris de ma manager. Habituellement, lors des défilés, je me contente d'un jus de fruits et de fruits frais. Cependant au vue de mon humeur charmante de ce matin et résumer de la journée de merde d'hier. Mon envie a changé, j'ai besoin de sucre et de caféine pour supporter l'événement du jour et la compagnie de ma charmante belle-mère. Cette dernière a appris que je défilais pour une marque lors de la fashion week, elle souhaitait me soutenir moralement. Une fois dans la pièce, je me déshabille, j'entre dans la douche italienne, je laisse l'eau couler sur mon corps. J'en ai besoin pour enlever les remarques déplaisantes de Louisa sur ma personne hier. Quand je juge que je me suis débarrassé de ces mauvaises ondes. Je me sèche et m'habille d'un legging avec un pull-robe, une paire de basket aux pieds, me voilà partie pour mon défilé.

Deux heures plus tard. L'effervescence à lieux dans la pièce, je suis assise sur une chaise devant un miroir. Mes yeux sont fermés, je me laisse porter par les consignes données au fur et à mesure de l'avancement du défilé. Les maquilleurs et coiffeurs font leurs boulots dans une synchronisation parfaite. Mes écouteurs sur les oreilles, je me détends, et me laisse chouchouter. Un petit cri perce les sons de ma musique. Mes prunelles cherchent d'où provient cette exclamation. Je tombe sur Cindy en grande conversation téléphonique avec je ne sais qui. Je n'aimerais pas être son interlocuteur, car à la vue de ses gestes et de son visage presque rouge, ça chauffe pour son matricule. J'essaye de nouveau faire abstraction du monde qui m'entoure. J'inspire une fois, souffle doucement, je dois entrer encore ma bulle. Dans une heure, je dois faire mon premier passage avec une robe dos nu corail, suivie d'un deuxième passage en maillot de bain rouge sang.

Debout dans la salle de préparation, je jette un dernier regard sur ma tenue. Un signal est effectué par un responsable, il est temps d'aller sur le devant de la scène. J'adresse un sourire à Cindy qui me retourne des gestes d'encouragement, puis m'en vais sur la scène. Note à moi-même, lui faire livrer des chouquettes. Respirant un grand coup, je me lance sur mes talons de vingt centimètres sur le podium. La musique de David Guetta, les lumières de toutes les couleurs, les applaudissements, voilà à quoi nous avons le droit quand nous déposons nos pieds sur les praticables, installés pour la Fashion Week. Cette année, je ne fais que celui-ci. En septembre j'en effectuerai deux, pour le défilé d'automne-hiver. Mon passage est rapide et efficace, une fois de retour en coulisse, je cours me changer derrière un paravent, nos tenues sont déjà prêtes depuis des semaines. C'est le protocole de ce genre d'évènement, c'est pour être sûr que nous n'allons pas avoir besoin de retouche. Je surveille mon poids durant ces semaines afin de faciliter la vie de tout le monde. Ça crie, ça rigole, ça chante, l'ambiance est unique ici. Tout le monde pense que c'est une compétition, mais pas pour moi, je pense que c'est comme une grande fête de retrouvailles. Des mannequins que nous ne voyons pas souvent, c'est le lieu où nous faisons la fête entre nous sans chichis. Certaine ne font que ce types d'événement, les grands artistes de notre milieu.

Trois heures plus tard, je suis de nouveau assise dans ce jet, mes écouteurs n'ont pas quitté mes oreilles depuis que je suis sortie de la scène Je me suis éclatée comme toujours, mais apercevoir ma belle-mère dans les vestiaires après, m'a vite coupé l'envie de boire une coupe avec mes collègues. J'ai prétexté une vilaine migraine afin de rentrer au plus vite à Paris.

Quelques heures après avoir quitté Milan, mon chauffeur attitré, me dépose au pied de mon immeuble. Je glisse mes solaires sur mon nez pour cacher les cernes qui m'accompagnent depuis hier. Actuellement, je n'ai qu'une envie c'est de me laisser tomber sur le canapé et dormir. Avant tout cela, je dois sortir mon corps de la voiture. Charles m'ouvre la portière comme à son habitude, je le remercie du bout des lèvres, ma valise m'attend à ses côtés. Je prends la poignée de cette dernière et la traîne derrière moi. Quelques pas sur ma gauche, j'aperçois un photographe. Je lui adresse un petit coucou de la main, ne souhaitant pas prolonger plus longtemps mon « calvaire ». Depuis plusieurs semaines, je suis suivie dans chacun de mes déplacements par ce photographe, tout le monde attend d'en savoir plus sur ce mariage de l'année.

Bon sang, cela me fatigue juste d'y penser. Heureusement, Cindy me connaît suffisamment pour anticiper tous les problèmes qui peuvent arriver les uns après les autres. Déjà la fuite de la photo de ma bague de fiançailles, m'a mise dans une colère monstre, car elle a été prise quand nous étions en vacances en montagne avec nos familles. Louisa s'est platement excusée, mais le mal étant fait, j'ai pris sur moi après. Cependant, les fuites ont continué, mais cette fois les photos ont été prises dans la rue, impossible pour nous de savoir qui était responsable. J'avoue que je garde ma belle-mère à l'œil depuis, INTERDICTION de prendre des photos sans mon autorisation. Entraînant une violente dispute avec Louis, juste avant ce voyage. Autant vous dire que j'ai la boule au ventre pour rentrer.

L'ascenseur arrive à mon étage. Les portes s'ouvrent et j'ai la surprise de trouver mon fiancé devant. Il me prend la valise des mains, et m'embrasse doucement au coin des lèvres. Me laissant guider par lui, nous entrons tranquillement dans l'appartement. Il laisse ma valise dans l'entrée du logement. Je continue de le suivre dans notre habitation. Nos pas nous emmènent vers le divan. Fatiguée, je me blottie contre lui, ses mains caressent délicatement mes cheveux. Un bâillement émerge discrètement de ma bouche.

— Comment s'est passé ton week-end ? me demande-t-il doucement.

— Éreintant, délcaré-je en baillant encore une fois.

— Ça été avec nos mères ? me questionne-t-il.

— Nous n'avons pas la même vision des choses, c'est pénible.

— Ma mère est un peu vieux jeu, je le sais bien, mais...

— Il n'y a pas de mais, Louis. C'est notre mariage, ce sont nos choix. Je veux bien prendre en considération certaines choses. Par contre, la robe c'est mon choix, le repas c'est notre choix. Je ne peux pas me battre sur tous les fronts.

— Je lui parlerais, soupire-t-il.

— Et je veux aussi un mariage intimiste, ce n'est pas parce que je suis mannequin, que je souhaite que nos vies soient sur les magazines poubelles, criè-je dans un élan de rage.

Un silence se fait, je sens Louis tendu a mes cotées, mais bon sang cela me fait du bien d'exprimer mes pensées. Sans rien ajouter, je finis par m'endormir au bout de quelques minutes.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 29 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Illusions et désillusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant