Chap 8, part I

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Emma, réveillon Noël deux milles deux
Depuis trois jours, je loge chez Louis, nous ne passons pas notre temps à coucher ensemble. Cependant ne pouvant pas nous empêcher de nous toucher. J'ai l'impression que nous ne faisons que cela. Pourtant j'ai eu déjà des relations sexuelles avant Louis, mais ce n'était pas autant. Déjà chez moi, c'était à peu près partout, mais ici c'est encore pire, du moment que nous sommes assis l'un à côté de l'autre, nous nous retrouvons nus. Il vit dans un T1, je vous laisse imaginer le nombre d'heures que nous passons dans le plus simple appareil. Aujourd'hui j'ai dû dire stop, car ce soir c'est le réveillon, et je veux que tout soit parfait. Quitte à freiner nos ardeurs. Courant à droite et à gauche, j'ai pris des notes dans un calepin pour ne rien oublier. Les présents ont été déposés chez moi, sous le sapin que nous avons préparé avec ma mère. Habituellement, nous fêtons noël et les diverses fêtes dans le restaurant familial, avec nos habitués qui souhaitent passer un agréable moment avec des amis et de la famille, autour d'un repas authentique et simple.
Effectuant des retouches maquillage dans la petite salle de bain de Louis, je me répète le plan de la soirée. Charles récupère mes parents en premier chez moi, ensuite ils viennent nous chercher devant chez Louis. Après nous nous rendrons dîner dans le fameux restaurant de la tour Eiffel. Une soirée simple chic et élégante. Durant notre séance shopping avec maman, j'ai réussi à lui faire prendre deux tenues plus habillées que celles qu'ils ont pour habitude de porter durant les soirées chez eux à Lyon. Je sais bien qu'ils les porterons rarement, voire jamais, mais ma mère ne voulait pas me faire honte. Que répondre à cela ? Puis cette attention me faisait plaisir aussi. Je me souviens encore de son regard pétillant qu'elle a eu devant une robe Zara. Ce n'est pas pour moi de la haute couture que je porte habituellement, mais elle n'en aurait jamais accepté une tenue plus chère. Je désire que tout soit parfait pour mes parents. Même si je sais qu'un repas à l'appartement leur aurait fait autant plaisir sinon plus, mais venir sur Paris, et ne pas profiter des lieux magiques aurait été inimaginable selon moi.
Une fois prête, je sors de cette pièce et tombe nez à nez avec Louis, qui a mis sa plus belle tenue pour l'occasion. Son regard se balade sur moi, je me sens belle et sexy dans ses yeux.
— Tu es magnifique, je ne sais pas si je vais te laisser sortir d'ici, déclare Louis, avec une voix grave.
— Tu n'es pas mal non plus, et c'est moi qui devrais dire cela, ajoutè-je en agrippant sa chemise.
Nos lèvres sont proches, nos respirations sont rapides. Bon sang j'aimerais bien un petit coup vite fait, bien fait, là, tout de suite, maintenant, mais hélas ce n'est pas possible. Prenant sur moi, j'ajuste sa chemise, l'embrasse tendrement au coin des lèvres.
— Après, soupire-t-il résigné.
— Oui.
Mon téléphone émet un tintement, c'est le signal que Charles est présent en bas de l'immeuble. Je prends donc mon sac à main et un châle, que Louis dépose délicatement sur mon dos.
Une heure plus tard, nous sortons tous les quatre de la voiture au pied de la tour Eiffel. Le trajet s'est déroulé dans une bonne ambiance. Debout devant l'édifice, je suis admirative de la vue, jamais je n'étais venue aussi proche la nuit, le scintillement des lumières donne à cette dame de fer un nouveau visage. Mes parents sont dans le même état que moi, or eux n'ont jamais mis les pieds à Paris auparavant. Une première dans tous les sens du terme pour eux. Je suis heureuse de leur offrir ce cadeau de Noël. Nous marchons tous les quatre en direction de l'entrée, prévue pour l'accès au restaurant. Tenant le bras de Louis, je me prends à rêver que nous pourrions réellement faire un beau couple, nous avons pris soin d'assortir nos tenues. Il a trouvé dans le fond de son placard un costume noir, avec une chemise blanche, même si ce n'est pas de la grande qualité, cela me touche qu'il ait joué le jeu. Le sentait stressé par cette soirée, je lui dépose un baiser sur sa joue. Son regard pétille autant que les lumières au-dessus de nous.
L'ascension est rapide, la vue que nous offrent les ascenseurs est à couper le souffle, les parois vitrées nous font découvrir un Paris autrement. Le bras de Louis positionné autour de ma taille, j'ai le buste collée à lui, la chaleur de son corps me réchauffe, même si depuis tout à l'heure, je n'ai pas quitté le châle adapté à la saison. Quand la porte s'ouvre nous sommes accueillis par le maître d'hôtel. Les différentes tables sont disposées pour que tout le monde puisse profiter de la vue à trois cent soixante degrés sur la capitale.
— Bonsoir nous avons une réservation au nom de Clark, déclarè-je au personnel.
— Mademoiselle Clark c'est un honneur pour notre restaurant de vous accueillir ce soir. Veuillez bien me suivre, je vais vous installer, nous indique-t-il en se déplaçant vers notre table.
En avançant, je sens quelques regards sur moi, je suis habituée depuis le temps, j'espère que Cindy a fait demander une table un peu à l'écart des autres convives. Une fois installés, la soirée se déroule parfaitement. Les plats gastronomiques, les boissons raffinées, les discours animés, la vue, tout est comme je l'espérais. Je vois aux regards de mes parents que c'est une soirée qu'ils raconteront durant des années entières aux habitués du village. Ils leur diront comment leur fille chérie a réussi dans la capitale, et qu'elle a fait découvrir de nouvelles choses à ses vieux parents.
Quand le dîner prend fin, nous commençons à prendre nos affaires. Je me déplace accompagnée de mes invités vers la sortie, toujours aussi émerveillée par ce cadre magnifique. Nous nous rendons cette fois à mon domicile afin d'ouvrir les cadeaux. Une limousine nous attend en bas, j'ai souhaité jouer le grand jeu jusqu'au bout de la soirée. Personne n'a eu encore l'occasion de tester ce type de transport. Je me rends compte que c'est ce que je préfère dans ces soirées, faire plaisir à mes proches. Nous ne sommes pas des grands matérialistes, pourtant rien ne nous empêche de nous faire des présents qui nous vont droit au cœur. Une coupe de champagne à la main, nous trinquons à la soirée qui se passe merveilleusement bien. Le trajet est rapide, nous ne l'avons pas vu défiler tant les rues sont désertes. Lorsque nous arrivons devant mon immeuble, nous marchons d'un pas décidé dans la rue, puis dans les couloirs. Rapidement nous nous trouvons dans mon salon. Les lumières des guirlandes sont allumées, comme dans un rêve de petite fille. Mon logement est décoré dans les tons or et argent, l'éclairage met en avant mes quelques photos professionnelles qui sont exposées sur mes murs. J'aime cette ambiance.
— C'est magnifique Em'. Si tu ne veux plus poser ,tu pourras te reconvertir en mère Noël, chuchote Louis, au creux de mon oreille.
Je colle mon dos contre son torse, ses bras m'entourent délicatement. Nous sommes au calme et je suis heureuse ce soir ici avec ceux que j'aime.
—Vous êtes sous le gui les enfants, m'indique ma mère.
Nos yeux se lèvent en même temps, le sourire de canaille de Louis est de retour, je me décolle de lui afin de me retourner, mes bras passent autour de son cou. Nos lèvres se touchent, plus rien n'existe autour de nous.
— J'aime cette tradition, annonce Louis, en se détachant de mes lèvres.
— Moi aussi, si nous ouvrions nos cadeaux maintenant, ajoutè-je telle une petite fille que je ne suis plus.
Assis tous sur le canapé. J'en profité pour donner les petits paquets à tout le monde. Pendant ma distribution, ma mère nous a préparé des chocolats chauds. Confortablement installés, nous tenons nos tasses à la main. Nos regards sont fixés sur mon père qui ouvre son cadeau. Cette année, nous avons décidé avec maman de lui offrir une sortie avec ses amis à la pêche sur le lac d'Annecy, tout est prévu. Il n'aurait qu'à prendre le volant et se laisse guider par les consignes. Depuis le temps qu'il en parlent avec ses amis.
— Merci mes petites-femmes, déclare-t-il ému.
Maman l'embrasse doucement, j'en profite pour le prendre dans mes bras. Jamais au grand jamais je ne l'ai vue dans cet état. Ma mère est la suivante, je lui ai réservé une journée au spa. Nous irons toutes les deux quand je viendrais le mois prochain pour un séjour grandement mérité dans les stations de ski près de chez nous. Louis, je lui ai donné un double des clés, ça évitera qu'il arrive toujours quand je suis sous la douche, son cadeau est le même, mais pas pour les mêmes raisons. Lui aime bien m'avoir chez lui.

Illusions et désillusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant