I will rescue you

PROLOGUE

Iris, 3 ans auparavant

Vous avez déjà eu l’impression d’être inutile ? D’être impuissant quand quelqu’un menace la vie de l’être le plus chère pour vous ? 

C’est exactement ce que je ressens en ce moment-même. Il est en train de s’en prendre à ma famille et je ne peux rien faire pour l’en empêcher, on ne me laisse pas le choix.

- Aaron ! Lâche moi, je t’en supplie ! Il a mal, regarde-le ! Il souffre, m'époumone-je.

- Si je te lâche, je te perdrai toi aussi, sanglote-t-il.

Ses larmes mouillaient mon épaule tandis que ses bras se resserraient autour de ma taille. On ne peut pas le perdre, il m’avait promis de toujours rester avec moi. Mon frère n’est pas un menteur, il avait dit qu’il n’était pas comme lui. 

- On ne va pas le perdre. Laisse-moi aller le sauver, il a besoin d’aide. 

- Fais lui confiance Iris, il s’en sortira, il est fort. 

Non, je ne peux pas le perdre lui aussi. Comment voulait-il que je lui fasse confiance si même Aaron avait du mal, alors qu’on parle de son jumeau. Je me débattais mais rien ne marchait, il m’empêchait de faire le moindre geste en me collant à son torse. 

Tout dans ses gestes affirmaient qu’on l’avait déjà perdu mais je voyais bien qu’il était encore en vie, il avait les yeux ouverts. Aaron est un menteur, Arthur n’est pas mort. Il bouge encore, même si à chaque mouvement qu’il effectue il semble souffrir, le plus important c’est qu’il soit encore vivant non ? 

Ses os se brisent à chaque coup qu’il encaisse, pourtant il garde les yeux ouverts. Il se bat, il est fort. 

Les bras d’Aaron tremblent et un cri qui me glace le sang brise le silence. Je regardais le corps sans vie à mes pieds. Je regardais les yeux de mon frère, vide. Plus aucune trace de vie, d’émotions ne transparaissait dans ses yeux vides de lumière. 

Ils m’ont tous mentis, Arthur n’est pas resté avec moi comme il me l’avait promis et Aaron m’a menti en disant qu’il survivrait, qu’on resterait ensemble pour toujours. On ne pourra plus refaire des balades ensemble sans qu’Arthur s’amuse à me lancer dans le lac d’à côté en prétextant que je risque de choper une insolation en restant trop longtemps sous le soleil. 

Je ne pourrais plus jamais l’entendre m’appeler Petite fleur. Je ne pourrais plus jamais le prendre dans mes bras. Lui dire je t’aime. 

Les êtres humains ne sont que des menteurs, tous, autant qu’ils sont. C’est dans leur nature.