Chapitre 4 : Fuis moi...

13 6 0
                                    

~Ella~

La honte inonde tout mon être déjà ravagé par les multiples décisions désastreuses que j'ai pris dans ma vie

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


La honte inonde tout mon être déjà ravagé par les multiples décisions désastreuses que j'ai pris dans ma vie. Je sens mon sang monté à mes joues et mon souffle se fait court. Je n'hésite pas à pousser les invités afin de me frayer un chemin parmi la foule.

Mon téléphone entre les mains, j'essaie de commander un Uber. Cependant, je n'y parviens pas comme lorsque l'on est dans un cauchemar et que rien ne fonctionne. Je suis coincée dans une boucle infernale que j'ai créée moi-même. Je n'aurais jamais dû venir à cette soirée, c'était trop gros pour moi, beaucoup trop loin de ce que je suis. Je pensais qu'en étant encore plus loin de ce que je suis, ce serait plus simple. Je me suis durement trompée.

Merde ! Dis-je en faisant tomber mon téléphone dans l'allée principale où se trouvent toutes les voitures de luxe. Je suis stupide, qu'est-ce que j'ai cru ! Continué-je en jetant ma tête en arrière et me tenant les cheveux.

Ne dites pas cela de vous. Vous n'êtes pas stupide. Me fait sursauter une voix que je reconnais directement.

L'homme du balcon se tient devant moi, mon téléphone entre ses mains et un visage plus compatissant. Il me le tend et laisse apparaître un sourire que je ne pouvais soupçonner d'une personne comme lui.

Vous faites souvent cela ? Dis-je en reprenant ce qui m'appartient.

L'homme me regarde de la tête au pied comme si j'étais une chose qu'il n'avait jamais vue auparavant. Je ne sais pas si je dois mal le prendre ou justement être flatté.

Quoi donc ? Dit-il en laissant un rictus de surprise.

Faire sursauter les gens, arriver sans que l'on ne vous entende ! On est à la limite de l'harcèlement ! Dis-je en rangeant mon engin dans mon sac.

Il éclate de rire et je décide de m'éloigner. Je veux partir le plus loin possible de cette fête et de cet homme. Il me fait ressentir des choses que je ne devrais pas. Je suis une maman et plus une jeune pucelle qui veut se faire draguer par un mec comme lui. Même si ma libido me remercierait.

Attendez une minute ! Dit-il en me rattrapant par la main.

Un geste qui me donne un frisson que je n'avais jamais ressenti. Comme s'il y avait eu une connexion entre nous, un moment suspendu dans cet Univers si imparfait. Pendant quelques secondes, tous s'arrêtent. Je n'ai plus mal, je ne ressens plus la peur, la haine et le dégoût de ma personne. Il plonge son regard envoûtant dans le mien et j'ai l'impression de l'avoir toujours connu comme si nos âmes se retrouvaient après des années d'errance à se chercher.

Je suis désolé. Dit-il en coupant le moment suspendu. Je voulais juste vous aider. Continue-t-il en me désignant une Tesla noire garée à quelques mètres de nous.

Je ne vous demande pas l'aumône. Dis-je en retirant ma main de la sienne. Je suis une grande fille et je peux me débrouiller par moi-même.

Il ne me lâche pas de son regard envoûtant. Il est captivant, comme un mystère que j'aimerais percer, mais cela est impossible. Il faut le dire, je ne suis certainement pas le genre de femme qu'il doit fréquenter et puis je suis bien trop occupée à me reconstruire pour entretenir quoi que ce soit.

Je ne vous fais pas l'aumône, je veux juste être galant et faire honneur à ce que ma mère m'a toujours appris ! « Ne laisse jamais une belle demoiselle rentrée seule sans protection. » Annonce-t-il en ricanant légèrement.

Vous êtes complètement malade, ma parole ! Laissez-moi tranquille ! Dis-je en le repoussant.

D'accord. Dit-il simplement avant de faire un geste que je n'aurais jamais cru vivre dans ma vie par un inconnu.

L'homme m'attrape par les jambes et me jette sur son épaule. Je pousse un cri entre l'étouffement et l'excitation. Je n'y crois pas mes yeux. Il pose une de ses mains sur mes cuisses afin de me maintenir fermement. On est à la limite d'un kidnapping.

Lâchez-moi, bon sang ! Je hurle en le frappant de toutes mes forces.

Il en est hors de question ! Me répond-il simplement sans émotion.

Il y a beaucoup de monde autour de nous, mais personne ne se manifeste. Je suis en train de me faire kidnapper et aucune des personnes présentent ne fait rien. Où Jade m'a t'elle emmener ?

Laissez-moi descendre ! Vous savez que c'est un kidnapping ! On ne se connaît pas, vous êtes peut-être canon, mais les pervers le sont tous ! Hurlé-je en continuant à me débattre.

Il ne répond pas à mes protestations. Je hurle à l'aide, mais encore une fois, personne ne réagit.

C'est n'est rien, les amis, elle a juste un peu trop bu ! Dit-il en faisant signe à un groupe d'hommes qui nous regardent bizarrement.

Espèce de Salopard ! Je ne suis ni bourré et ni en détresse ! Enfin, oui, je suis en détresse parce que vous m'obligez à monter dans une voiture avec vous alors que je ne le veux pas ! Hurlé-je.

Il ouvre alors la portière arrière de la Tesla et me jette de force. Alors que je tente de me relever, la portière est déjà refermée. Putain, je me suis bien foutue dans la merde. Je pense instinctivement à ma fille que je ne reverrai peut-être jamais. Je me bats tous les jours pour que l'on s'en sorte pour en finir ainsi ?

James ? Tu veux bien reconduire la demoiselle chez elle ? Demande l'homme à son chauffeur comme je comprends bien.

Le chauffeur a l'allure parfaite du métier et je commence à comprendre que ce n'est ni un kidnapping, ni un pervers, mais juste un putain de malade mentale.

D'accord, monsieur Hastings. Dit-il simplement sans se retourner vers moi. Votre adresse, mademoiselle ? Me demande-t-il simplement comme si la situation était normale.

Ai-je le choix ? Absolument pas. Est-ce que c'est complètement dingue et insensé ? Bordel, bien sûr que oui. Cependant, je n'ai pas d'autre alternative alors je lui donne sans protester. Il me fait un signe de tête et j'ai juste le temps de baisser la fenêtre de la voiture pour envoyer une dernière injure à l'homme que je viens de rencontrer.

Allez vous faire foutre, espèce de malade ! Dis-je en lui envoyant un doigt d'honneur bien mériter.

Pour seule réponse, j'ai droit à un signe de la main et un énorme sourire qui pourrait faire craquer n'importe quelle femme de cette terre à part moi. Je suis tombée sur un type complètement malade et je me tais pour le restant du trajet.

Le chauffeur me ramène bien chez moi et je le remercie malgré les circonstances. Comment me suis-je retrouvée dans une situation ainsi ? Moi qui voulais juste repartir à zéro, voilà ce que je récolte.

Cet homme me hante toute la nuit et je ne peux dormir. Ma fille n'est pas à la maison et je me sens seule car mes meilleures amies s'amusent encore à cette soirée. Je prends mon carnet où je dépose toutes mes émotions et décide de me faire un café afin de me détendre. La nuit va être longue...

————————————————————————

Lost YouthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant