Chapitre 8 : St James park.

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~Damian~

On dit que le dimanche est le jour de repos, d'après un vieux barbu que certains appelle Dieu

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On dit que le dimanche est le jour de repos, d'après un vieux barbu que certains appelle Dieu. Cela doit être juste pour un bon nombre de personnes, mais pas pour les Hastings. Comme aime le répéter mon père : « Un Hastings ne se reposera que lorsqu'il sera mort. » C'est une façon intéressante de voir les choses, mais pour ma part, je préférerais être dans mon lit.

Surtout, aujourd'hui, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Ella Dubois me hante depuis notre rencontre à la soirée que ma famille avait organisée dans le château familial. Je ne sais pas ce qu'il se passe en moi, mais elle me rend différent. Comment une personne que l'on connaît à peine peut autant vous chambouler ? C'est un mystère que je veux résoudre et lorsque l'occasion s'est présenté, je n'ai pas réfléchit et j'ai joué au salaud avec elle.

Même venant de moi, jouer la carte du chantage est très petit. C'est peut-être parce que je n'y avais jamais eu recours avant. Il faut le dire, lorsque je décide d'avoir une femme, je ne dois même pas le demander. En ce qui concerne Ella, c'est tout l'inverse. Aussi tôt, elle est proche de moi, aussi vite, elle s'enfuit. Je n'avais jamais eu cet effet et cela m'ennuie énormément, ça me donne encore plus l'envie de l'avoir près de moi.

Lorsque je l'ai vue sur le balcon, ce soir-là, je n'ai vue qu'une lumière dans toute cette obscurité. Elle m'attirait comme Icar avec le soleil. Je me devais de l'approcher, de la toucher et surtout de la posséder. Quand elle a éloignée ma main de son visage, j'ai ressentit comme un coup de poignard dans le ventre. Un nouveau challenge a affronté et je le consens, j'ai acceptée dés l'instant où ses yeux noisettes se sont posées dans les miens.

Je me surprends à sourire en coin alors que ma voiture se dirige vers Buckingham Palace. Mon chauffeur, James, empreinte le chemin qui se dirige vers St James Park. J'adore cet endroit,  j'adore observer les gens normaux qui n'ont pas une pression familiale immense comme la mienne. Ils semblent être heureux et libre. Parfois, je me promène là-bas, juste pour être comme eux quelques instants avant d'enfiler à nouveau ce costume qui pèse sur mes épaules.

James ? Veux-tu bien m'arrêter un peu ici ? Je demande cela à mon chauffeur et il accède à ma demande sans protester.

James est sans aucun doute ce qui se rapproche le plus d'un ami. Il est un peu plus âgé que moi et à une jolie famille. Une femme, deux enfants et un foyer heureux. Parfois, je l'envie énormément surtout quand sa femme, Elena m'invite à manger chez eux. C'est dans ses moments-là que je l'envie le plus et où je m'imagine avoir cette vie-là. Cependant, les seules femmes que j'ai connues jusqu'à aujourd'hui n'en voulaient qu'à mon argent ou à mon corps. Je n'ai jamais été amoureux et encore moins je me suis un jour imaginé être un père. Je ne crois pas y avoir droit. Lorsque je vois, ce que j'ai comme exemple niveau famille, cela ne m'étonne pas. Personne ne m'a jamais vraiment aimé.

Je retire ma veste et déboutonne un peu ma chemise afin de ressembler un peu plus à une personne normale. À peine, suis-je entré dans le parc que j'entends des enfants jouer et des parents rires aux éclats. Soudain, une balle s'arrête devant moi, je vois un jeune garçon, blond, je reste interloqué par notre ressemblance, il me fait signe de lui renvoyer son ballon, ce que je fais. J'ai l'impression de me voir vingt ans plus tôt. Je souris bêtement lorsque je le vois rejoindre son père et sa mère.

Ma chérie, Emma, ne t'éloigne pas ! Cris une voix que je reconnais de suite.

Un frisson parcourt mon corps entier et je ne peux plus bouger. Je la vois au loin, elle vient vers moi. Je distingue, une petite fille qui elle, est un peu plus proche de moi. Elle ne doit pas avoir plus d'un an et sa belle chevelure blonde rayonne grâce au soleil présent ce matin.

Je décide de me cacher derrière un arbre. Plus pervers, on ne peut pas faire. Pourtant, elle ne doit pas me voir encore moins, sa fille...Elle a un enfant ? Merde, merde, merde. J'en ai eu des conquêtes, mais une mère, jamais. Je ne touche pas aux mamans.

Je peux maintenant la voir de plus près, elle s'installe sur l'herbe avec un plaid. Elle sort de la poussette ce qui paraît être un pique-nique. Sa fille, Emma lui fait un câlin et elle sourit tendrement. Je ne l'ai jamais vue ainsi, mais elle est encore plus belle que dans mes souvenirs. Ses cheveux châtains sont lâchés et le vent les fait voler dans tous les sens. Je ressens un pincement au cœur, bordel, qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Malgré sa bonne humeur, elle ne cesse de regarder autour d'elle comme si elle craignait d'être suivie. Elle exprime la peur, mais également la joie lorsqu'elle regarde sa fille. Qui craint-elle autant ? Un instinct de protection s'immisce en moi, comme si je me devais de lui faire comprendre que personne ne lui fera du mal, si je suis près d'elle.

Vous la suivez, monsieur ? Annonce James en me faisant sursauter.

Merde, James, tu m'as fait peur ! Dis-je en chuchotant pour ne pas être repéré par Ella.

Il m'octroie un sourire en coin qui semble remplie de joie. James me connaît depuis longtemps et il connaît ma vie sur le bout des doigts. En plus d'être mon chauffeur, il est mon garde du corps.

Vous devriez aller lui parler. Propose-t-il en me montrant Ella et en coiffant ses cheveux noirs et bouclés.

Es-tu devenu fou ? C'est un pur hasard que je sois tombé sur elle. Elle est avec sa fille, elle a d'ailleurs un enfant. Une chose qu'elle a oublié de me préciser. Dis-je d'un ton mécontent.

Il attrape mon épaule en éclatant de rire, ce qui prouve notre proximité bien que je sois son patron.

Monsieur, je ne veux pas vous offenser, mais comment aurait-elle pu-vous le dire ? Vous ne lui avez pas laissé le temps. Vous ne la connaissez pas et elle ne vous connaît pas. Dit-il d'un ton calme. Est-ce que cela change quelque chose pour vous ?

Absolument pas ! Dis-je sur la défensive. C'est une maman, ce genre de femme est dangereuse. Je ne dois pas merder avec elle.

Eh bien, alors, ne merdez pas ! Dit-il simplement.

Je ne m'arrête pas de la regarder. Elle respire la joie, l'amour et elle est comme un fruit défendu que je rêverai de croquer. Je ne veux pas lui faire du mal alors devrais-je abandonner ? Ce serait la décision la plus correcte en sachant cela d'elle. Pourtant, mes tripes me hurlent de ne pas la lâcher. Comme si une force plus puissante m'exigeait d'être auprès d'elle.

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