Ella Dubois, une jeune femme brillante essaie de se reconstruire après une relation toxique qui a bien faillit lui coûté la vie. Son seul objectif est de guérir les blessures du passé afin d'offrir le meilleur d'elle même pour sa petite fille, Emma...
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Tower of London est une partie de ma vie que j'avais mise derrière moi, il y a longtemps. Je me suis battue corps et âme pour entrer dans cette famille de conservateurs du patrimoine anglais. C'était plus qu'un travail, elle était devenue ma maison, ma famille et mon havre de paix.
J'inspire profondément avant de franchir l'immense porte médiévale, l'odeur qui émane de cet endroit est unique, mais surtout, elle me murmure, « Bienvenue à la maison ». Elle m'accueille les bras ouverts et l'idée d'être enfin rentrée chez soi est là plus gratifiante surtout après ce qu'il vient de se passer dans ce bureau avec Damian Hastings.
J'arrive à la hauteur de White Tower, c'est un édifice au milieu de toute la forteresse. Au départ, elle était censée être un château, mais elle a surtout servir à protéger les rois et leurs familles dans des moments sombres de notre pays. C'était ma partie, celle que je supervisais avec mes collègues. Lui rendre sa gloire était mon métier et aujourd'hui, je constate qu'elle n'a pas bougé d'un poil depuis mon départ. Comme si elle attendait mon retour. Je grimpe sur les escaliers en bois qui mène à l'intérieur et laisse ma main glisser lentement sur la rambarde.
— C'est si bon de te retrouver ! Dis-je dans un murmure rempli de regret.
Une légère brise caresse mes cheveux, elle me répond et je souris bêtement en franchissant l'entrée. Rien n'a changé et je me dirige vers les vestiges Tudoriens. Ma spécialité, la dynastie Tudor m'a toujours fascinée et j'ai dû me battre pour être assignée à ce post, mais j'y suis parvenue. Avant, rien ni personne ne pouvait se mettre en travers de mon chemin. Si j'avais décidé une chose, je l'obtenais quoi qu'il m'en coûtait.
J'arrive à la hauteur de l'armure d'Henry VIII, elle me rappelle pourquoi j'ai fait ce métier. Elle est majestueuse et unique. J'étais fière de l'aider à garder sa grandeur et à faire honneur à ce roi trop souvent juger sans connaître son histoire. Mes doigts caressent la boîte en verre qui la protège. Je m'incline devant comme si j'étais devant le roi lui-même. J'ai toujours fonctionné ainsi. C'est une marque de respect.
— Mademoiselle, la tour n'est pas accessible aux visiteurs en ce moment ! Annonce une voix que je reconnais de suite.
Les larmes qui menaçaient déjà de couler, s'enclenchent sans ménagement. Je me retourne et découvre George, le gardien des clés de la tour.
— Ella ? Dit-il avec une voix tremblante.
George semble plus vieux que lorsque je l'ai vue pour la dernière fois. Le jour où j'ai rendu ma démission. Il ne porte plus le même uniforme qu'à l'époque, car il y a un changement considérable pour notre pays, un changement de dirigeant. Son uniforme ressemble à l'ancien, mais on peut distinguer le « CR III » inscrit à la place du « ER II », ce qui signifie Roi Charles III et plus Reine Elizabeth II. Il est grisonnant, mais à toujours la même prestance fière et assurée.
— George ! Je réponds simplement.
Pour seule réponse, il m'ouvre ses bras et je m'y réfugie sans discuter. Il a été d'un grand soutien pendant mes années à Tower et il est comme un grand-père pour moi.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? Il me demande en déposant un baiser rassurant sur le haut de mon crâne.
— Je reviens à la maison. Je réponds en laissant échapper quelques sanglots.
— Pour de bon ? Il m'éloigne de lui en tenant mes épaules afin d'être sûr de ce que je viens de lui dire.
— Oui, pour de bon ! Dis-je en regardant ses yeux gris pétillants.
Il m'attrape à nouveau dans ses bras et nous rigolons tous les deux bêtement.
...
Belong together de Mark Ambor à fond dans mes AirPods me donne un sentiment de sécurité alors que je me balade dans le parc d'Hampstead Heath. Les couleurs de ma saison préférée, l'automne sont omises présente ici. Elle me rassure et me donne l'impression d'être enfin à ma place.
Je ne pouvais que venir dans cet endroit pour réfléchir à la proposition de Damian Hastings. L'effet que cet homme me fait ressentir, je ne l'ai jamais vécu. Je ne sais même pas réellement ce que cela signifie. Est-ce du désir ou de l'ignorance ? Pourtant, ce que je connais le plus c'est le dégoût donc je ne peux pas dire que c'est ce que je ressens. Les questions qui se posent dans mon esprit se mélangent dans un ouragan d'indécision que j'ai trop souvent vécue. Je n'aime pas que l'on me mette au pied du mur, je déteste le fait de devoir prendre une décision importante qui pourrait changer la vie d'une autre personne. Je ne me sens pas légitime de le faire.
La solution facile est la suivante, accepter. Ce n'est qu'un week-end et après, je ne le reverrai plus. Est-ce vraiment ce que je veux ? Ne plus jamais le revoir ? Malgré le fait qu'il soit arrogant, prétentieux et beaucoup trop riche pour une personne comme moi. Je m'étonne de me sentir en sécurité près de lui. Comme s'il était une âme que je cherchais depuis des multiples vies. Cependant, il est dangereux, toxique et mauvais pour moi. Si je reste près de lui, j'ai peur de me brûler les ailes. La vie de Jade dépend de cette décision qui risquerait de me détruire à jamais...
J'ai pris ma décision finale. Je dois me jeter à l'eau et ne pas trop réfléchir. Pour mon bien, je me promets de ne pas trop m'approcher de lui. Je me le dois, mais aussi à ma fille. Je sors mon portable et compose son numéro qui se trouve sur la carte de visite qu'il m'a donnée ce matin. Je pousse un long souffle et la sonnerie retentit.
— J'attendais votre coup de fil ! Annonce Damian d'une façon arrogante. Je peux imaginer d'ici son expression faciale.
— Ne vous enchantez pas si vite, comment pouvez-vous savoir ce que je vais répondre avant même que je vous l'annonce. Je demande d'un ton nonchalant.
Damian éclate de rire et je me surprends à sourire bêtement. Bordel, je me lance dans une chose que je ne peux contrôler et depuis l'accident qui m'a presque coûté la vie, je m'étais promis que cela n'arriverait plus jamais.
— Parce que si tu ne voulais pas accepter, tu n'aurais pas appelé. Dit-il simplement.
Il me tutoie maintenant ? Je souris encore de plus belle et je laisse échapper un léger rire.
— Je veux t'entendre le dire ! Dit-il en reprenant ses esprits et en redevenant celui que je connais.
— J'accepte ! Dis-je simplement avant de raccrocher.
Je jette un regard au ciel qui est découvert avec un soleil apparent même s'il fait assez frais. Je ne sais pas ce qu'il se passera durant ce week-end, mais une partie joueuse de moi à hâte de le découvrir.
